Il faut que je vous parle de ma journée,
ça urge.
Aujourd'hui, j'étais en stage. Ouais. Je
me suis réveillée à 6h15 du mat, un lundi
matin, pendant ma semaine de relâche, j'ai pris un café
comme j n'ai pas l'habitude d'en prendre à cette heure
un lundi (je commence habituellement à 12h30 les lundi),
et mon père me fait un lift jusqu'au métro, comme
à chaque jour où je commence à neuf heures.
C'était drôle, j'avais apporté
ma chaise rayée à l'école. J'avais peint
des rayures sur une chaise que j'avais achetée à
l'armée du salut pour une exposition de bandes desinées
en décembre dernier dont le thème était les
chaises. L'exposition terminée, je ne savais pas trop quoi
faire avec ma chaise qui prenait de la place, alors j'ai cru bon
l'offrir en cadeau à mon prof de piano, autant pour la
remercier de m'avoir si gentiment aidé quand j'ai envoyé
mon formulaire de la bourse de millénaire que pour son
anniversaire, qui est je ne sais quand. Tout ça pour dire
que je trimballais ce matin une chaise rayée en pleine
heure de pointe dans le métro. Je qualifierais ça
de comique. Elle me suivait partout, et quand j'arrivais à
un point d'attente, eh bien je m'assoyais dessus. Très
pratique, je dois avouer.
Enfin, je me rendais à l'école pour
suivre un stage sur l'ostéophonie, soit l'écoute
des sons par les os du corps, la participation active de tout
le corps pour l'école et pour la résonnance des
sons. c'est Jo-Ann Fraser, mon prof de rythmique (un des pofs
les plus hallucinants de la terre), qui nous avait fortement conseillé
de le suivre. Si Jo-Ann l'a dit, ça ne peut pas être
mauvais, ç'ai-je fait.
En gros, j'ai passé ma journée à
avoir les yeux fermés et à lutter contre le sommeil;
c'est que Françoise, la dame qui donnait le stage, nous
avait épinglé à sa psychologie freudienne
de la victime... Selon elle, si on entendait mal aujourd'hui,
c'était parce qu'on ne voulait pas entendre, suite à
une blessure de la petite enfance, ou en d'autres mots, comment
se trouver des bébites quand on a pas besoin d'en avoir,
ou bien comment lâcher la faute sur quelque chose d'autre
que soi-même. C'était embêtant. Je ne dis pas
que le stage ne vaut rien, ça a sûrement aidé
du monde parmis les six personnes que nous étions à
suivre le stage. Je ne dis pas que ça n'a pas de bon, seulement,
ça n'a aucun bon pour mon cas. En fait, je conçois
que du moment ou on accepte notre condition, qu'on ne voit plus
notre passé comme un problème, il n'y a plus vraiment
de problème dû au passé. Je m'attendais à
des réponses beaucoup plus physiologique pour mes problèmes
d'ouïes, je ne m'attendais pas vriament à cette espèce
de quête à la spiritualité...
Ya deux filles dans le cours qui ont braillé,
ça ressemblait presque à une thérapie de
groupe, c'était assez pathétique. Ça m'a
permi de réfléchir, pourtant, sur plusieurs trucs
par rapport à ce genre de philosophie. Selon Françoise,
c'est la condition humaine elle-même qui dictait à
l'homme de se tenir en société ou de bâtir
des liens affectifs (oui, elle a dit "condition humaine"...
brrrr!). Selon elle, il n'est pas normal, il est même malsain
d'être seul, d'être isolé. Selon elle, le cérébral
ne vat pas grand chose, que c'est l'émotionnel qu'il faut
empêcher d'être obstrué sinon, ça epxlose
à quelque part. Eh bien... ça vaut peut-être
pour elle, mais qui est elle pour étendre cet état
à la totalité de la race humaine? Depuis quand est-ce
une vérité en soi, a-t-on seulement un seul moyen
de le prouver? Je n'adopte pas cette philosophie. Je sais qu'on
pourrait me reprocher une certaine fermeture d'esprit, mais ici,
je crie à l'injustice, car c'est plutôt cveux qui
véhiculent de genre de "vérité absolue"
qui sont les fermés d'esprits, vous ne trouvez pas?
Elle parlait comme si elle possédait la vérité
sur la vie entre sa tête et ses pieds... elle avait peut-être
la vérité sur son compte, mais faut pas étendre
ses propres vérités aux confins des autres corps
autours de soi. Je me suis rendue compte que je le fais parfois...
je ne m'en rends pas toujours compte, mais je suis assez ouverte
d'esprit pour le réaliser à un moment ou à
un autre. J'ai peut en vieillissant de devenir comme cette Françoise,
tellement sûre de sa vérité qu'elle joue à
la propager aux autres comme la Bonne Nouvelle, comme ce qui sauvera
le monde... ça peut sauver du monde, mais faut pas prendre
pour acquis que si c'est l'universelle, comme elle avait l'air
de dire... Bref, j'ai plus ou moins aimé le volet sur la
conscience de soi, sur les problèmes d'enfance, toutes
les fois où elle insistait trop sur les bébittes
des gens, et surtout cette froideur, mon dieu, cette froideur
qui débordait de partout dans son corps... Mais elle était
quand même chaleureuse, elle nous mettait en confiance,
mais elle était quand même détachée,
ou bien je sais pas... elle ne nous regardait pas avec une quelconque
sourire, avec un oeil presque méprisant, hyper attentionné
à ce qu'on disait, mais juste pour nous juger davantage,
on dirait, parce que dans son métier d'analyste de ses
patient, elle ne peut probablement pas s'empêcher d'avoir
un regard différent, celui qui doit voir en détail,
en profondeur pour cerner exactement où est le bobo.
