Je passe mes journées
à jouer du piano, à faire des films d'animation,
à faire des inventaires de cassettes, à faire de
la bande dessinée, du ménage, des dessins pour maryse,
des compos... Je compte essayer de me trouver un emploi cette
semaine, ça urge, j'ai vriament vriament vraiment besoin
d'un nouvel écran d'ordi, et puis j'aimerais bien être
capable de survivre l'université sans travailler en même
(je doute que ce soit possible anyway, vu le nombre d'heures de
transport par jour que je vais devoir me taper). J'aime ça,
mais ça peut pas durer.
Pourtant, je suis vraiment
remplie de bonne volonté. Je reste à la maison,
mais je ne chôme pas; je ne regarde jamais la télé
en tout cas, je travaille sur des projets ou bien je fais des
tâches ménagères pour aider mon père.
Je suis vriament fine avec lui depuis que je suis revenue, je
fais mon propre lavage, je vide le lave-vaisselle, je lave le
comptoir, je fais des repas, je fais même l'épicerie
avec lui les samedis. Je crois que je fais tout ça justement
pour ne pas qu'il me reproche de me pogner le beigne pendant que
je ne travaille pas. J'ai un concert de piano ce soir chez les
soeurs, je vais devoir dire adieu à Andrée, mon
prof de piano... zut... je me demande comment ça sera l'an
prochain à l'université.
Dites, est-ce que ça
vous ai déjà arrivé de voir un de vos deux
parents craquer? Je veux dire... se mettre à pleurer à
chaudes larmes devant vous et vous dire combien il est désespéré?
S'il y a deux eprsonnes au monde que je n'aurais jamais voulu
voir dans cet état, c'est bien mon frère et mon
père. Ces deux personnes-là représentent
en fait les deux personnes au monde dont j'ai la certitude qu'ils
sont plus intelligents que moi. Ouais, ça sonne bizarre
comme phrase, mais comprenez bien, je ne dis pas que ce sont les
deux seules personnes plus intelligents que moi sur la terre,
ben non... si vous saviez seulement à quel point je me
sens ignare... on dirait que parmi toutes mes opinions ou mes
valeurs, aucune n'est vriament originale, partant de moi, tout
a été emprunté et rien n'est réellement
de moi finalement, de telle sorte que je me ramasse à n'être
qu'une addition, une compilation, un méga-pot-pourris de
droite et gauche, sans pouvoir pour autant réclamer un
seul droit d'auteur. Enfin... c'est pas là-dessus que je
veux m'étendre; le fait est que mon père et mon
frère sont deux personnes que j'estime énormément.
Devant leur trouble, je reste les mains vides, je ne peux rien
réglé parce que leurs soucis dépassent ma
capacité de trouver des solutions - ce ne sont pas des
riens qui les ébranlent, voilà.
Or, voilà mon père
qui s'assied sur mon lit, après un mini-moment de frustration
après mon frère, pour une banalité vriament
(il est parti sans faire la vaisselle, mais il dit qu'il la fera
en revenant), puis mon père commence à exprimer
sa frustration verbalement, en me parlant à moi, en employant
le pluriel, du genre: vous êtes si, vous êtes ça,
vous deux, pas capable de, etc. Ce genre de comportement de mon
père, sa manie de parler au pluriel tandis qu'il est seulement
fâché après mon frère alors que je
n'ai absolument rien fait, moi ça me met hors de mes gonds
- mais n'ayant pas l'habitude de me fâcher (en fait, pouvoir
autoritaire et supériorité hiérarchique oblige,
je ne pourrais jamais crier après mon père; même
si je le voulais, j'en serais incapable), j'ai simplement répliqué
à mon père que c'était carrément injuste,
que je faisais mon possible à tous les jours pour l'aider
dans les tâches à la maison, que je faisais ma part,
que je l'aidais à faire l'épicerie, etc.. C'est
vrai, quoi, depuis que je suis revenue, mon père n'a absolument
aucun reproche à me faire sur mon comportement, alors me
faire dire des bêtises à tour de bras, j'téais
pas vriament d'accord. Je sais pas ce qui m'a pris d'ailleurs,
d'habitude, je le laisse parler et je me tais.
