10 ma2004i
Vous savez ce qui est pas coollement drôle dans la vie? J’ai envie d’écrire plein d’affaires. J’ai pelin d’idées. Je lis des trucs auxquels j’aimerais réagir. Je nomme plein de thème à aborder dans mes pis, et là je maudit le projet dans lequel je me suis embarqué parce qu’il ne m’offre pas le temps necessaire à la rédaction. Mais maintenant que le gros est fini, que je suis chez moi, que ma session est terminée et que j’ai plein de temps libre, je suis chez moi et j’ai envie de rien faire. Ou plutôt, j’ai rien envie de faire. J’écoute la télé. En fait, je ne fais que la regarder vaguement...
Mon ordi est mort. Il n’y a pas longtemps, on a manqué d’électricité. Quand l’électricité est revenu, je sais au juste exactement ce qui s’est passé, mais mon ordi n’allumait plus. Mon disque dur avait fondu. J’ai perdu toutes les données qui étaient dessus. Étrangement, ça me faisait pas un pli. Premièrement parce que j’avais fait un back-up en février de mes choses les plus importantes, et puis ensuite parce que peu importe ce qui flanche et ce que je perds, je juge que tout se refait et que dans le fond, j’ai pas perdu grand chose. Mais pour l’instant, c’est fatiguant parce que j’ai pas d’ordi.
J’ai eu une fin de session moche. Analyse. Nem. Longtin. Ordi. Surtout analyse. Animation. Et là je suis en vacances. Je me suis fait des listes des choses que j’avais à faire cet été. J’ai lu Le banquet de Platon et Candide de Voltaire, commentés par Sfar, ça m’a mis le feu aux yeux. Surtout Platon. J’ai avalé tout rond le commentaire de Sfar à la fin du récit; mais mon frère l’aprêté à Annie, alors je n’ai pas pu le relire vingt fois. J’ai commencé à relire l’Art Invisible, parce qu’il y avait cette idée d’ellispe qui me plaisit beaucoup. En fait, un de mes dadas, c’est de voir des « règles » ou des opinions sur le sujet de l’art ou de l’éthique qui soit applicable dans d’autres domaine, des domaines connexes à mes passions. J’en ai été bourrée avec le banquet de Platon.
Ya eu aussi cette fameuse fin de session, je ne m’en rappelle qu’à moitié, mais enfin, je me souviens des faits saillants. Ça m’a fait du bien en un certain sens, ça m’a fait comprendre que peut-être après tout j’étais pas un être si repoussant. On a joué au soccer, il faisait soleil, j’ai eu un super examen de piano, de bons commentaires de Marc Durand (le genre qui fait vraiment plaisir; « tu as un excellent sens du rythme », tu manies bien les timbres du piano », mais surtout : « tu es une excellente musicienne » - ça m’a mis de bonne humeur, disons – et j’en avais bien besoin à ce moment-là) (j’ai d’ailleurs eu ma note hier, A+ - mais bon, je me fous un peu des notes... non, en fait, c’est pas vrai, je me fous pas des notes. Ah, tiens, je vais faire un petit paragraphe sur les notes, mais avant, il faut que je ferme cette parenthèse.)
Les notes.