Elle a probablement eu de la difficulté avec
moi, parce qu'il n'y avait pas de bobo, ou du moins, je ne lui
en laissait voir aucun. Je n'étais d'ailleurs pas allée
là-bas pour qu'on m'osculte, je ne voulais qu'apprendre
une nouvelle façon d'écoute. Mais je ne regrette
pas cette expérience, j'ai quand même appris des
trucs (comme de parler en bouche fermée, de faire des harmoniques
avec la voix, de faire résonner le son de ma voix dans
la colonne vertébrale, etc. On a aussi lu un texte, je
ne me souvenais plus à quel point j'adorais réciter...
c'est d'ailleurs une des raisons pourquoi je suis en musique;
j'adore réciter. C'est pas pour rien que les concerts de
piano s'appelle aussi des récitals, eh.)
Enfin, dans toute cette histoire, j'ai toujours
la sensation que quelque chose m'échappe, que je n'ai aps
compris le but de ce stage, qu'il fallait attendre quelque chose
de plus élevé, de trop élevé pour
ma compréhension ou pour mon.. euh.. taux de spiritualité.
Je suis sortie de là avec le feeling: quelque chose m'échappe.
Si je refais ce stage plus tard, peut-être que je vais comprendre,
mais là, c'est peut-être trop tôt dans mon
cheminement, ou bien peut-être que je n'y suis pas du tout,
peut-être que je ne comprendrai jamais rien non plus, parce
qu'enfin, ce genre de truc zen, c'est pas du tout mon genre, je
suis beaucoup trop analytique, pratique et cérébrale...
Trop? Je ne pense pas.
En fait, pourquoi serais-je trop cérébrale?
Je serais "trop" quelque chose qui ça m'empêchait
de faire quelque chose d'autre ou si ça me rendait malheureuse.
Mon état est loin de me rendre malheureuse (parfois, oui,
mais c'est pas dû à un manque d'émotivité
ou de sentiments refoulés, puisque j'ai toujours ce site
sous la main - c'est dû à ma propre bêtise),
et je ne crois pas qu'il me freine l'émotivité.
Et puis, à quoi ça sers? Pour ma part, ça
me sert dans l'art, dans toutes les formes d'art que j'exerce...
et sérieusement, je ne crois pas avoir de problème
sur ce point là, puisque mes intentions sont hyper claires
dans ma tête... En d'autres mots, je n'ai pas de problèmes,
alors pourquoi en chercher?? Je ne suis pas 'trop' cérébrale,
ça c'est clair... ça me purge les modes qui vouent
tout à l'émotion.. il me semble que c'est vriament
populaire dans notre siècle.
Le courant artistique dans lequel on baigne présentement
est tellement disparate que l'on ne s'y retrouve pas. Il faudrait
une autre contre-courant, dans le style des réalistes.
Il y a ce conférencier, Jean Larose, je crois, son nom,
si je me souviens bien, qui avait fait une conférence sur
la contre-culture de consommation (la culture de masse) avec un
discours qui me plaisait vraiment... que l'art de notre temps
est dans un gouffre, parce que c'est rendu du chacun pour soi,
et que je seul moyen de s'en sortir était de revenir à
des bases plus concrètes, à du réfléchit,
de la raison, quoi... je suis d'accord avec ça. L'art,
c'est rendu du chacun pour soi, c'est triste...
Je lis un livre présentement sur les arts
plastiques, un roman de Sergio Kokis (L'art du maquillage), et
je dois avouer que même s'il est extrêmement long,
je l'aime ce livre. Il traite du sujet de la définition
de l'art par différentes approches, j'aime ça, et
ça me donne envie de faire de la peinture... Ah, je suis
dans un trip d'art ces temps-ci, j'ai envie de dessiner, de peinturer,
de faire de l'abstrait, de ne pas faire de petits dessins de filles
de dessins animés japonais, ça me tente d'aller
dans le plus figuré. Je suis partie sur un trip de bonhommes
du genre comme
ça ou comme
ça, ça me fait du bien, même si je n'ai
pas vraiment le temps de dessiner.
Bon, j'arrête. Au lieu d'écrire, je
pourrais être en train de dessiner, de lire, de faire ma
version anglaise de site, ou de faire n'importe quoi de plus construtif
qui me permettrait de barrer une des centaines de choses qui gisent
sur ma liste des choses à faire pendant ma semaine de relâche.
Beuh. Je vous souhaite beaucoup de bonheur. Peut-être qu'un
jour je n'aurai plus besoin de cette section de mon site, qui
sait.