humeur du moment (comme dans les blogs pré-faits): rhââââ.....

4 septembre 2005

Dimanche dernier, quand je me suis couchée, je me suis couchée et il n'y avait personne d'autre que moi et mon chat dans la maison. Lundi dernier, quand je me suis couchée, je me suis couchée et il n'y avait personne d'autre que moi et mon chat dans la maison. Mardi dernier, quand je me suis couchée, je me suis couchée et il n'y avait personne d'autre que moi et mon chat dans la maison. Mercredi dernier, quand je me suis couchée, je me suis couchée et il n'y avait personne d'autre que moi et mon chat dans la maison........

Voilà, je vis seule à présent. Je suis seule dans une maison faite pour quatre personnes. Mon père est en Algérie et mon frère travaille à ville St-Laurent. Pour la prochaine session et aussi après Noël, quand je reviendrai chez nous, je vais dire bonjour à personne, je vais me faire de la bouffe pour moi toute seule, je vais ranger mes propres affaires, sortir les poubelles et faire ma propre vaiselle. Ça fait juste une semaine et mon frère me manque beaucoup...

Non, c'est pas que j'aime pas vivre seule. J'ai déjà vécu seule dans mon petit un et demi brun quand j'allais au cégep, et c'était vraiment la belle vie. Je n'ai pas tant de difficulté à vivre par moi-même, seulement, la maison est tellement grande... il y a trop de pièce, et puis tous les murs respirent les gens qui ont déjà habité là. Je suis comme toute seule chez une famille fantôme, c'est bizarre. C'est pas agréable. J'avais pas envie de me faire de la bouffe, cette semaine, sachant que j'en ferait trop et que je la partagerait pas - et sachant en même temps qu'au même moment, mon frère est probablement en train d'oublier de souper. Ça ne sert plus qu'à moi, alors à quoi bon... Je me nourrisais sans intérêt, comme on met de l'essence dans une machine. Il le faut, il n'y a aucun plaisir à le faire. Faut que la machine marche, quoi.

Bon, j'ai un petit down, je vous l'avoue; je viens de terminer ma BD. Je me souviens d'une conférence d'Alain Lalonde, l'an dernier, à l'université. Il nous présentait une de ses pièces avec spacialisation, et le lien émotif qui l'attachait à sa pièce. Il disait qu'une fois une toune terminée, il avait un espèce de blues... c'est comme un abandon, un peu, ou plutôt, une séparation. . Il comparait son geste créatif à un geste vers l'autre, donc une sublimation de soi; quand l'aventure est terminée, il ne reste donc plus rien que le retour du soi, et l'absence criante du geste vers l'autre...

Ya aussi le fait que tout l'effort que j'ai mis dedans n'a peut-être pas valu le coup. Je viens de finir de poster mes planches sur Bd amateur, et ya plein de gens qui sont déçus par la fin - ce sur quoi je m'accrochait le plus. J'en viens à douter de mes convictions; et si j'avais raté mon coup? Rien n'est publié officiellement encore, j'ai encore le temps de me rajuster; mais si je rate un fois, qu'est-ce qui me fait dire que je ne raterai pas une seconde fois? Qu'est-ce qui fait dire que le récit est rattrapable? Grand dieu, j'ai semé tellement d'espoir sur ce récit, je peux pas dire que ça me fait rien de voir la possibilité que je me suis plantée. Ça donne un certain vertige.

L'université commence, j'ai commencé à donner des cours de piano, et puis je bâtis une section de partitions dnas un nouveau archambault à Boucherville. J'ai l'impression que mes boss ne semblent pas comprendre que quelqu'un puisse avoir une passion pour les partitions. Aimer les ouvrir, les regarder, les sentir. Les sentir vivantes entre nos doigts. Les partitions, c'est le matériau brut de la musique, c'est le labeur direct; ce qui vient de la ête du compositeur. C'est pas nuancé par une interprétation ou un piètre talent sur un disque ou en concert, on est directement confronté à l'idée musicale, telle que retranscrite par une personne individuelle... Grand dieu, on peut la toucher, c'est juste devant nos yeux.

Pour tenir une section de partitions, faut pas juste savoir lire la musique... il faut l'aimer profondément. j'ai pas l'impression que les gens qui ne font que de la pop (et ne lisent que des tabs) aiment vraiment la musique. Et pas necessairement de la pop, ceux qui jouent du Beethoven mais qui ne se posent pas de question aussi. Ceux qui ne se contentent que de sa surface ne jouissent que d'une relation platonique avec elle. Autant dire que ça ne les intéresse pas trop. La musique est d'abord un acte de création, et ne pas s'y intéresser, c'est carrément de la nier. Comment peut-on dire en être amoureux sans vouloir la comprendre?

Je sais pas quoi faire à propos du Point B. Est-ce que c'est si raté? Je sais pas quoi penser. Je voulais faire un chapitre en insert, entre le 3e et le 4e, dans lequel on connaîtrait un peu plus le personnage de Blanche (parce qu'il est un peu creux) mais surtout, je veux faire état de la musique contemporaine... je veux m'informer, arriver avec des faits, parler des trucs moches qui se passent, par rapport aux concours et aux bourses qui ne font qu'à une certaine école esthétique de musique.. enfin, c'est pas pour tout de suite. Je sais plus si je vais le faire. Je sais plus si je vais proposer le projet à la pastèque. Je sais juste plus. Je commence à douter - maintenant que l'acte de cération est terminée, c'est le doute qui s'installe. C'est peut-être mieux qu'il arrive maintenant qu'avant, parmi les deux années et demi qu'ont duré la création de cette BD, parce qu'alors j'aurais peut-être juste abandonné.

rhâââ.... j'veux plus penser à ça... l'université commence après demain. yé.

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