Les notes, c’est pas important. En fait, c’est dangeureux. Les notes ça fait en sorte qu’on a tendance à se comparer aux autres, mais juste quand on en a des bonnes. Les notes ne sont pas importantes quand elles sont mauvaises; elle prennent un sens tout différent quand elles sont bonnes. Quand j’étais au secondaire, j’étais une élève on ne peut plus ordinaire, du point de vue des notes. J’étudiais rarement, j’étais un peu au-dessus de tout ça, et j’avais les notes que je méritais. Mes notes au secondaires ont toujours varié autours de 83%. 83%, je crois que c’est la ma valeur au secondaire. Pour certains, ça va paraître t`res bon. Où j’étais, c’était très banal. La plupart de mes amis avaient des 90% et plus, alors pour moi, 83%, c’était un peu en dessous, mai juste correct, quoi... Et à ce moment-là, je ne m’en faisais pas trop avec les notes. Puis, le cégep est arrivé. Et puis : BANG! Je me suis mis à avoir des notes de la mort. Pourquoi? Ben probablement parce que je venais de l’inter, et que j’allais à présent dans une institution qui avait dénivellé par le bas... alors j’ai eu des méchantes bonnes notes dans pelin de matières. Mais le problème, c’est que je me foutais de toutes ces matières dans ce temps-là. C’était le temps du cégep du vieux montréal, ma période sombrement nihiliste. J’ai remis pas mal tous mes devoirs sans y mettre de coeur (sauf en langue et société, et sauf aussi en langage des signes, les deux seuls cours que j’ai vraiment apprécié au cours de cette année-là), et je m’en suis sorti avec de très bonnes notes quand même. Puis, changeant de cégep, j’ai baigné dans ma passion. Encore, j’avais bien sûr de bons résultats, mais ceux-ci valaient plus parce que c’était ce dans quoi j’avais réellement choisi de m’investir. Et il n’était plus question de matières flasques comme le français ou l’anglais, mais bien de musique, une matière que je connaissais à peine. Les notes ont pris un autre reflet, parce que je les cultivaient, elles étaient en quelque sorte un regard sur mon dévouement.
Au fur et à mesure que j’en avais des bonnes, j’en voulais des meilleures. Ya pas vraiment été question d’être meilleur que quiconque; je voulais pas avoir des meilleures notes que telle ou telle personne. Tu moins, au début. Mon seul intérêt était d’avoir une meilleure note que la moyenne. Mais au fil des notes, on devient un peu accroc; c’est une espèc de dépendance bizarre, parce que ça montre un certain degré d’investissement, comme notre degré d’excellence dans un domaine. C’est un d’une certaine façon, parce que c’est pas parce que j’ai 95% en littérature musicale, par exemple, que je connais 95% de la littérature musicale. C’est carrément faux. Ça veut juste dire que j’ai travaillé assez pour retenir 95% de la matière à l’examen. Mais veut veut pas, plus on en a, des 95%, plus on aime à les cultiver, et aavoir plus que la moyenne ne suffit plus. Avoir la meilleure note de la classe, c’est vraiment le comble de la flatterie. C’est l’ultime méthode pour croire en soi... parce que le tout, à la fin, finalement, c’est de croire en soi. Je crois que c’étai mon but en cultivant ces notes-là. Parce que je suis rentrée dans ce monde là chargée d’une certaine ignorance, et c’était la preuve que je devenais quelqu’un, pas n’importe qui, que j’avai des compétences suffisantes pour enfin être prise au sérieux.
En fait, je crois que ça vient d’Abord de là : être prise au sérieux. Au fil des ans, dans mon cheminement scolaire, j’ai de plus en plus visé l’excellence, et je crois que l’ultime raison de cet acharnement, c’est simplement avoir la reconnaissance necessaire pour être prise au sérieux. J’ai pas l’impression qu’on m’a souvent pris au sérieux. Je suis une fille, je porte des tresses et des rayures, j’aime bien rigoler, je suis pas sérieuse. Mais en même temps, je suis hyper sérieuse dans ce que j’entreprends. Je tiens mes engagements et j’aspire toujours à réaliser des choses le plus près de l’ecellence possible, et ce pour avoir une certaine reconnaissance. Mon caractère un peu fou-fou m’a souvent rejetée au titre de laissée pour compte, parce qu’on ne m’a pas pris au sérieux. Je déteste qu’on ne me prenne pas au sérieux, ou bien qu’on n’ait pas confiance en mes compétences. C’est ce à quoi j’aspire, je crois, parce que.. je sais pas.... personne me prend jamais au sérieux, j’suis tannée... mais je l’ai d.jà dit, je me répète. Enfin.
