La "rant" d'aujourd'hui: Richard Lachance.

2001 févriai II.

Qui est Richard Lachance? C'est mon prof de français. On est vendredi, il est 12h30, je viens de terminer mon cours. J'en avait glisser quelques mots, mais rien d'explicite. Eh bien. Voilà. Voyez.

Je ne sais aps quelle âge il a, il n'est pas très vieux. Il prend sa classe pour des cons, tout en feignant vouloir devenir le bon copain de tout le monde. Il essaie de s'intéresser aux gens qui parlent. Dès qu'on a moindrement un peud e culture ou d'esprit, il saute sur vous comme un loup affamé. Son dos est courbé par en avant, il n'a pas peur d'introduire dans ses cours des anecdotes de sa propre vie. Il a l'air d'un écrivain raté. Non, d'une eprsonne raté. Non, pas raté: malheureux. Il a l'air du type qui n'a aucune chance dans la vie (ironiquement, d'ailleurs, si on se rapporte à son nom de famille). Il s'offre des familiarités avec les élèves, il passe très bien sa matière, il est intéressant. Je dirais même que c'est un relativement bon prof, probablement un des moins pire dans le département de français du cégep du vieux montréal.

La session passée, il avait le bégin sur Nico, on s'en demandait même s'il n'était pas un homosexuel non-affranchi. Tant qu'il y avait Nico, c'était bien, je pouvais me cacher derrièr,e aprce que lui, il n'avait pas peur d'être arrogant face à lui, et il exprimait tout haut qu'il le trouvait ringuard. Cette session-ci, je suis la seule dans son cours qu'il a déjà eu la session dernière. Au début, il semblait dérouté par les nouveaux élèves (ila absolument besoin de liens et de contacts pour pouvoir survivre dans une classe - ce qui n'est pas si mal), alors il se raccrochait à moi. Il venait me parler dans les torus, m'élogaient mes beeeaux dessins, il me disaient "ah, si tu participes à cégep en spectacle, soit sûr que je vais venir te voir!", etc etc, etc. Un peu flatteur, un peu baveux parfois. Il a commencé à m'inspirer un certain dégout, mais avec une pointe de pitié. Après tout, il avait de bonnes intentions, je ne pouvait pas le blâmer pour ça.

Ensuite, il s'est mis à le dire publiquement. J'étais attrocement gênée. Il fesait venir les équipes au tableau pour expliquer le plan que nous avions conçu pour l'élaboration d'un essai potentiel sur un texte de Flaubert. C'était une équipe contre une autre équipe. Lui d'éclipser ma compagne de travail, il fait comme si elle n'existait pas (assez insultant pour elle) et et en garde l'autre équipe: "attention, elle est forte". "Ouais, on sait". Quoi?! Les deux files ont répondu "ouais, on sait", merde, ça y est, il m'a collé une putain d'étiquette qui ne m'appartient même pas. Maintenant, je suis condamnée à être l'image qu'il m'a projetté au monde, une espèce de forteresse pédante impénétrable, froide comme marbre, une ââârtiste. Bref, une image que je déteste.

Aujourd'hui, il se met à parler de Paganini dans le cours, comme s'il savait pertinnement que je lui vouait un culte. "Quelqu'un connait Paganini?" Et moi la conasse de m'emballer, parce qu'à ce nom mon estomac fait boum, surtout lorsqu'il vient d'un sujet que ce n'est pas moi qui ait introduit. Je lui répond donc que je le connais. Mais là, je m'apperçois de ma gaffe. Je n'aurais aps dû répondre, aprce que dès qu'on ouvre sa bouche dans un cours, il reviens à vous à un moment ou à un autre, au point le plus cruel possible. Je sentais qu'il allait revenir sur moi, et j'avais vraiment peur.

Ce ne peut pas être le hasard qu'il ait parlé de Paganini, surtout que ça n'avait aucun rapport avec la matière du cours. Peut-être qu'il lit ce que j'écris dans ce site. Si c'est le cas, je le trouve d'autant plus cruel que je n'aurais pu l'imaginer. Parce que non seulement il passerait ses temps libre à abuser de ma tête, à faire le voyeur dégueulasse qui entre chez les gens et regarde par les trous de serrures, mais aussi il compromet sa vocation d'enseignant pour se foutre des défis à mon égard.

