Je joue à un jeu. Mais mon adversaire a un gros avantage sur moi. Un émorme. En fait, c'est comme si je jouais au serpent et échelles, nous étions tous les deux très près de l'arrivée, seulement, c'est à l'adversaire de lancer les dés. Comme j'aime jouer, ce n'est pas vraiment un adversaires. Mais gagner est quelque chose d'agréable. Même s'il n'y a aucune récompense à la fin du jeu. C'est une valeur qu'on nous a inculqués étant jeunes, sur a performance. Notre société moderne essaie tant bien que mal de nous enlever cette façon de penser en faisant chanter les baby spice: "Jouer pour s'amuser sinon moi, j'passe! Pas jouer pour gagner sinon, moi j'passe!". Sans commentaire. Tout d'abord, des nouvelles de moi. Eh bien le bal fut long. La bouffe pas super. C'était plate. Vraiment. Jusqu'à temps qu'on ouvre le piano et qu'on déconne dessus. Là, ce fut vraiment génial. Et puis on s'est fait piqué notre place par des gens qui voulaient non pas s'amuser mais se donner en spectacle (j'ai rien contre eux, à part qu'on a pas pu retoucher au piano de la soirée). Et puis enfin, on a décidé de sacrer notre camp du bal et d'aller au 1957 sur st-charles. Nous étions une bonne dizaine. Ça, c'était la partie la plus amusante. Sangria et téquila (la téquila, c'était une gracieuseté de Pierre David, le frérot des jumeaux, qui nous a tous offert un shooter de téquila à nous 10 pour fêter la gradutation, non, mais quelle générosité, je n'en reviens toujours pas! Les shooters n'étaient pas donnés non plus...). On reviens en taxi. J'ai eu une bonne dose de plaisir et d'utile dans cette soirée, elle me fut très profitable. j'ai reçu un pot de teinture rose parce que j'étais la plus colorée, une rose parce que je suis allée au bal et un cadre parce que j'avais gagné pourle dessin du billet du bal. Le cadre en question est vraiment beau, je n'en reviens pas, c'est tellement gentil de leur part. Ensuite, je ne suis pas allée à l'après-bal, non, il fallait que j'aille travailler. j'ai un groupe super. Je travaille dans un campd e jour à Longueuil. Mon nom de camp est Saturne. Alors je me fait appeler Saturne à longueur de journée. Je n'en reviens pas comme les enfants peuvent représenter une excellente thérapie. Ils ont tellement d'amour à vous donner, ils en débordent, ils sont toujours souriants et j'ai un groupe de 7 ans vraiment fantastique, et puis je m'entends vraiment bien avec mes collègues de travail. La journée d'acceuil fut géniale, vraimsemblablement, tous ont participé et ont adoré la journée. Même le soleil s'est mis de la partie pour former le bouquet parfait. il est impossible de déprimer une seconde dans cet établissement, avec tous les enfants qui vous aiment, avec l'ambiance de fête à longueur de semaine, avec tous ces petits esprits créateurs qui n'ont pas encore perdu leur sens de la pensée limitée et de l'imagination profonde... Et pourtant... Pourtant, même si c'est un endroit de rêve, même si je m'y plaît, c'est avant de m'y rendre que je n'ai pas envie d'y aller. C'est pendant les fins de semaines que je suis une boule gluante qui se traîne. Je ne sais plus quoi faire de mes journées, et je n'ai envie de rien faire. Je m'ennuie des gens. J'aimerais revoir mes amis. J'aimerais leur dire que je les aime, surtout à ceux que je ne reverrai jamais. Tout le monde me manque. Je n'ai pas l'impression d'avoir des regrets, mais je suis une nostalgie sur deux pattes; j'ai aussi peur d'oublier, d'oublier tout ce qu'on a pu faire ensemble, j'ai peur de devenir quelqu'un d'autre, mais j'aimerais changer en même temps... j'ai bien peur de ce que je pourrais devenir. Et maintenant que je suis clouée chez moi (cette fin de semaine, j'ai eu une chirurgie dentaire et j'étais obligée de rester à la maison pendant toute la fin de semaine), je me sens éloignée de tout le monde, dépendante de tout mode de communication, parce que j'étouffe un peu, parce que je suis tellement seule dans ma chambre, qui est tellement grande, elle pourrait contenir au moins 3 autres personnes. Je veux voir des gens, je suis terriblement seule ici bas, j'aimerais bien passer une journée entière à parler, parler, parler et parler encore avec quelqu'un, n'importe qui, sur n'importe quel sujet... Ou bien de jouer de la musique avec une personne, mais