Seulement, quand justement on me prend au sérieux, ça me fait bizarre. L’examen d’analyse, je l’ai raté. Du moins, la troisième partie. J’ai téléphoné à Luce pour fixer un rendez-vous, pour pouvoir en discuter, justement. Je suis allée la voir, et ça m’a jeté à terre. Pourquoi? Parce qu’elle croit en moi. On a regardé ça ensemble, elle m’a dit qu’elle s’était demandée ce qui s’était passé exactement dans mon examen parce qu’elle croit que je suis le genre de personne qui aurait dû avoir tout bon. Elle m’a enfin dit de ne pas m’en faire, que c’est probablement mes perniers tp moins bons qui m’ont fait perdre ma coniance, mais qu’il n’y avait pas de doute que j’étais excellente. C’est vriament ça qui m’a le plus troublé; parce que c’east vriament ce qu’elle m’a dit. Et j’étais super confuse, je savais pas quoi lui dire, en fait, je ne sais jamais quoi lui répondre, je suis toujours trop intimidée quand je lui parle. On a parlé du projet spécial d’analyse que je vais faire avec elle en hiver, avec les sonates de mozart et/ou les sonates de Medtner, elle m’a parlé de quelques étudiants qui avaient fait un projet spécial du genre (la plupart sont en maîtrise, par contre..) et là elle me dit comme ça que c’est juste des gens brillants qui viennent la voir pour des projets d’analyse. Je me sens mal. Elle croit en moi à ce point-là? Et si justement j’étais pas à la hauteur? Surtout que je parle tout croche quand elle est à proximité de moi, je me sens tout sauf brillante...
Même affaire avec José (mais José, il m’intimide moins, mais j’ai quand même beaucoup d’affection pour lui, je le trouve vriament admirable), quand je suis allée le voir pour me faire conseiller un prof de compo.. je me suis rendue conmpte à ce moment-là (peut-être un peu avant aussi) à quel point cet homme-là était quelqu’un de grand et de superbe. J’aurai probablement Michel Longtin comme prof l’an prochain (j’ai demandé lui ou Denis Gougeon, mais m’a-t-on dit, Denis est full-loadé), mais je me rend compte que finalement, même s’il a en horreur les accords classés (en fait, c’est même pas vrai, il en écrit tout le temps), c’est lui que j’aurais voulu avoir. Enfin. J’ai tout mon bac et ma maitrise et mon octorat pour changer. Je compte bien essayer plusieurs sauces.
J’en arrive à un sujet qui me tient à coeur; en fait, je vais faire un petit détour pour y revenir. J’ai lu le banquet de platon, avec commentaires de Sfar, un de mes auteurs de bande dessinée favoris, disponible chez Bréal (collection la bibliothèque philosophique de Sfar – je vous recommande très très très très chaudement la lecture, c’est fascinant). Ya Socrate qui dit que l’amour a plusieurs degrés (je résume, hein, vite fait) : bon alors d’abord, on aime plusieurs corps, ensuite, on aime un corps, ensuite on aime l’âme d’autrui, ensuite on aime les sciences et l’art, ensuite on aime les idées et ensuite on aime l’amour. C’est l’échelle de l’amour, ça. Bon, je vais un peu vite, j’ai même pas situé le texte et tout...
Bon alors je résume le récit : ya un mec qui marche, et puis ya un autre mec qui l’aborde et lui demande : hey, t’étais-tu là quand ya eu le banquet avec socrate et tout? L’autre mec lui répond : non, j’étais pas là, mais on me l’a raconté, alors je te le raconte. Alors pendant qu’ils marchent, le mec raconte à l’autre tout ce qui s’est dit à ce fameux banquet. Il y avait 5 ou 6 personnages, et chacun à tour de rôle, font l’éloge de l’amour. Bien entendu, Socrate est le dernier à parler et c’est celui qui a la plus contreversée et logique des réponses à l’amour, après quoi ya un mec follement amoureux de socrate, malheureux et jaloux, qui en fait l’éloge devant tout le monde.
