peintre de ligne IDBD Je sais plus si j'aime Michel... Comment t'expliquer... hum... ok, écoute: tu sais que je dois souvent me rendre en France, pour voir la famille de Pascal. c'est en Sardeigne. Bon ben à chaque fois que je vais en France, je chie deux fois plus. ... euh Attends, j'y arrive. Je suis dans un environnement différent, je bouffe différemment, mon corps change, il réagit différemment aussi. Je chie deux fois plus. Quand je suis avec les amis de Pascal, ou bien sa famille, je change aussi. On n'a pas de culture ou de passé commun, je m'adapte, je réagis différemment. C'est un peu comme si j'étais une personne différente. Quand je suis avec mes amis de Montréal, j'ai aussi une toute autre attitude, adaptée aux gens à qui je m'adresse; même chose quand je suis dans un environnement de travail. La question, c'est pas: est-ce que je préfère les amis de Pascal, est-ce que je préfère mes amis ou bien mes collègues de travail... C'est plutôt: comment est-ce que je me préfère moi-même? Si je suis une personne différente en compagnie de telle ou telle personne, dans quel état suis-je le plus satisfaite de ce que je deviens? Avec qui est-ce que je me m'aime le plus? Un jour je sortais avec un gros con. Non seulement j'étais toujours en train de le critiquer dans ma tête (donc, je me sentais un peu despote, une image de moi-même qui ne me plaisait pas) mais en plus, je me suis mis à faire des conneries moi aussi (et je m'en rendais compte après coup!) Avec un peu de distance, je me suis vite dit: "ark". La question c'est pas: est-ce que t'aimes Michel? C'est: Est-ce que tu t'aimes quand t'es avec Michel? ouais mais... lui? De son côté? Y a pas 36 000 façons de le savoir.