Cet
été, j'ai battu mon record de livres. j'ai jamais
autant lu, je crois. En fait, jusqu'à tout récemment,
je n'aimais pas particulièrement lire parce que c'était
trop long. Je trouve encore que c'est trop long, je déteste
avoir à couper les histoires en tout plein de petites parties,
mais les trucs que j'ai lus étaient captivants. j'ai lu
les frères karamazov de dostoievki ainsi que le sous-sol,
quelques nouvelles de Tchekov et de Gogol, des nouvelles de Tolstoï
aussi (la sonate à kreutzer et deux autres), L'insoutenable
légereté de l'être de Kundera, Les souffrances
du jeune Werther de Goethe, L'inquiétante étrangeté
de Freud (un tout petit essai) et là je viens de commencer
Crime et Châtiment. J'ai aussi un peu lu sur la vie de Medtner
dans le livre que je me suis acheté, 'the composer-pianists,
Hamelin and the eight", et j'ai entamé le traité
d'orchestration de Samuel Adler. Ah, oui, j'avais oublié,
j'ai aussi lu des courts textes écrits par Renaud Jean,
je ne m'en lasse pas.
c'est
le problème des livres... on en veut toujours plus, on
en a jamais assez. Je pourrais affirmer que je n'aurais jamnais
cru lire autant de livre, tant la lecture n'était pas quelque
chose d'attirant pour moi. On dirait même qu'encore aujourd'hui,
ce n'est pas quelque chose qui m'attire non plus; on dirait que
je m'y adonne seulement que par défi, pour me prouver que
c'est quelque chose que je suis capable de faire, en fait, pour
me prouver ma non-lâcheté. Le temps file, et merde,
à chaque minute qui passe, c'est comme si on m'enfonçait
une autre aiguille dans le crane; c'est bientôt janvier,
j'aurai bientôt 20 ans, j'en ai une peur attroce, je ne
veux pas, ah non, je ne veux vriament pas, j'aurai bientôt
vingt ans et je n'ai strictement rien fait de ma vie. Il me reste
donc 4 mois pour foutre quelque chose de mon corps, sans cela,
j'aurai passé le cap de la vingtaine sans avoir fait quoi
que ce soit de beau, de grand, de... euh... quelque chose de marquant
dont je me rappelerai toute ma vie avec fierté; car présentement,
j'essaie de faire l'effort de voir si j'ai réalisé
quelque chose, et je ne vois que des miettes de rien.
Je
sais que je ferai quelque chose la session prochaine, j'ai au
moins une petite conviction, dû au fait que je m'en vais
en composition à l'école, et que j'ai deux idées
de projets; je compte faire toune mixte pour choeur et bande avec
un fantastique texte de Renaud et je compte aussi faire une berceuse
en électro, selon la définition de Freud de l'inquiétante
étrangeté (das unheimlich), fondé sur les
bases de cet essai, j'en ai tiré plusieurs notes et remarques,
mon but serait de créer chez l'auditieur ce sentiment d'inquiétante
étrangeté. Je ne m'étends pas là-dessus
tout de suite, ce n'est qu'en stade de projet; je bien lus avancée
présentement dans mon projet de toune mixte pour choeur
et bande. Et à part de cette composition vague, eh bien!
Je ne prévois rien, parce que je crains ne pas avoir le
temps pour rien d'autre. Je vais travailler, avoir compo, avoir
du piano, et du 2 pianos, et la ligue d'impro, et le club de compo,
et ci et ça. Et dieu que j'aurais voulu faire l'opéra;
mais ça tombe en même temps que mon cours de littérature
musicale, non d'un chien.
Ce
que je suis lasse de mon été. Je recommence lundi
mais j'ai l'impression que mon été se prolongera
au-delà de l'école, c'est vachement déprimant.