pour ça, il me faudrait deux piano (l'extase) ou bien un autre instrument valable avec le piano (que je me réserve). Ouais. Le piano est devenu un substitut quand j'ai envie d'être avec quelqu'un, quand je voudrais tisser mes relation interpersonnelles mais que je n'ai aucune ressource. J'ai même réussi à composer quelque chose en fin de semaine. J'ai tricoter des trucs que j'avais déjà composé ensemble, puis rajouté quelques parties, sans tambour ni trompettes... Ça donne un résultat pas trop pire, mais quand même lamentable pour ce que j'aimerais accomplir. Comment ça va? À quand remonte le moment où j'ai entendu quelqu'un me poser cette question avec l'intention d'entendre un réponse sincère? Je me la pose donc, parce qu'il ne faut jamais attendre après les autres pour obtenir quelque chose, vaut mieux se l'offrir soi-même. Comment ça va? C'est drôle, je ne sais pas quoi répondre. Je n'ai pas envie de répondre. Je n'ai jamais envie de répondre quand je ne sais pas la réponse exacte. Je ne veux pas travailler demain. Ce que j'aimerais faire? Monter le mont-royal. À pied. Me rend jusqu'au sommet, avec un copain ou une copine. Et rendu tout au bout, s'assoir. Respirer. Regarder le ciel. Fumer, tiens. Ça aide à apprécier les choses. Se coucher. Regarder les nuages. Du haut du mont-royal. Gueuler. Tourner. Dessiner. Jouer de la musique. Sur le sommet du mont royal. Voler. Non. Dormir. Tout simplement. Sur le sommet du mont-royal. Dans un édredon frais qui sent le passé. Sur la roche sur laquel des milliers de gnes ont posé le pied. Sur l'oreiller sur lequel j'ai pu faire les rêves les plus agréables, où j'ai pleuré mes silences, où j'ai pu lire mes futures ambitions... Enfin. Je voudrais être sur le sommet du mont-royal et apprécier le moment, c'est tout... Comme, oh... comme j'aimerais des vacances... Je n'en ai pas eu cette fois-ci, mais c'est peut-être le moment où j'en aurais plus plus besoin, et en même temps, c'est le moment où j'aurais besoin du plus d'argent possible. Je serai au cégep l'an prochain, dans le cégep le mieux placé pour les petites dépenses. Et puis j'avais plein de projets avec mon argent... comme l'achat d'un violon, d'un corset, et des millions d'autres mini-choses, comme des repas au resto, des locations au marché clandestin (je vais aller à l'école juste à côté) alors je suis comme forcée à travailler pour me ramasser une belle somme, mais je trouve mon travail très exigeant. Très est un bien petit mot je crois. j'aurais bien aimé un petit travail silencieux où je suis toute seule dans un cabine, même s'il fait 40 degrés, j'aurais un petit ventilo, je serais à l'abri du soleil, et je pourrais faire autre chose, je passerais mes journées dans un endroit inconfortable à ne rien faire plutôt que de me bouger, m'époumoner, me défoncer à bloc et épuiser ainsi mes petites réserves d'énergies... Ce doit être ces grosses pilules oranges qui font font divaguer, avec toute la chirurgie et tout... Ah, j'en avais pas parler, de la chirurgie. C'est bénin, une petite chirurgie dentaire de rien du tout. Ça fait mal, mais sûrement pas autant que les dents de sagesse. Je dois me droguer aux pilules oranges pour venir à bout du mal. Mais ces pilules sont des calements extra-forts, alors imaginez un peu à quoi je dois ressembler au camp. Surtout que c'est plus souvent qu'autrement moi qui suis devant le groupe à donner les explications et tout. Bref, je m'époumonne, c'est vraiment le cas de le dire. J'ai gâché une fin de smeaine entière à cause de cette satanée opération. On m'a offert pelin de sortie: une sortie vendredi soir avec les moniteurs du camp, une sortie avec des maies du primaire, une autre avec des amis du secondaire, encore une autre chez un autre ami, aller fêter le 50e anniversaire de mariage de mes grand-parents avec la famille (mais ça... disons que je ne suis pas complètement triste de ne pas y avoir assisté), aller quelque part avec une amie d'enfance, sortir avec ma copine des états-unis sur la rue mont-royal, aller aux tam-tams dimanche... enfin bref, la loi de murphey l'oblige, peu importe comment ça s'écrit; c'était la fin de semaine où j'ai été invitée au plus d'endroit depuis des lustres et c'était la seule fin de semaine de l'été où je ne pouvais pas sortir.