C’est drôle, parce que dan leur discours, ce qui ressort le plus, c’est que la femme n’a aucune place dans l’amour,e t que l’amour le plus élevé est l’amour entre hommes. En fait, non, c’est pas l’amour entre homme, c’est l’amour entre un vieux et et un jeune. Il y avait une croyance en ce tem-slà que si un vieux sage couchait avec un jeune imbécile, le jeune imbécile allait lui-aussi devenir sage. En gros, Socrate explique que l’amour, en gros, c’est un chemin vers quelque chose. Que c’est pas super beau, super bon, etc, comme disaient tous les autres (sa réflexion : l’amour est une recherche du beau et du bon, et on peut pas rechercher ce qu’on possède déjà, alors l’amour ne peut être super beau et super bon. C’est un chemin vers. Ça ne signifie pas pour autant que c’est laid et moche. C’est juste pas beau et pas bon, et que ça tend vers le beau et le bon. Je résume, hein, je résume t`res grossièrement).
Au propos du vieux avec le jeune, c’était une relation orientée vers l’éducation. Bien sûr, ils couchaient ensemble, mais ils s’entretenaient aussi, ils philosophaient et le jeune était ainsi éduqué. L’amour des idées étant assez haut sur l’échelle, c’est ce vers quoi ils tendaient, plus que le corps, enfin, ils disaient qu’il n’y avait rien de plus noble que d’enfanter le fruit de l’âme (ouais, les beaux discours; quand on baise une femme, on fait des enfants, mais quand on baise un jeune, on enfante l’art et les belles paroles). L’amour est donc un passage, un cheminement, un trajet qui va d’une place vers une autre, un peu comme la philosophie, qui doit être en instant de dialogue constant, parce qu’un philosophie brute et stagnante en est une bancale; que la vraie philosophie arrive dans la confrontation d’idée, quoi. Yen a qui croient que la philo, c’est de lire plein de livres; mais les grecs, ils lisaient pas tant que ça tsé. En revanche, ils jasaient beaucoup, et c’est justement ce qui font d’eux des meilleurs philosophes qu’historiens philosophiques, comme on nous enseigne souvent dans les écoles, de voir les textes avec leur contexte historique plutôt que de déceler ce qu’ils ont réellement dans le ventre.
Il y a un parallèle à faire entre cette notion d’amour et l’éducation d’un jeune. L’éducation,e n un certain sens, ne se fait pas par l’amour de la matière mais plutôt par l’amour du maître. En ce sens, à l’école primaire, ya notre professeur tout puissant qui nous enseigne tout, un bonhomme universel qui nous sert de guide littéral dans tout, en qui on jette tout notre dévolu en tant que petit crisse. Enfin, rendu au secondaire, cette notion de maître s’écroule; les profs n’enseignent d’une matière, on est un élève parmis beaucoup d’autres et le prof enseigne à plusieurs classes de sucroit; du même coup, on a plusieurs professeurs spécialisés dans un seul domaine et on voudrait qu’on apprenne tout. Même chose au cégep, mais encore plus impersonnellement. Pour une relation d’amour, c’est vraiment voué à l’échec. C’est en quoi, je crois, nous sommes rescapés, nous qui étudions la musique. Parce que nous avons encore ce rapport de mentor avec les professeurs d’instruments ou de composition. On disait à l’école dernièrement justement que ce qu’il manque dans les cours, c’est davantage de professeurs-icones auxquels on peut assez s’arponner. On est déjà pas mal chanceux dans notre domaine de pouvoir jouir de cours privés, et je crois justement que c’est une voie importante. C’est pas les cours de groupe, le problème, c’est surtout qu’on perd à grande échelle cette relation vieux-jeune de mentor à élève qui des deux profitent de l’autre et servent à leur apprentissage respectif.
En fait, c’est pas tout à fait ça, je suis encore à côté de ce que je veux dire.. mais je vais reprendre le banquet de platon quand Annie aura fini de le lire, et je vais le relire encore, et je vais y revenir.