Je n'ai aps travaillé cet été comme je le
voulais; j'ai fait peu d'argent, je n'ai pas fait ma compo pour
cégep en spectacle, je n'ai pas organisé l'initiation
pour les nouveaux étudiants en musique, je n'ai pas appris
tout mon Medtner et tout mon Bach par coeur. Le mot d'ordre pour
cette fin d'été? Angoisse, tout simplement; je suis
en plus entre deux terres, du fait que je n'ai aucune idée
si j'irai en appartement ou non cette session-ci. Je ne suis aps
satisfaite de mon été, il a rudement mal fini, j'ai
peté une crise et je m'efforce de réparer les pots
cassés, merde, combien je regrette ce que j'ai pu dire.
La prochaine fois, je me fais prescrire de la médicamentation.
Euh.. quest-ce que je viens de dire là?? jamais! C'est
pas moi qui parle.
Je
déteste mon travail et j'en fait des cas de consicence.
Aujourd'hui, un de mes superviseurs (Xavier) m'a dit (toujours
d'une facon positive: il dit me donner un "truc", c'est
sa façon de faire passer les ordres plus facilement - c'est
pas mal en soi, mais c'est un peu hypocrite... mais bon, je suis
sûre qu'il est plein de bonnes intentions), enfin, il m'a
dit que je devrais toujours dire le prix quand le client me coupe.
J'ai rien dit d'autre que 'ok', et je trouvais ça carrément
débile; comment enlever la parcelle d'humanité qu'il
reste en nous! quand un des agents arrive à faire beaucoup
de ventes, il vont le féliciter en disant que la personne
en question est une machine!!! Vous vous rendez compte? Et ils
rient, ils trouvent ça bien drôle, c'est tout un
compliment de se faire traiter de machine. En fait, ce n'est pas
tant télé-contact, l'ndroit ou je travaille, que
je déteste. C'est la hiérarchie, d'une certaine
façon, c'est mon superviseur roux, le despote par excellence.
Certains tentent de prendre sa défense en disant: mais
oui, mais il fait juste sa job! Je m'excuse, mais pour s'abaisser
à faire justement cette JOB-là, c'est qu'il a d'une
certaine manière déjà fait la paix avec cette
façon de faire. J'ai parlé à Joëlle
et elle en faisait même des cauchemars. Les superviseurs
sont à peine plus vieux que nous et ils passent une bonne
partie de leur soirée à nous écouter. Pendant
qu'on harcèle les gens, qu'on les dérange, qu'on
entend la note si à chaque 30 seconde, qu'on paralyse notre
cristallin et qu'on écrase nos lombaires en bouillie devant
ces ordinateurs de merde (tout droit sortis de la pré-histoire),
eux ils ne trouvent rien d'autre à faire que de nous scruter
sans aucun scrupule. Qu'y a-t-il de moins motyivant que de se
sentir observée? Ah, je sais ce qu'il y a de plus ngoissant;
le fair d'être PEUT-ÊTRE écoutée, peut-être
pas, parce qu'on ne le sais jamais, et que c'est quasiment une
atteinte à ma personne. Je fais mon boulot comme je l'entend
et je ne crois pas être mauvaise. Je ne souhaite pas devenir
une machine, je ne veux aps être épiée et
je ne veux aps perdre ce petit bout d'humain qu'il reste en moi
quand j'ai les écouteurs sur les oreilles. Quelle idée
d'avoir choisi cette job-là! C'est une torture pour les
philanthropes dans mon genre (je dis philanthrope sans aucune
prétention, soi dit en passant), dieu que j'ai hâte
d'en finir. Je me fais le coup d'argent de septembre et je sacre
mon camp, jusqu'à la prochaine fois. ce lieu sans fenêtre
et aux couleurs fades me déprime.
Aujourd'hui,
j'ai appelé chez une madame qui ne voulait pas s'Abonner
à la Presse parce qu'elle préférait l'acheter
au dépanneur. Jusque là, tout est banal; mais elle
m'explique que les personnes qui tiennent le dépanneur
sont des gentils immigrants qui lui réservent sa presse
à tous les jours et qu'elle veux justement les encourager
parce qu'ils ont peu d'argent. En raccrochant, j'ai eu le coeur
serré. Ça existe encore. Juste de l'écrire,
ça me serre la gorge.
