2001/02/06 Sylvie-Anne Ménard Groupe: 6205 (mercredi matin) Je joue aux dés, mais mon père ne veut pas. Il dit que c'est vil, que ce n'est pas quelque chose d'approprié pour une jene fille de mon âge. Mais j'ai un pénis, j'ai une moustache, j'ai une barbe, j'ai du poil sur la poitrine. Je les cache pour ne pas qu'il les voit. Je cache aussi les dés parce qu'ils brillent dans le noir. Il fait très noir. Les dés brillent beaucoup. Il faut trop chaud. J'essaie d'ouvrir la fenête, mais le geste qui s'impose est beaucoup trop brusque. C'est qu'il y a un oeuf dans mon ventre. Je ne dois pas le briser, c'est la seule chose qui m'appartienne vraiment. Personne ne le sait et personne ne doit le savoir, au risque de me le faire enlever. Une voix m'appelle de l'autre côté de la porte. Je me lève doucement, je porte ma main sur mon ventre en le caressant tendrement. Je couve l'oeuf de l'intérieur, il m'en est reconnaissant. J'aurai une récompense plus tard pour ce geste de bonté. Pour l'instant, il fait beaucoup trop chaud, je dois sortir. Dehors, il faut soleil un soleil intense. Tout le monde rit. Il y a plein de musique, les gens fêtent, chacun a son propre instrument. Mon frère, lui, est enfermé dans une cabine téléphonique rouge, comme celles d'angleterre. Il crie très fort et il frappe farouchement sur les parois. La cabine vibre mais personne ne s'en soucie. Je lui parle lentement au travers de la porte: "mais qu'est-ce que t'as, Charles?" Il ne me répond pas, il continue à frapper sur les murs de sa cage. Je répète, plus doucement encore: "Charles, qu'est-ce qu'il y a?". J'attends quelques secondes. Il me dis beaucoup de choses, entremêlées de petits sanglots, mais je n'arrive pas à comprendre. Je lui demande de répéter, et sur ce il me dicte clairement son malheur. Il est en retard, me dit-il. En retard pour l'école. Il a manqué son autobus et il risque de manquer le début de son examen. Ce sait ce que c'est d'être en retard, c'est terrible. J'entre dans la cabine pour le consoler. Il est très mal en point. Ses yeux bougent dans toutes les directions, comme un caméléon. Il est plombé de bosses et d'égratignures et il a du mal à se tenir debout. Après qu'il ait un peu pleuré dans mes bras, je l'amène dehors pour qu'il voit le soleil. Il ne le voit pas. Il se penche par terre pour ramasser des sous noirs. Mais je voulais qu'il voit le soleil. Je suis en colère. Les gens me parlent, tout le monde me parle, mais personne ne me comprend, et je ne comprend personne! Ils parlent tous une langue bizarre, avec très peu de voyelles! C'est de l'Irlandais! Je n'ai jamais pu apprendre l'Irlandais parce que j'étais trop pauvre, je n'avais pas assez d'argent! Ils touchent au foulard que j'ai dans le cou, mais je ne veux pas le vendre, ils ne comprennent pas! Lâchez moi! Il se met à pleuvoir, il fait froid, les gens autours de moi sont courbés, et je me sauve en courant parce qu'ils me font très peur. J'entre dans le manoir. Les policiers me cherchent, mais moi j'ai l'idée de monter au plus haut niveau du manoir (qui a une centaine d'étages). Il ne me trouveront jamais là-haut. Je m'installe dans une armoire, là ils ne me toruveront pas. L'un d'eux regarde par la fenêtre. Il tombe par la fenêtre. Il tombe sur un arbre excessivement haut qui amortit sa chute. Son ami a peur tout seul, alors il va le rejoindre. Les deux sont sur l'arbre. On regarde en bas, c'est très haut, on a peur. Mais l'arbre semble sécuritaire. je demande à mon collègue comment on va pouvoir remonter dans le manoir. Celui-ci me répond: "allons, nous ne sommes qu'à quelques mètres du sol! Sautons!" Le pauvre a sauté. heureusement, je n'ai pas suivit son exemple. Il est mort. Il s'est écrasé sur le sol comme une tomate, splat! Mais j'aimais travailler avec lui! Il était tellement gentil avec moi! Pourquoi a-t-il fallu qu'il saute? Je pleure très fort, le plus fort que je peux, je me fais mal moi-même aux oreilles tellement je pleure fort. Mes vêtements sont tout mouillés. Je dois les sécher. Il y a probablement une serviette dans la salle de bain. Il me faudrait une carte de l'établissement. Je marche beaucoup pour trouver la salle de bain. Les murs y sont noirs avec des traces de peinture blanche. Un enfant me regarde et me fait signe d'entrer. Je lui dit non. Je lui donne un crayon. Je lui donne un peu de papier. Il me dessine un pendu et je m'enfuis.