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12 juin 2000

Je ne veux pas mourir... mais je suis lasse de vivre.

Tout a un goût insipide, et je cherche en vain d'en savoir la cause. On aurait dit que je me rend de plus en plus compte que je ne suis absolument rien d'autre qu'un addition de personne, sans vraiment en être une.

J'ai l'impression que le monde entier me déteste. Et même en sachant que c'est débile, c'est paranoïaque et tout à fait faux, je le ressent quand même. Ça s'infiltre par mes pores et ça vient gratter la tyroïde par en-dessous. Est-ce mal de se faire détester?

Non, ce n'est pas nécéssairement mal, car la haine peut apporter bien des choses positives, comme le défoulement, l'inspiration, donc la création... Donc, en me faisant haïr des gens à l'entours de moi, je les aide à mieux vivre. Ça pourrait me rendre éventuellement plus heureuse de me savoir au pied de cet acte social humanitaire.

Mais qu'est-ce que je raconte.

Non seulement ils me haissent tous, mais en plus, ils sont mieux que moi. Je sais pas... si j'haissais des gens et qu'ils m'hairraient en retour, ça irait, quoi, c'est du donnant donnant, mais là, c'est pas vraiment le cas... c'est tout à fait gratuit. Il m'arrive très peu souvent de trouver une personne "moins bien" que moi (autant dans l'échelle social que dans les compétences, et je parle en général, tous domaines confondus), et je me demande bien si ça m'est déjà arrivé. Par contre, j'ai l'impression d'être un cran en-dessous de plein de gens. Et j'essaie de refaire surface en me essayant de me convaincre que je domine le monde???

Ça y est, tout est fichu, le ciel m'est tombé sur la tête je crois bien. Je n'ai plus la foi. Je crois que plus rien ne me pousse à continuer. Ni ma vie, ni mes études, ni rien. J'ai l'impression que je suis un chemin qui mène au néant, ou au bord d'un gros précipice d'absurdité. C'est en suivant les modèles et le courant qu'on est heureux, merde, j'aurais dû le savoir. mais non, il a fallu que je m'invente mes propres lois de la physique stupides et mon propre système de valeur. Quelle erreur. On devrait toujours suivre c que les autres ont fait avant nous avec succès, je vous le dis. Créer une vie, créer un essai d'idéologie, bref, y aller selon sa propre logique, c'est du suicide.

Mais quel raisonnement m'a donc poussé à cette conclusion? je me le demande bien. Aujourd'hui, pour revenir à la maison, j'ai débarqué de la 8 à l'arrêt du mc donald et j'ai marché du chemin chambly jusque chez moi. Ça prend à peu près 30 minutes, je sais pas trop. Mais à chaque fois que je marche et que je suis toute seule, je pense trop. Mon passe-temps c'est de me démolir.

Je suis une menteuse de la pire espèce. Aujourd'hui, juste après l'examen de maths, dernière période, dernière journée d'école de ma vie. J'ai craqué. Crac. Je n'aurais jamais cru que je craquerais avant la toute fin de l'école. Et j'ai mis ça sur le dos d'un mal de tête et d'un mal de coeur. "C'est physique ou psychologique?" [quelques secondes pour réfléchir] "c'est physique. Je ne me sens vraiment pas bien." C'est sûr. Je n'avais plus envie de vivre. Ça peut bien être physique. Je suis la crème des menteuse, ah bravo.

J'étais fatiguée faut croire. Je suis devenue accroc du café - et je n'aime même pas le goût. C'est une sorte de drogue qui m'aide à ne pas mourir sur un pupitre et qui laisse une haleine, oh.... que trop fétide. Que suis-je donc devenue? Rien d'autre qu'un amas d'organe qui copie tous les autres 'parce qu'ils sont mieux'. Je regarde des amis, des anciennes connaissances, qui ont tous réussi dans un domaine ou un autre, ils ont accompli quelque chose, et puis je me retourne et je regarde ce que j'ai fait. Rien. Je n'ai même pas rescapé personne d'une catastrophe... Même pas moi.

Mais j'essaie, par le biais de ces textes. J'essaie. C'est de l'auto-prescription, j'essaie de me soigner moi-même, parce qu'il n'y a quasiment plus de doutes possible, je suis malade; par contre, pas assez pour m'abaisser à demander à quelqu'un quoi que ce soit, parce que je n'en ai pas besoin. J'ai ça. J'ai l'ordi. Ça m'aide à y voir clair, à mettre tout ce qui se passe dans mon coco tordu dans des mots clairs et concils. Je me comprends mieux moi-même. Et le fait que n'importe qui puisse lire ça, ça... me réconforte. C'est comme si un psy m'écoutait dans le fond. Sauf que le psy, ça peut être n'importe qui. un étranger. Ou même quelqu'un qui me veut du mal. Pourquoi me voudrait-il du mal? Pour son bien? Mais le bien c'est le mal, et le mal c'est le bien, alors plus moyen de ne tirer aucune conclusion de quoi que ce soit. Logique implacable, c'est bien peu commode.