J'ai
à répondre à 10 000 e-mail mais je suis si
lasse que ça traîne depuis une semaine. J'ai eu le
temps de le faire cet après-midi mais je n'en ai fait que
la moitié; je suis fatiguée de mon été,
terriblement fatiguée. Même mon medtner commence
à me fatiguer, et toutes les pièces que j'ai apprises,
les pièces que j'écoute, il n'y a qu'harmonium ces
temps-ci qui me donne un peu de bonne humeur. Non, je ne suis
pas malheureuse, je n'irais pas jusque là; cependant, je
crois que je peux sincèrement dire que je suis triste et
lasse. Je ne sais pas si las s'accorde au féminin de cette
façon, mais voyez-vous, je suis bien trop lasse pour aller
vérifier dans le dictionnaire.
Vous
savez mon grand phantasme ces jours-ci? Je veux voir tout le monde
pleurer. Non, pas tout le monde, juste quelques-uns, pas n'importe
qui. Il y a certaines personnes que je ne voudrai jamais voir
pleurer, et ça se comprends. Mais certaines autres, combien
j'aimerais. Je ne m'étends pas sur ce sujet. C'est inutile.
[...]
interruption
de texte; j'ai appelé Esther et on a parlé pendant
une heure et demi. Son été a été aussi
magique que le mien a été moche; il est 11h51 et
je travaille demain matin, alors je dois me coucher, je vais continuer
ceci demain. Je n'ai pas encore couvert tous les sujets que je
voulais traiter.
[le
lendemain...]
Salutations!
c'est triste que je travaillais ce matin, aprce que j'aurais vriament
eu le gout de finir ce texte. Eh non, je me suis levée
à 7h avec beaucoup de misère parce que j'ai très
mal dormi, je suis allée travailler sans aucun entrain
et j'ai fait une seule vente en heures et demi, qui était
un rappel, pendant que tout le monde autours de moi en faisait
quatre ou cinq. Ils ont gagné des nuitées dans une
auberge ou bien des 100$aux ailes de la mode, ils ont tout plein
d'argent, moi j'en ai presque pas et je ne comprends pas. Je vais
avoir travaillé 150% plus longtemps que l'été
dernier et je vais avoir fait la moitié de mon ancien salaire.
C'est débile. J'ai sacrifié un été
en travaillant dans une place dégueulasse et j'ai même
pas gagné assez pour subsister un an, il va même
falloir que je revienne probablement en décembre, pendant
les congés de Noël. Ce travail, c'est de la folie;
on devrait avoir des primes salariales pour les cas de conscience.
Je
suis allée très souvent au cégep ces derniers
temps, à peu près trois ou quatre fois par semaines
durant les 2 ou 3 dernières semaines. C'était fermé,
mais je rentrais par la porte des sciences humaines, où
il y avait encore des cours d'été. Les cubicules
de piano étaient tous barrés, mais les portes n'étaient
pas enclanchées, de sorte qu'on n'avait qu'à pousser
dessus pour qu'elles s'ouvrent (ou s'ouvrassent? L'imparfait du
subjonctif est un mystère). J'allais là la plupart
du temps seule, j'y suis allée quelques fois avec francis,
avec joëlle, avec Julien, mais j'y allait pas mal plus seule
qu'autrement. C'était attrocement vide, ya pas à
dire. Je m'ennuie de la population d'étudiants et de profs,
d'entendre ce que les autres jouent quand on pratique côte
à côte. Enfin, me voilà bien définie
comme étant le rat de la place... je vais bien y passer
le plus clair de mon temps la session prochaine, pour sûr.
En fait, en revoyant les profs jeudi dernier (c'était leur
premier jour de travail), j'ai comme eu un sentiment bozarre,
comme si j'étais le petit chien du cégep, l'animal
domestique de là-bas. On dirait que quoi que je fasse,
l'école m'enjoue peut-être un peu trop, et que j'ai
un comportement là-bas de petit chien énervé,
tout ça à cause de ma joie intense d'y être.
eh
bien voilà: j'ai l'impression que bientôt, on ne
me verra plus autrement que comme le petit chien, qui même
s'il est attachant et jovial, il est quand même bête
et stupide. C'est peut-être ça, en fait, j'ai l'impression
que tout le monde me trouve stupide. C'est sans prétention,
mais je ne crois aps être stupide - mais bon, qui suis-je
pour juger? Ce sont les autres qui décident ce que je suis,
en fait - mais justement, si les autres me voient comme une imbécile,
et bien nécessairement, j'en serai une... je ne sais pas
si vous comprenez. Si les autres me voient donc de cette façon,
ce sera mon irrémédiable définition, donc.