C’est drôle, j’ai lu dans le journal ce matin une histoire assez étonnante qui s’est produite en Russie. Il y avait un gros vote pour élire miss Russie, pour le grand concours de miss univers (j’y pense, miss univers, c’est con! On devrait dire miss terre, c’est hyper prétention et ignorant d’appeler la gagnante miss univers, enfin, tsé..), et puis de toutes les concurrentes, yen avait une qui se démarquait des autres, parce qu’elle a envoyé des photos d’elle en t-shirt, sans maquillage, bref, une fille en ordinaire... ya eu un gros mouvement qui l’a supportée, un mouvement anti-barbie, pro-naturel quoi, et puis c’est finalement cette fille-là ordinaire qui a eu le plus de votes, au-delà des nichonnes barbiesques siliconées épilées-plastiques! C’est étonnant!! Et ça rend un peu espoir. Le monde change peut-être.
Le monde. Ça pue, le monde. Les médias, les images que ça projette, c’est rendu tellement gros, ça m’énerve. Le sexe, le couple, c’est partout et ça me purge. Les tounes à la radio disent n’importe quoi. Avez-vous entendu la toune de la gangante de star académie? Pourriez-vous me résumer ce que ça dit? Ça dit rien pantoute! Une série de phrase passe-partout enfilées les unes après les autres sans réel lien ou propos; ‘je suis infidèle/la musique m’appelle/l’amour m’envahit’ ou mieux, ‘je veux retracer la trace de mes amis qui laissent des traces’... ah et puis la télé, les pubs, les affaires instantanées, enfin, on dirait que j’ai une écoeurantite. Tout est tellement jetable est instantané de nos jours que ça transparaît dans nos habitudes de vies. Tout est centré à l’entours de nos besoins de nords-américains obèses, nos besoins et nos plaisirs, et tout tout de suite à part de ça; j’achète des kleenex à deux pas de chez nous hyper doux que je jette après utilisation; j’ai qu’à mettre mes michelinas au four-micro-ondes pour avoir mon repas vite fait bien fait; si mon nouveau lecteur laser ne fait pas, je le retourne, j’ai un échange ou un remboursement; je veux donner rendez-vous à un ami, je lui envoie un courriel, il le reçoit dans la seconde – je suis fâchée s’il le reçoit un peu plus tard. Mon chum ne satisfait plus mes besoins tout de suite, je vais voir ailleurs. L’homme et l’objet? Du pareil au même.
Pourquoi ya plein de divorces aujourd’hui? Les gens sont moins capables de s’entendre? Ils ne peuvent plus s’endurer? Ou bien on a toujours voulu faire ainsi mais on a jamais osé avant aujourd’hui? Ou bien on se trouve de nouvelles possibilités? Ben non... on est plus capable de vivre à deux parce que les gens vivent tout seul même s’ils vivent à deux. C’est une question de satisfaire les besoins. T’as des attentes envers quelqu’un, eh ben s’il les comble pas, tu peux toujours faire un échange ou avoir un remboursement, t’es libre de chercher ailleurs, quoi. Comme au super marché. Et t’as tendance à choisir ce qui t’offrira le plus d’avantages, à ton toi toi.
Pourquoi pensez-vous que j’ai mis le mot amour dans les trucs que je trouvais les plus repoussants? À cause de sa valeur médiatique; parce qu’on l’utilise à toutes les sauces pour nous inciter à la consommation, aprce qu’enfin, il n’a plus aucun sens, comme dans la chansons : « l’amour m’envahit »... justement, l’amour m’envahit et ça m’écoeure. Je ne veux pas de cette affaire-là, de cette image de parfums et de pub de jeans, de pub de mini-van, cette idée pré-conçu du bonheur avec la femme, la maison de banlieue, les gosses et le chien. Cette over-allusion au sexe partout – c’est même plus implicite, c’est juste hyper gratuit, et si c’est si associé aux grosses corporations, ça m’en dégoute carrément.
Et puis la télé. Je veux pas écouter ça. La télé, c’est peut-être un des plus grands maux dema génération; parce qu’on est nés avec, elle fait littéralement partie de notre vie. Elle nous a éduqué, elle fait partie de nous, comme de notre enclin au divertissement. La télé est une abondance d’informations, mais qui mets l’emphase où elle veut bien mettre l’emphase; elle ne couvre que d’infimes parcelles du tout, c’est une grosse loupe, ou plutôt des milliers de grosses loupes qui nous font louper tous les essentiels. On a jamais été aussi informés, et on a jamais été aussi désinformés de la même manière...
