Nous sommes le 11 mai 2000
LA GIFLE
Question quiz: qu'est-ce Caroline Charbonneau, Nathalie Ranger, Virginie Pelletier, Jordi Dupuis-Crabonneau, Sébastien David, Vincent-Philippe Lavallée, Ariane Poitras, Laurence Geoffrion, Frédérique Paquin, Alexendra Labbé, Christian Robert, Audrey Moreau, Érika Vaugeois, Aude Lortie-Forgue, Kim Daley, Isabelle Fréchette, Catherine Handfield et Christine Bouthillier ont en commun?
Ces 18 personnes m'ont giflé le 11 mai 200.
L'exercice de la gifle.
Je leur ai demandé de me gifler, voilà tout. Et de toute leur force. Pourquoi, me demandez-vous? Il y a des millions de réponses à cette question. Des milliers d'avantages et un seul inconvéniant. Je me demande bien pourquoi personne n'y avait pensé, ou du moins, pourquoi il y a si peu de gens qui tentent le coup.
Les gens ne veulent pas me gifler, en grande majorité. En général. Parce qu'ils ont peur de me faire mal. Ils ont peur d'avoir des remords parce que normalement, quand on gifle, on a des remords ensuite. Le geste de gifler en soi est un acte qui pèse sur la conscience de certains gens. Seulement, je leur ai gentiment demandé, ce qui a créé un espèce de déséquillibre quand leur méthode de pensée. Je leur ai dit: ça me ferait plaisir que tu me gifle. C'est vrai, ça me ferait plaisir. Ça les défouleraient en même temps. Ça me rendrait plus heureuse. Ils n'ont alors aucune raison de ne pas me gifler, puisqu'ils n'auront aucun remord. Du moins, aucun remord pour la douleur psychologique, puisqu'elle y sera absente. Et on n'a aps à se ronger de remord pour la douleur physique, parce qu'elle n'est rien. c'est la douleur psychologique qu'on craint le plus. Et il n'était pas question de celle-ci dans l'exercice de la gifle.
Pour les résistants, je leur offre une barre de chocolat. Certains disent oui tout de suite et obtiennent de moi leur faveur. Leur petit bonbon. D'autres s'entêtent à me dire non. Pourquoi? C'est à leur avantage! J'ai demandé à Kirsten de me gifler. - non. - Je vais te donner une barre de chocolat. - non. - Je vais donner une barre de chocolat à toi, `nathalie et à frédérique. - non. - Conclusion: tous les gens seraient récompensés donc plus heureux, ils auraient leur bonbons grâce à une simple petite gifle (mais pas une petite, on s'entend bien, une grosse claque), mais non... elle s'est résolue à ne pas me gifler. Pourquoi?!? Il faudrait que je trouve un moyen.
Un moyen qui serait efficace, ce serait de mériter la gifle en provoquand l'autre. Mais ce n'est aps un bon truc pour où je voudrais en venir, parce que l'équillibre ne serait pas rompu...
L'équillibre:
On donne et on reçoit. Mais pour dominer le monde, il faut briser cet équillibre. Quand on subit ce que notre petite société a bien voulu caractériser comme étant le *mal*, le désiquilllibre se forme. Je suis dans une position avantagée ayant reçu l'affront, et si je canalyse tout le mal en une journée, le mois qui va suivre en sera moins assaisonné. Si s'il l'est autant, je vais moins le ressentir.
Convaincre une personne de me gifler est en soit en risque. Mais c'est davantage un risque quandncette personne ne me connaît pas ou me connaît mal. Elles sont plus difficiles à convaincre d'ailleurs.
De plus, m'étant fait giflé plusieurs fois, je sais ce que c'est. J'analyse l'effet, je tente de le ressentir à son maximum, de ressentir la douleur à son plein degré et l'apprécier comme si c'était une caresse (simple manipulation psychologique très facile, de la même manière qu'on peut canalyser le froid en chaud, à la méthode "c'est quoi le froid" ou "le froid c'est le chaud"... enfin, j'en reparlerai). Aisni, quand je ressens cet effet à 100%, je l'amoindris. La gifle la plus violente fut la première, parce que je ne m'était jamais fait giflé avant (peut-être, mais en tout cas, je ne m'en souviens plus). Quand on mange de la choucroute pourla première fois, c'est beaucoup plus amère que la seconde. Donc, quand je recevrai la baffe de la part de quelqu'un dans une situation de la vie courante où je l'aurais méritée, cette baffe, eh bien je n'aurai que50% de la douleur, la douleur physique étant éliminé, il ne reste que la douleur psychologique. On pourrait ainsi dire qu'il s'agit d'un... exercice d'endurcissement comme le faisaient les jumeaux dans le roman "le grand cahier", certains se plaisent à dire cela. Mais je tiens à direje ne puise pas ce genre d'aspiration dans les livres. je ne vais pas commencer à demander aux gens de me frapper parce que je l'ai lu quelque part. Je suis folle, mais pas conne.
Et en plus, j'aide les gens à faire passer leurs pulsion colérique (eh oui, c'est humanitaire!!). C'est pratique et ca rapporte à tout le monde.
Il y a des degrés de personnes. Ceux qui n'y pensent pas beaucoup, ceux qui y pensent un peu, ceux qui y pensent beaucoup et ceux qui y pensent trop.
Ceux qui n'y pensent pensent pas beaucoup: je leur dirai "gifle moi s'il te plaît". Leur première réaction, c'est d'avoir peur. Ils vont hésiter. C'est ceux-là qui vont se faire acheter par du chocolat, ou sinon qui ne me gifleront pas, par peur de me faire mal.
Ceux qui y pensent un peu: ils n'y voient que des avantage, ils n'hésitent pas, ils frappent. Ce sont ceux que je préfèrent.
Ceux qui y pensent beaucoup: ils chercheront la raison, le but de ce petit exercice. La plupart me verront comme une parfaite imbécile qui veut attirer l'attention. C'est con, ça n'a aucun but, je ne te frapperai pas parce que ça ne mène nulle part (et ce, même si je peux rendre service à plein de gens, à en rendre heureux une bonne couple).
Et enfin, ceux qui y pensent trop: je n'ai pas vu ce type de personne encore, parce que personne n'a vraiment réfléchit à mon geste (à part moi, bien sûr, et j'espère, parce que je serais vraiment conne de ne pas y avoir penser et de demander aux gens de me gifler sans but concret). Enfin, ceux-ci acceptent de me gifler, mais se rendent compte de mon horrible plan pour la domination du monde qui se perpétue encore aujourd'hui. Ceux-là, je les fuis. Ce sont des freaks.
Dans les gifles que j'ai reçues, il n'y avait qu'une des deux douleurs de présentes, la moins pire, C'était donc une souffrance à très court terme, une douleur qui en fait pas mal en soit. J'apprécie mieux encore les moments où ma joue de me chauffe pas. On dit que c'est quand on passe proche de mourir qu'on apprécie vraiment la vie. Eh bien 'apprécie vraiment de ne pas être giflée au moment où j'écris ces mots.
Sur ma chaise berçante électronique, à l'an 2100, je me bercerai en racontant: "je sais ce que c'est de se faire gifler par 18 personnes différentes dans une même journée! Ça m'est arrivé le 11 mai 2000...". qui d'autre pourra dire ça? je vous le demande! Je rajoute ce phénomène insolite aux trucs que je racontrai sur ma chaise berçante. un trophée, un peu.