Ce n'est pas que j'ai peur de l'avis d'autrui... en fait, oui,
j'en ai peur, du fait que ce sont eux qui décident de qui
je suis, et la perception que j'ai de moi-même ne s'apparente
jamais, ou très rarement, à la perception que j'ai
qu'ils ont de moi (j'ai pas clair clair, hein? je ne veux aps
vous perdre, loin de là mon intention...).
Qu'y
a-t-il de mal à être vue stupide? Pas grand chose,
dans le fond. C'est frustrant, il doit bien y avoir un désavantage,
mais tout de suite comme ça, je n'en trouve pas, il faudrait
que je cherche plus et je suis trop faitguée pour le faire.
S'il n'y a aucun désavantage à être vue stupide,
eh bien je n'en suis que plus triste encore parce que je serai
vouée à l'être sans pouvoir rien dire contre.
La seule chose que ma chialerie prouverait, c'est que je suis
une être pédent qui souhaite ne pas paraître
stupide, par orgueil ou tout autre sentiment vil. Non, je n'ai
aps que j'ai l'impression qu'on me dise stupide, je ne crois aps
que je connaisse quelqu'un qui me croit stupide, non, le mot stupide
est fort mal choisi; je dirait plutôt: simple d'esprit.
Voilà. Ce sentiment-là n'est pas nouveau, en fait,
je le traîne depuis bon nombre d'année, j'ai toujours
l'impression que les gens interprète ma joie apparente
comme une espèce de déviation de l'imbécile
heureux, celui qui est insouciant et qui est du même coup
simple d'esprit.
Quand
je me promène dans le métro, j'aime lire des livres.
Ça passe le temps, c'est parfois captivant, et... il y
a une troisième raison, que j'ai peur d'avouer, parce qu'en
fait, c'est tout à fait méprisable de ma part. J'aime
traîner lire Crime et Châtiment dans le métro
car, je dois bien l'avouer, j'aime bien être vue avec ce
livre. L'en retire une certaine fierté, à savoir
que ce livre est une justification de ma personne. On dirait que
j'ai développé une dépendance au public anonyme,
pour la seule et unique raison qu'on cesse de me prendre pour
une simple d'esprit, car une de mes plus grandes envies serait
qu'on ne me prenne pas pour n'importe qui. ...et à mon
grand dépit... eh bien! Disons-le franchement: mais je
SUIS n'importe qui! Est-ce que je suis plus élevée,
est-ce que j'ai plus de droits, est-ce que j'ai plus de mérite
a être sur terre que ma vieille voisine ou bien mon petit
cousin germain? Je ne suis rien d'autrew qu'une n'importe qui,
et je m'obstine à courir après mon but futile, égoïste
et tout à fait absurde de me distinguer du 'n'importe qui'!
Mais pourquoi?? C'est tellement vain, et en plus, c'est d'une
bassesse intolérable; moi-même j'ai tendance à
mépriser les gens qui pousse leur paraître pour qu'ils
aient l'air tant soit peu différent, parce que ce genre
de comportement m'écoeure jusque dans la moelle de mes
os. Si je vois quelqu'un qui se promène avec des livres
juste pour qu'on le voit avec des grands auteurs, ou bien qui
en lit juste pour pouvoir en parler par la suite et étendre
sa culture à la vue de toute la gallerie (non, je ne m'abaisse
pas à ça), eh bien merde, j'ai envie de vomir! et
je me rend compte que je suis sur cette voie, moi? Mais on dirait
que je tente de m'excuser parce que ce n'est pas pour la gallerie
que je le fais, enf ait, c'est peut-être pour me prouver
à moi-même que j'existe, aprce que personne ne me
connaît vriament et j'ai l'impression que si je n'offre
pas une certaine image à un public anonyme, je n'aurai
plus le choix de disparaître!