On parlait d'héridité. Il demandait à une ou deux personnes: penses-tu que tu as plus le caractère de ta mère ou de ton père? (la même question mais avec une meilleure syntaxe, en tout cas ^_-). Est-ce que ça te choque de ressembler à tes parents? Et je le voyais venir. J'étais sûre qu'il allait tomber sur moi, le défi pour lui était trop tentant, de voir ce que j'allais répondre... il jouait donc à m'attaquer pour me voir bêtement me défendre. Je ne l'ai jamais attaqué, pourquoi s'en prend-t-il à moi? Et il sait que je suis probablement la seule eprsonne dans la classe qui va réagir de cette façon-là. Ça l'amuse de me voir me débattre, d'avoir peur, ça l'amuse de se sentir supérieur à moi pour quelques minutes. Je répond de façon arrogante, comme un show, mais je ne veux pas! Il me fait dire des choses que je ne veux pas dire. Je ne souhaite aps entretenir des relations haineuses avec les gens et les profs encore moins... Il sait que j'ai une terreur du public, mais pas dans le sens où vous pouvez le penser... j'aime les arts de la scènes, je ne me gêne pas devant les étrangers, seulement, lorsque je sens qu'il y a du jugement dans l'air, j'aime mieux me taire. Mais là, je crois que ce fut le coup fatal. Il m'a demandé aussi si je ne voulais pas raconter ma vie, tiens, pendant qu'on y était.

Les gens me connaissent maintenant, moi l'arrogante petite conne, le chouchou du prof, qui ne l'aime pas, la petite fausse génie qui a les meilleures notes, l'artiste qui haït tout le monde! Voilà de quoi j'ai l'air maintenant! j'ai l'air d'une fille qui haït tout le monde! La pause arrive, il reviens me voir, pour tourner le fer un peu plus dans la plaie toute ouverte, je lui dit que je n'ai pas apprécié, calmenent, mais pas naturellement - je n'ai jamais l'air naturelle quand je suis embarrassée. Lui de m'a pas pris au sérieux. "Le défi était trop beau!". C'est vraiment ce qu'il m'a répondu. C'est un jeu pour lui. Il est cruel, il ne se rend pas compte à quel point ça peut me toucher ce genre de truc, qu'à un certain point ça me blesse, ça m'empêche de dormir, que c'est idiot de sa part, que ça ne lui donne absolument rien de me rendre le cours insupportable. J'avais envie de retourner à la maison, tout simplement...

Et quand le cours a terminé, il a dit un truc comme: "vous êtes chanceux, le cours termine plus tôt, à moins que Sylvie-Anne décide de nous raconter tous les petits détails de son enfance et de sa vie privée". ah ah ah, ce que c'est drôle, je meurs de rire. Est-ce qu'il plannifie les cours en fonction de mes réactions et de son narguage à mon égard? Le cours est bien moins plate lorsque le bon professeur affronte la méchante élève, non? Je suis un divertisdsement? Peut-être a-t-il vu en moi que ce genre de trucs ne m'affectait pas, merde! Je l'écris sur mon site! Vous pensez que ça m'affecte pas? Je me sens mal, ça me rend triste, et je ne peux pas vraiment mettre le mot exact sur comment je me sens... j'aimerais seulement qu'il comprenne que je n'ai aps aimé sa façon d'agir, merde, mais j'en suis incapable, parce que je suis une personne faible... et il s'imagine que je suis quelqu'un de fort...

Avant de sortir du cours, juste question de me confirmer tout ce que je viens de dire sur mon étiquette, le gars qui était dernière moi (on se contait des blagues de bébés morts pendant la pause) m'a dit amicalement (je dis amicalement parce qu'il n'avait pas l'air d'avoir de mauvaises intentions, il m'a même dit "ne le prend pas en te fâchant") que je lui faisais penser à la fille dans le film "elle a tout pour elle" (je ne sais aps si je me mélange de film, mais vous savez, she's all that je crois, l'histoire d'un gars qui fait le paris qu'il peut rendre n'importe quelle fille la reine du bal et son copain lui dit: ok, celle-là! Et il point une fille frustrée, qui haït tout le monde, une artiste pure et dure.. elle n'a pas d'amis et tout le monde la trouve bizarre) par ma façon de répondre au prof et parce qu'il me regardait dessiner. Ainsi, je sors du cours tout gaiement avec ma grosse pancarte dans le front qui dit à tout le monde: regardez, cette fille-là est comme ça! Pas la peine d'en savoir davantage!

j'ai été un peu flattée je dois avouer, parce que quand j'ai vu le film, j'ai adoré le personnage... mais ensuite, je me suis rendu compte de la merde, parce que ce n'est pas moi du tout, cette espèce de fille indésirable là, je veux dire, tout les gens sonttous ses ennemis, et je n'ai pas vraiment d'ennemis, et je ne déteste personne...

Conclusion: Richard, si tu lis ceci, tu devrais avoir honte, et te rendre compte de l'impact de ce que tu as fait aujourd'hui. Je n'ai pas aimé du tout et je suis très sérieuse. Je ne demande pas d'excuses publiques, je demandes seulement que tu ne le refasses plus, s'il vous plaît.

Bon, je vais aller dîner.