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La graduation.

Ça s'est passé le 8 juin 2000.

Les longs discours de Ginettes casavant sont vraiment, mais vraiment insoutenable. Nous étions dans une basillique et elle parlait comme un prêtre. Tout y est passé: internet le méchant, les belles valeurs, la COHÉRENCE, la générosité, le partage et des milliers de petites violonures qui me firent verser quelques larmes.

Ensuite, à peu près 250 élèves se sont fait appeler un après l'autre pour recevoir un petit faux diplôme. La remise est entre-coupée de quelques témoignages, comme celui de notre super-président J-P Dallaire, que nous vénéront tous, ainsi que de Michel Bourque, le prof de français que je n'ai pas eu et qui prend sa retraite cette année, qui nous a tous ému avec son petit discours touchant (quoi que le truc sur l'internet pour nous faire la morale n'avait pas vraiment sa place).

Ensuite, à peu près 25 élèves sur 250 sont allés chercher quelque prix spéciaux à plusieurs reprises, parce qu'ils sont bon, parce qu'ils sont beaux, parce qu'ils sont fin. Certains ont eu des bourses. Il y a dû avoir au moins une soixantaine de prix spéciaux, mais c'était toujouts les même 25 qui venaient les chercher. Il fallait s'en attendre. Mais c'était juste long. Tant mieux pour eux s'ils sont bons! Je veux dire, je ne leur en veux pas, pas du tout, seulement, c'était long, ils auraient dû faire deux soirées, une pour tout le monde et une autre pour les bons.

Enfin. Le faux-show a enfin terminé. On prend quelques photos, chlic, chlac, t'es beau, t'es belle, on remet notre toge, on se re-plains sur le mortier, avec le petit bidule cheap en plastique couleur or qui dit: millenium 2000... Et puis on prend nos cliques et nos claques, enfin! La putain de graduation est finie, on s'en va tous se dévergonder à boucherville!!!

Nous voilà rendu au Vieux, une petite place à boucherville où l'on peut acheter de l'alcool malgré notre minorité. Après avoir cherché un peu l'endroit à cause d'une fausse indication, donc une fausse adresse, je me rend sur plac,e je trouve christine et seb, et dès les cinq premières minutes, on avait déjà trois shooter d'un alcool cannelleux dans le corps. Ensuite, je rencontre Ariane, qui m'offre un amaretto-sour parce que c'est moi qui va faire le rapport de laboratoire cette fin de semaine tandis qu'on est en équipe (un truc de chauffe-eau... on l'a essayé jeudi-midi mais il a fondu). Et là je danse. Je parle avec des gens. Je vais dehors, parce qu'on suffoque en dedans. Je sors mon bloc-note, je commence à noter des trucs, n'importe quoi. Tout est vraiment flou, je dois l'avouer. Je parle à plein de gens, des gens que j'aime bien, des amis, je chante 'histoire de mensonge' avec Laurence Carrier, Ariane et je ne sais plus qui d'autre. J'ai vu Julie Desrocher dans les toilettes et je lui ai dit qu'elle était belle. J'ai vu des gens, des tonnes de gens... mais c'est dur de tout résumer, parce que c'est très flou.

Je me souviens avoir courru avec Isabelle sur une rue. Et en revenant, on a croisé Pavel qui se sentait malade. Et puis je me souviens qu'à un moment donné, je ne saurais où le placer chronologiquement dans la soirée, mais j'étais en face d'un centre d'achat avec Simon Côté et Nicolas. Qu'est-ce que je foutais là? Je ne m'en souviens plus. Quand je suis retournée au bar, je suis rentrée de nouveau, et j'ai pris un autre shoote.r C'est ce que je n'aurais pas dû faire. Parce qu'à partir de ce moment et durant un certain bout de temps, j'ai un gros blanc de mémoire. Je suis ressorti dehors, et... (...) plus rien... et puis... euh... je ne sais pas... euh..

euh...

euh...

Je ne sais combien de temps plus tar,d je vais voir Audrey. Elle me dit: Eh, le jour de l'an, c'est encore chez toi? -- Quoi? Pourquoi tu me dit ça? -- Eh bien tu as dit tantôt que le jour de l'an, ce serait encore chez toi. -- Hein? Non, j'ai jamais dit ça. -- Mais oui, tu viens de me le dire, ça fait à peu près 15 minutes! -- AAAAH c'est pas vrai ?!? -- Mais si!!

À partir de ce moment, j'ai commencé à noter plein de trucs dnas mon bloc-note pour être sûre de ne ren oublier. Je crois que c'est à partir du moment où je me suis rendue compte que j'avais oublié des trucs que j'ai commencé à forcer ma mémoire de tout me souvenir. La preuve? Avant d'aller voir Audrey, je ne me souviens plus de ce que j'ai fait.

Voici ce que j'ai noté (j'ai sélectionné quelques parties intéressantes): (sic, bien entendu)

"mes sens sont altérés! J'ai envie de prendre l'air, viens, Alex, Viens, virginie! Enfin, tout ce qui s'ensuit (potentiellement, on s'entend). J'ai chaud de partout, entendez-moi. Je crève, pitié, je crève. L'alcool tue, mes amis, mais c'est tellement agréable, quand on le ressens. J'ai envie de m'allonger, j'aime tout le monde, bon dieu. Il avait autre chose à faire.