Mais
en plus, on dirait que je cherche à ce qu'on me prenne
pour une idiote, c'est complètement con. Je m'habille et
me coiffe et agit en gamine, je suis en fait rien d'autre qu'une
petite sotte, et en rêve, j'espère m'imaginer un
jour ces personnes qui m'ont toujours connues de cette façon
et qui découvrent ce que je suis réellement (ou
du moins, ce que je pense, peut-être à tort, d'être),
en poussant une exclamation de surprise, telle: "ah ben dis
donc, on s'est trompé!" J'en avais déjà
parlé un jour dans mes blabla, que mon phantasme pouvait
se traduire par un "dans ta face", parce que j'ai constamment
l'impression que le monde que je côtoie me sous-estiment...
et ma plus grande peur, c'est de découvrir, et de reconnaître
un jour qu'au fond, toutes ces années-là, c'est
peut-être moi-même qui me sur-estimait. Pourquoi est-ce
que j'ai si peur de ne pas exister? Pourquoi ne aps s'en foutre??
Je ne sais pas, c'est incontrôlable. Peut-être qu'après
m'en être rendue compte, je vais être davantage capable
de tempérer ce sentiment, peut-être même de
l'éliminer en me conditionnant autrement, qui sait. Le
fait est que les gens ne me prennent pas vraiment au sérieux,
et ils ont raison de le faire, parce que je ne leur en laisse
jamais la chance.
Je
veux faire de grandes choses dans la vie, mais cette fois-ci,
ce n'est pas pour le paraître. Je veux bien trainer des
classiques dans le métro et tout, mais ça, c'est
absolument rien, et si ça se trouve, j'y prend tellement
gout que je lis maintenant seulement que pour le plaisir - ne
vous laissez pas berner; cet aveu que je viens de faire (trainer
des classiques et aimer se faire voir avec), ça me déchire
carrément, ça me dégueule, bien plus que
si c'était quelqu'un que je jugeait, aprce qu'enfin, il
s'agit de moi et j'ai en possession tous les moyens pour y rémédier,
et je sens honteusement que je m'y complais. À ce propos,
je commence à me demander si je e serait pas rien d'autre
qu'une exhibitionniste fuckée. J'aime qu'on fouille dans
me saffaires, je retire un certain plaisir à ce qu'on lise
comme ça dans ma tête, à ce que vous, lecteurs,
vous lisiez tout ce que j'écris de A à Z sans pouvoir
nullement m'interrompre, j'aime qu'on regarde dans mes choses
car je fais peu de choses dont je ne suis pas fière il
me semble - du moins, depuis que je suis rentrée à
St-Laurent. je crois que de septembre au mois de mai, je n'ai
jamais vécu aussi sainement, et j'en reitrait jadis une
certaine fierté, et de cela découlait que j'aimais
à ce qu'on regarde dans ma vie pour s'éblouir de
ce que je faisais comme des cons. Ça me fait vomir. J'ai
honte, d'une certaine façon, aussi paradoxal que ça
puisse paraître, j'ai honte de ma fierté, aprce que
je sens que je ne mérite pas ce que j'ai, que je ne mérite
pas l'Attention des autres, qu'enfin, je suis une sale hypocrite
et que malgré toutes les injures, tout ce que je me reproche,
je ne fais rien, même que j'apprécie!!! C'est dégueulasse!!
J'ai eu il n'y a aps longtemps le désir de devenir quelqu'un
d'irréprochable, où est passé cette quête??
En fait, j'ai continué à la suivre, mais sans me
douter que je pourrais me repprocher mon irréprochabilité,
ou plutôt la fierté que je pourrais en soutirer...
Je suis une exhibitionniste, peut-être, mais une exhibitionniste
fuckée, une exhibitionniste prude, je dirait même;
car j'ai une honte en moi, c'est vrai, et je préfère
me cacher, aprce que comme on me l'a déjà dit, je
suis fermée comme une huitre. Je suis exhibitionniste dans
ce sens ou oui, je suis une huitre fermée, mais j'ai découpé
dans ma coquille tout plein de trous de serrures pour qu'on mépie...
ah bâtard...
