L'invariant commun, mon seul et unique but? Les autres déçoivent, les autres sont une source de vexation, être avec d'autres c'est tout le temps se faire renvoyer nos tares comme dans un miroir. Je ne comprends pas les autres, ils ne suivent pas de logique, de raisonnable, je cherche une linéarité mais il n'y en a pas. Les autres, c'est le chaos. Dans l'art, il n'y a pas ce chaos. Il y a une certaine linéarité dans ce que j'entreprends, dans les charpentes que je construis; dans les éléments de moi-même que j'y puise, dans les connaissances qui me forment. Je me forme davantage par l'art que par les autres. J'ai cette tendance à revenir vers un art qui se plaint. Parler de tristesse, vouloir toucher le lecteur à coup de tragique, alors que je n'ai pas de vrais problèmes. C'est facile d'émouvoir. C'est donné à n'importe qui. Se plaindre sur la vie, cultiver sa propre tristesse et s'en complaire, c'est une pratique adolescente qui verse dans la facilité. Est-ce que ce qui est facile a moins de valeur? Non, ce qui a moins de valeur, c'est ce qui s'éloigne de l'art. L'amour de l'art est le seul qui doit être mon moteur. Je ne dois pas créer pour les autres.