Mais bon, tout ça, c’est rien de nouveau. J’invente rien, et vous avez peut-être déjà tout pensé à ça. Et je n’aime pas chialer pour chialer, alors voici ce vers quoi j’aimerais tendre...
Vivre de l’acoustique plutpot qu’au numérique. Jouer de la musique au lieu d’écouter les CD. Me couper volontairement de l’électricité. Écrire des lettres à la main, les envoyer par la poste. Cuisiner des repas qui prennent du temps à faire, m’embarquer dans des pojets dans lesquels il faut investir beaucoup de temps. Prendre le temps, quoi, pour les choses à long terme. Cultiver des choses. Écrire plus de choses. Des longues choses. Écrire des longues histoires, aboutir à de quoi. Y aller avec un esprit plus romantique que pragmatique, chercher des mentors, voir à long terme... avoir tout ouvert devant soi, garder espoir, s’investir dans ses passions, avoir de l’ambition, de pas trop céder à la tentation du divertissement...
Ce que j’aimerais pour la session prochaine : avoir du respect, jouir de ce que j’ai, sans en demander vraiment plus; jouir de mes acquis et les developper, les partager. Avoir la foi. Ah, ouais, c’est critique, ça avoir la foi. Sans foi, on va pas ben loin. La foi en ce que vous faites, la foi en vous-même. Ah ouais, à propos de ça...
Je crois que j’ai foi en moi. Depuis le cégep à St-Laurent. J’ai foi en ce que je fais, en mes habiletés, et en moi-même, finalement, et j’aime me faire accroire que je suis quelqu’un d’exceptionnel. Je crois en fait que c’est bon de se faire accroire ça. Je sais dans le fond que c’est pas tout à fait vrai, mais j’aime faire semblant, parce que ça me donne encore plus la confiance dont j’ai besoin pour continuer. Je fais des choses qui necessite qu’on se pose pas trop de question, ou du moins, qu’on ne remette pas trop en question les buts que l’on a à atteindre, parce que c’est concrètement peu solide. J’étudie pas la musique, parce exemple, pour la démystifier, parce que je sais qu’on a pas assez d’une vie pour y arriver. Je sais pas trop purquoi j’étudie la musique; j’aime ça, c’est tout, faut croire.
Alors donc, je fais semblant d’être quelqu’un, avec une grand Q tiens, qu’un jour j’aurai mon nom dans une encyclopédie. Je fais ma victorienne hugotte; lui disait, étant june : je serai châteaubriand ou rien! Mais voilà, je ne peux pas affirmer : « je serai un tel ou rien! » pour la simple et bonne raison que je ne peux mettre aucun nom à la place du ‘un tel’. Je suis de nature déspécialisée, et dans notre monde hyper spécialisé, si je mets un nom quelconque sur cette maxime, je risque de me limiter. Je me garderai alors d’y inclure un nom, j’affiemrai dès lors : « je serai quelqu’un ou rien! ».
J’ai passé le deal avec Minh qu’on serait tout les deux dans l’encyclopédie plus tard. Mais on s’entend, pas pour quelque chose de pas cool; je veux pas devenir célèbre en ayant assassiné quelqu’un d’autre de célèbre. Pourquoi m’acharner à la célébrité? Encore peut-être ce désir de reconnaissance, piour qu’on me prenne enfin au sérieux. Enfin, peu importe, le fait est que j’aime bien ces rêves et ambitions m’aident tant bien que mal à évoluer et à donner le meilleur de moi-même, et puis en me disant que je vaux quelque chose, la force des choses fait que ça me fait valoir quelque chose. D’une certaine façon, du moins. C’est comme les fausses notes. Quand tu joues du piano dans un concert, tu vas faire des fausses notes, c’est inévitable; mais ça passe admirablement bien quand tu fais des fausses notes convaincues. Si tu y crois, peu importe les notes en dessous de tes doigts, tout passe. C’est fou. Et puis, d’ordinaire,d ans les concert on s’apperçoit que le pianiate a fait une fausse note bien plus quand on le sent plus nerveux ou que le volume ou le caractère a baissé, bien plus que quand on entend une réelle fausse note... ben je juge que la vie est semblable. Tout passe quand on y croit, et puis si on est dans un merdier, si on se dit qu’on est capable d’y arriver et que ce sera passé, on s’en sors mieux – pour l’avoir expérimenté (bon, ok, je dis pas pour toutes les merdes, je peux pas affimer que j’ai subi des merdes vraiment dignes de tester cette maxime).