Mais
je veux accomplir des choses, ça, c'est vrai, et pour moi-même,
avec ou sans reconnaissance, ça, je m'en fout. Je me rappelle
de l'état dans lequel j'étais après avoir
terminé d'écrire ma petite BD adagio en sol mineur
(ou bien après avoir finit mon projet personnel ens econdaire
5), et vriament, j'aiemrais retrouver cet état, ce sentiment
d'accomplissement total. Dès que j'aurai accompli ce que
j'aurai à accomplir, je mourrai. Je veux mourir au sommet
de ma gloire, je ne veux aps mourir malheureuse, car c'est absurde.
Je veux qu'à ma mort, ce soit un gros party, je veux qu'on
fête et qu'on chante la joie de la vie, parce qu'après
tout, la mort fait partie de la vie, et je rédige même
d'avance mon épitaphe: "Ci-git une extraterrestre
qui pue". Je veux qu'à mon enterremnt, ce soit une
grand fête, des ballounes partout, je ne veux pas qu'on
soit triste de m'avoir perdue, je veux qu'on soit heureux de m'avoir
connue. C'est en étant heureuse et en pleine possession
de mes moyens que plus tard, je me tirerai une balle ou bien je
dénicherai du cyanure quelque part. Je veux mourir heureuse,
et pas de vieillesse. Je veux me battre contre la mentalité
selon laquelle il faut repousser les limites de la vie le plus
loin possible, futilement et stupidement. j'ai toujours été
contre le suicide, c'est vrai, et même férocement,
mais ici, je ne qualifierais même pas cela de suicide; c'est
la clôture d'un spectacle, le rideau sur une pièce,
le dernier coup de pinceau à l'oeuvre d'art que je compte
construire avec ma vie, pour reprendre les mots de Sartre. Oui,
je suis triste présentement, mais c'est passager, et j'ai
foi en la vie et en les gens qui m'entourent, parce que quoi qu'il
arrive, tout passe, on meurt tous et puis à la fin, tout
le monde s'en fout, alors à quoi bon se faire du sang d'encre
pour des choses qui sont même au-delà de ce qu'on
pourrait considérer d'utile? Ici-bas, même l'utilité
est inutile, parce qu'on est tous inutile, on vit pour rien, et
quoi que vous en direz, il n'y a rien de plus merveilleux que
de vivre inutilement. Kundera l'appelait l'insoutenable légerté
de l'être, l'angoisse de n'être là pour rien,
d'avoir une vie absurde qui n'apporte pas grand chose; je dirais
plutôt que c'est une bénidiction, c'est justement
ce qui fait de nous des gens libres.
Et
puis le premier qui vient me dire que la liberté et un
lourd fardeau, je lui casse la gueule. C'est vrai dans le sens
que l'absence de liberté est une absence de fardeau, mais
la liberté n'est un fardeau que quand on ne sait pas s'en
servir ou qu'on ne sait pas quoi en faire.