Quand je lui ai dit ça,
il a réalisé qu'il avait tort, il est allé
s'enfermer dans les toilettes. Je l'entendais pas au début,
j'étais en train d'installer Cool Edit pro, parce que le
lendemain, alex venait chez moi pour faire des films d'animation.
Mon père est revenu dans ma chambre pour s'excuser, et
puis il s'est assis sur mon lit, et puis il s'est vidé...
Ça fait quelques jours déjà, ma mémoire
en a perdu des bouts, mais les images qui reviennent quand j'y
pense, c'est moche.. en fait, c'est épeurant, très
troublant. Et son discours... tout juste teinté de mots
de désespoir, à propos de sa job, à propos
de nous deux, mais surtout à propos du fait qu'il se sent
seul... je vous dis, un vrai scéanrio de bande dessinée.
Vous savez, quand on peut
rien dire... un sentiment profond d'impuissance.... j'étais
clouée là et je ne pouvais absolument rien dire
ou faire! Ça va mal au travail? Prend congé! - Oui
mais pour faire quoi? Rester assis devant la télé
pendant deux semaines? - euh... Et d'autres affaire.... son discours
s'est embrouillé... il a parlé de ses pilules...
c'est là que j'ai craqué je crois. C'était
trop épouvantable. On a finit en braillant comme des veaux,
mais pas en accolade, parce que je me suis éloigné
au moment qui m'a le plus troublé, je pouvais juste pas
approuver, vraiment.
La nuit a été
infernale, je vous dis pas, j'ai vriament pas beaucoup dormi.
Puis le lendemain, il fallait que j'aille pratiquer le piano au
cégep, pour le concert la fin de semaine suivante. Avais-je
la tête à ça vous croyez? Non seulement j'étais
pognée avec le relents de toutes les images de la veilles,
mais en plus, avec le peu de sommeil dans le corps, j'avais peine
à me concentrer, alors je suis allée me coucher
sur les divants du salon, j'ai dormi deux heures je crois. J'ai
joué seulement qu'une demie-heure, bien que je suis restée
là-bas 4 heures. Je me suis promenée, je suis allée
dehors, puis j'ai attendu Alexandre - ya juste lui qui peut me
re-rendre de bonne humeur, il a un sacré talent.
Ce qui est d'autant plus troublant,
c'est que le lendemain, il ne semblait plus y avoir aucune trace
de la veille. Mon père était souriant, pas un mot
sur ce qui s'était passé, le train train de la vie
a continué, comme avant quoi - sauf peut-être le
fait que mon père me parle plus de ses dates qu'avant.
Il veut rencontrer des femmes - et j'approuve, ça lui ferait
du bien - mais que voulez-vous que je lui réponde? Suis-je
vriament un référence en ce genre de matière?
Par mille façons, mon père obtient des blind-dates,
il m'en aprle et je ne sais vraiment pas quoi répondre.
Je ne suis pas la personne à qui s'adresser quand on est
dans le domaine des relations de couple. Ç semble être
un de mes refrains préférés, hein? c'est
vrai que je le dis souvent. C'est peut-être pour me convaincre
que je n'en ai pas besoin, étant donné que ça
me manque. Ça aussi, ça ferait un bon scénario
de bande dessinée.
Ça fait drôle
tout ça. Ça fait trois eprsonnes que je vois qui
me disent qu'ils sont à bout, qu'ils leur arrive plein
de choses pas trop joyeuses et qu'il sont sacrément hâte
que l'année finisse. C'est ironique, parce que de mon côté,
ça va plutôt bien - je cultive mon propre opium et
j'adore la vie, c'est con de voir du monde qui vont mal quand
je vais bien... c'est sûr que je leur suis plus disponible,
même si je ne vois pas grand monde ces temps-ci, mais bon...
euh... voilà, c'était ma confusion du moment.
Je viesn de faire un gâteau,
un énooorme gâteau, va falloir inviter beaucoup de
monde à souper, sinon, on ne le finira jamais.
Hey, les films d'animation,
c'est la vie! On se monte un portfolio et ensuite on l'envoie
à l'ONF! Ensuite on a plein de subventions, et ensuite,
on gagne plein de concours internationaux d'animation image par
image! Ouais!