"Le jour de l'an, c'est chez moi. Là, je suis dehors. J'ai marqué ça parce que c'est important. Il y a un bouleau. Jour de l'an chez moi.

"[Isabelle m'a écrit un message] Sylvianne, [c'est Sylvie-Anne, en passant] je t'aime et je t'offre cette humble fleur [dessin de fleur]. Isabelle. X.

"Je me rappelle plus de rien. Je fais exprès pour me rappeler de rien. Je contrôle ce que je me souviens. Aloes rappelle-toi: TU TE SENS BIEN! j'adore catherine.

"[catherine écrit] Sylvie-Anne will rock the world, 'cause she got it!

"[Audrey rajoute] Yeah, she's got the rgugh [barré] touch! Pis le jour de l'an c'est chez toi, bordel d'amnésique! Je t'adore!

"Tenez, c'est tout. Equillibre perdu. Je ne t'as plus. j'ai soif. Mais je n'ai pas soif. J'aime le site de Mimi. TU ES BAU E

"La moure! Bretche soif non-souvent, memdre me rappeler, donne du positif revexx j'aurais dû venir. [sic] Je t'aime S.A.M. Nath a dit ça.

"Il faut que je trouve France car j'ai pu d'argent, bordel, pus j'ai pa payé notre drink, dordel, putain, c'est tout. - Audrey

"Je ne pense point droit. [gradouillis illisibles... je crois que quelqu'un asigné dans le carnet, ça semble être écrit 'nicolas', mais je ne suis pas sûre, il faudrait que je lui demande]

"Das Leben ist Schon! Alle Lieben mich! (la vie est belle, tout le monde m'aime) [C'est babette qui m'a écrit ça, parce que voulais qu'elle m'apprenne un peu d'allemand. Je lui ai dit que la seule phrase que je connaissais, c'était Die Welt ist schlecht, alle hassen mich, qui signifie le monde est mauvais, tout le monde me déteste]

"Tu m'énerves, ostie, ya un trou, allo, salut."

Voilà. C'était ce qui est écrit dans mon petit bloc-note... Il y a des trucs que je ne me souviens plus avoir écrit. C'est traumatisant, n'est-ce pas? eheh. Surtout le paragraphe de 'Bretche'... je n'y comprends strictement rien. En tout cas. C'est drôle. Je sais que j'ai eu beaucoup de plaisir pendant l'après-gradu - même s'il me manque un bout.

Je suis revenue vers 2h15 chez moi, pas capable de tenir debout. Et je me levais le lendemain avec un mal de bloc épouvantable à 8h pour me rendre au parc de la yamaska avec l'école. Ce fut dur. Très dur.

Cette gueule de bois a été multipliée par trois. Vous savez pourquoi? 1- j'avais bu, beaucoup bu. 2- Je n'ai pas beaucoup dormi. 3- j'étais déshydratée. 4- J'entrais dans ma période menstruelle. (désolé pour ceux qui sont choqué, mais pourquoi cacher la vérité?) 5- J'avais un abcès et un ongle incarné.

J'avais donc: mal à la tête, mal au ventre, mal au coeur, mal au dos, mal à l'orteille, mal aux gencives et j'étais fatiguée par-dessus le marché. Rhâââ.

J'ai vu Virginie. je lui ai dit: eh, salut virginie, comment ça va? Je ne t'ai pas vu à l'après-gradu! - Moi je t'ai vu pis t'étais saoule comme le criss. - Ah. Ça se peut, je ne me souviens pas. - Ben voyons, tu m'as fait des grandes confidences? - Hein?? - Tu ne t'en souviens pas??? - Non! Qu'est-ce que je t'ai dit? - Je ne peux pas te le dire, tu m'a fait promettre de ne pas le dire à personne. Et puis je pourrais te traumatiser si je te le dis. - AAAAH mais dis-le moi, s'il te plaît! - Non, je ne peux pas briser ma promesse. - Virginie!!!!! Dis-le moi!! - Non, tu m'as même dit: je ne veux plus jamais qu'on en reparle, je risque d'avoir honte. Et tu m'as fait promettre. - AAAAAAAAAAAAAH!!! Mais qu'eeeeeest-ce que je t'ai dit, bordel!! - Eh bien saoule-moi la gueule et je te le dirai. - Tu me promets que si je te saoule al gueule, tu vas me le dire? - Ouaip.

Bon. Me voilà dans un gigantesque embarras. Qu'est-ce que j'ai pu bien dire de si grave à Virginie? Je ne me souviens de rien. Me serai-sje trahie? Est-ce que j'ai quelque chose à me repprocher, ou quelque chose à trahir, seulement? Je ne dors plus, je pense à ce que j'ai bien pu dire, conne comme je suis! De quoi ai-je donc parlé de si dégradant?!?!? J'ai tellement peur.

Qu'est-ce que j'ai bien pu dire, enfin!

Vendredi prochain, je réserve Virginie.

Aussi paradoxal que ça puisse paraître, je vais m'en rappeler longtemps de cette après-gradu.

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