Tout
dernièrement, j'ai reçu un e-mail d'une type, un
certain Steve Bolduc, qui d'abord m'envoie un message avec une
citation de sartre (L'enfer ces les autres, il a surmeent lu mon
dernier blabla), je lui réponds quelque chose du genre:
ben je préfère penser que l'enfer c'est moi parce
que j'y peux plus que si c'est les autres et je dois m'adapter
à eux et si veux surmonter les désespérantes
relations interpersonnelles, et bla bla bla, pas plus long qu'un
paragraphe, enfin, juste pour m'obstiner. Et le voilà qui
me renvoie un e-mail où il me fait la morale, une morale
qui shine comme une livre de FPS. J'étais littéralement
abasourdie. J'ai pu me complaire devant pelin de belles phrases
déjà toutes faites, du genre: "mais avant de
voir ce qui ne va pas avec les autres, essaie de faire la paix
avec toi-même, faut que tu sois bien dans ta peau, ne te
mens pas à toi-même, et bla bla bla..." je n'y
ai pas répondu, et j'ai bien fait, parce que je me sentais
vraiment insultée. Ce e-mail m'a profondément irrité,
en fait, c'est surtout de voir que quelqu'un comme monsieur tout
le monde, qui m'envoie un e-mail rempli de fautes d'orthographe,
qui ne me connais pas, qui n'a lu qu'un seul de mes textes (qui
s'avéra être un pétage de coche), ce gars-là
m'envoie un e-mail de morale à gogo comme si la vie était
composée de bons et de méchants, et qui se prend
du même coup pour un saint samaritain - il a peut-être
versé une larme après m'avoir envoyé cette
lettre - et puis merde!! Un autre qui me prend pour une simple
d'esprit... En fait, j'ai tort de m'insurger, parce que le type
était rempli de bonnes intentions, mais reste lf ait que
je me suis encore fait prendre pour une simple d'esprit et ça
m'agace, et le fait que ça m'agace ça me fait vomir
parce que je nie encore une fois le fait que j'en suis irrémédiablement
une. Je ne lui répondrai pas, de peur de l'insulter, car
je ne veux pas, et je ne voudrai jamais faire du mal à
quelqu'un qui a de bonnes intentions. Même si j'en sors
frustrée, mon entretiens avec lui a bien réussi
à l'élever dans mon échelle au niveau de:
bonhomme qui veut aider les gens. Ça me suffit pour le
croire gentil. Mais je ne lui répondrai pas.
Je
crois que c'est la première fois que je me dis comme ça,
d'un ton officiel, en face d'un e-mail: non, lui, je n'y répondrai
pas.
Merde.
Écrire ici, c'est plus la même chose. Avant j'écrivais
n'importe quoi sans m'en soucier. Je n'ai aps vriament changé
mon attitude quand j'écris, mais mon état a changé...
en fait, je pourrais écrire ici n'importe quoi qui ne s'est
jamais produit, je suis sûre que n'importe qui qui lirait
crorait tout ce que je dis. Rien ne vous prouve que tout ce que
j'écris est véridique, c'est vrai, quoi! Maintenant
plus que jamais, j'écris en ayant consicence que je serai
lue, et c'est désagréable; quatre ou cinq personnes
m'ont parlé dernièrement de trucs que j'avais écrit
ici. D'être lue, ce n'est pas ce qui me dérange vraiment
(parce qu'enfin, je l'ai cherché, non?0, mais c'est qu'on
m'en parle de vive voix! Ce sont des choses ici que je suis obligé
de coucher sur papier (ou plutôt, sur écran) parce
que je n'ai pas la force d'en parler, parce qu'à l'oral
je fige et je deviens sotte; je dis parfois même le contraire
de ce que je pense, et à plusieurs occasions. Pourquoi
m'en parler? Non! Écrivez-moi moi, là, je serai
plus apte à répondre à votre demande, mais
de m'en aprler! Comme c'est désagréable, c'est comme
si je voyais en face la conséquence cet acte d'écrire,
comme si je voyais tout le danger, qui est invisible quand je
ne fais qu'écrire... en d'autres mots, scrutez-moi, bande
de voyeurs (parce que vous êtes de sales voyeurs, surtout
si vous me lisez tout le temps), mais anonymement!! Ne vous ennorgueillisez
pas de ce que vous avez lu au point de venir m'en aprler, parce
que non seulement vous créérez un malaise intense,
mais en plus, je risque fort de ne plus écrire ici... oui,
ça pourrait arriver, et j'en souffrirais pas mal plus que
vous autres, je crois. Et je ne souhaite pas que ça arrive,
parce que sinon, euh... tiens, c'est bizarre, je ne me suis jamais
vriament posé la question à savoir ce qui arriverait
si je cessais définitivement d'écrire. Mais....
Bon,
ça va faire pour aujourd'hui. Je m'en vais voir Roxane
tantôt, pour la dernière fois avant t`res longtemps,
elle part étudier en Suisse.
Merde,
j'espère que ma crise passagère n'a pas fait trop
de dégats... j'espère ne pas devoir éternellement
réparer les pots cassés.