Je compte refaire mon site cet été (si je finis par ravoir mon ordi un jour...), je veux faire un classement dans mes archives de blabla. Il y a certains textes qui pourraient bien passer pour des essais sur la musique ou sur l’art en général, je voudrais les regrouper et les aposer thématiquement avec les autres sections – en fait, je me suis rendue copmte que je ne parle pratiquement pas de musique sur mon site, c’est abérant. BD, musique, mes deux passions – bien que j’en aie d’autres... mais je me rend de plus en plus compte que les deux, la bd et la composition, ont plusieurs aspects semblables, du moins dans le volet de la création, les deux ont aussi leur lot d’abstraction et tout... il y a cette notion d’ellipse que j’aimerais approfondir davantage, mais je veux finir de lire l’art invisible avant (l’art invisible, de Scott McCloud), et puis l’Attente.... cette attente-là, le moteur d’une force potentielle assez imposante dans tout le discours musical, qui peut aussi se traduire dans le discours du récit séquentiel...
J’ai fini de lire Candide tantôt. C’était super déprimant. Voltaire, c’est le premier nihiliste, on dirait. J’ai envie de vous retranscrire ce poème qu’il a écrit après la tragédie de Lisbonne. Un cri de révolte, un excellent prélude à Candide. Il serait long à retranscrire. Peut-être une autre fois.
On dirait que je suis passée à côté de pelin d’affaire, j’ai pas dit un ot que je voulais vraiment dire. Je suis fatiguée, ma grand-mère est pas en santé, j’apprends une toune de quatre mains, j’ai un pouce qui se répare tout croche, l’été commence et je hais l’été. Faut que je téléphone Renaud-Bray pour savoir s’ils veulent de moi.
La liste des choses à faire cet été :
-Voir mes sessions 5 et 6 si elles se toffent
-Site web : refaire + BD jeunes + la
roche de la passion
-Me remettre en forme au piano, techniquement – j’aimerais bien pratiquer à
tous les jours... ça risque pas d’arriver, mais c’est bien de le viser.
-Apprendre la fantaisie de Schubert, et peut-être ironien
-Toune de Samy?
-Faire de l’harmonie au clavier (voir le guide de l’apprenti improvisateur de
Luce)
-Refaire le site web du ceco avec les nouvelles sections
-Faire mon petit bestiaire Tonal
-Me faire un échéancier pour l’analyse des sonates de mozart
-Essayer des affaires avec mon système harmonique paupiettal
-Relire l’art invisible + ellipses
-Faire la Bd pour le prochain tôme du 2SI
-Faire de l’animation avec Alex – pauffiner des techniques
-Soirées cinoche avec des potes
-Écrire
-Faire le ménage des blablas
-Dessiner, éventuellement apprendre Illustrator
-Écrire à Sfar
-Écrire à Marc-André Hamelin
-Faire une liste des événement heureux
-Lire
-Faire de la lecture à vue (de Haydn, notemment)
-Acheter et jouer de la clarinette (appeler Josée..)
et puis quoi d’autre...? je trouverai bien. J’aime faire ce genre de liste. À chaque fois que j’ai un poeu de temps, je vais regarder ça et m’avancer dans quelque chose. Ça fait de mon été quelque chose de pas tout à fait désagréable. Mais reste que j’ai vraiment hâte que l’école recommence.
Je suis rendue au Pi 15. Ça me gosse, je sais plus dessiner.