Il faudrait bien que j'arrête de m'auto-mutiler, on se croirait dnas un scénario de film bidon. Je crois que j'aurais tous les symptômes pour devenir une alcoolique, ah ah ah, ce que c'est drôle! Mais d'où ça vient, pourquoi tout m'explose au visage tout d'un coup? il y a l'énorme concours de circonstances assez dégueulasse, et aussi le fait que je baigne dans le bobard à 90% de mon temps... bon j'exagère peut-être. Mais non, je n'exagère pas. C'est rendu que tout me rend mal à l'aise. Je suis une sale trouillarde en plus, ce qui n'arrange pas les choses.

Aussi con que cela puisse paraître, c'est peut-être mon état de célibataire endurcit qui peut me pourir la vie. On sait pas. c'est peut-être écrit dans mon code génétique que je suis une nymphomane et que présentement, je m'amuse à défier et à refouler cette loi de la nature incontournable, en me frottant les mains et en riant. J'aurais envie d'un été de vacances. Mais je n'en aurai pas. Je vais travailler, et encore plus fort qu'à l'école. Je vais rentrer chez moi crevée. Mais j'aurai de l'argent. Parce qu'on sait tous que l'argent fait le bonheur, que c'est la chose la plus importante sur la terre, et que sans argent, on est moins que rien. Ouais, c'est peut-être mes homones qui sont frustrées. Ou plutôt, c'est peut-être un facteur parmi tant d'autre. On a vraiment le don d'atténuer l'importance de nos hormones. Sales gâcheuses de vie.

L'école est finie, mais ça ne me fait pas un pli. Les examens s'en viendront, mais je n'étudierai presque pas, je resterai chez moi à fixer un mur, comme je le fais de plus en plus souvent. et j'ai de moins en moins le goût de sortir, ou même de voir ma famille. Ma mère vient souvent 'prendre de mes nouvelles' dans ma chambre et ça m'agresse. Je suis si lasse. Lasse de tout. C'est peut-être seulement à cause du manque de sommeil.

Non. Le manque d'accomplissement. Le manque de relations interpersonnelles. Le manque d'esprit créatif. Le manque d'argent. Le manque de but. Le manque de valeur. Le manque de motivation. Le manque d'individualité, le manque de collectivisme. Le manque de talent. Le manque de gros bon sens. Je ne sais pas exactement quel manque. Mais un gros, gigantesque manque.

Le nihilisme, je le vois venir avec ses gros sabots, le nihilisme. C'est donc ça? C'est pas très agréable. Mais en même temps, c'est plaisant. Parce que souffrir c'est plaisant. Mais est-ce que je souffre? Tout est relatif. Je souffre pas mal moins qu'un fille qui s'est récemment fait violée. Je souffre pas mal moins aussi d'un enfant qui se fait battre par un père alcoolique. Et puis je souffre probablement moins que n'importe qui qui lit ce texte, parce qu'on a tous nos problème, et la souffrance c'est pas quelque chose que l'on peur mesurer. Et puis c'est un mot ridicule. Parce que souffrir, ça peut devenir "essayer d'attirer la pitié".

Je crois que tout vient du fait que j'ai perdu un peu de foi. En d'autre mot, j'ai perdu de la confiance en moi... Mon estime de moi est à zéro, mais je n'y peux pas grand chose. C'est comme... trop évident. Voilà. Je ne fais rien de la vie. Je ne sais pas parler. Je ne sais même pas vivre. Je devrais en profiter, mais je suis trop lasse. Et ce manque de confiance devient un... une tumeur. Puis un cancer.

J'aimerais bien qu'il existe des petits bonbons qui donne de la bonne humeur... Comme les petits bonbons "rocket", quand on était plus petits, après l'halloween, qui donnaient de l'énergie (surtout les blanches). Regardez donc combien nous étions éveillés au primaire.

Le primaire... j'en parle mias j'ai vraiment l'impression que personne ne pourrait pleinement comprendre (à part peut-être tout ceux qui ont été dans ma classe de primaire). Parce que ce fut les plus belles années de ma vie entière... Et j'ai vraiment des raisons de le dire. On se la coulait douce au primaire. Ça débordait de créativité par tous les orifices. Putain qu'on avait du plaisir à Plein Soleil. Mais vraiment, du plaisir pur, de la création et de l'imagination, de la spontanéité tout à fait hallucinante. Je ne veux pas énumérer out ce que j'ai fait au primaire (surtout avec une copine, Maryse, que j'ai revue il n'y a pas longtemps), parce que ce serait trop long. Nous faisons beaucoup de films. Nous nous filmions. Et nous avions toujours d'excellentes idées. Tordantes. Tordues. Bref, géniales.

Je ne sais pas pour Maryse. Mais pour moi, ça s'est continuellement dégradé depuis le primaire, et je me dégoûte à cause de ça. On nous a foutu des barrières gros comme le bras et on nous a dit: tu vas pas plus loin que ça. On a dès lors appris à copier sur les autres, à se soucier de notre apparence et à compétitioner entre nous. C'est dégueulasse. Ça me donne toujours encie de hurler quand j'y pense. Mais je me retiens. Il est 11h05 et tout le monde dors. En fait, on ne peux jamais hurler, où qu'on soit. C'est vraiment chiant. Comme je hurlerais, ah. J'irai un jour, en pleine nuit, dans une campagne ou dans une forêt, j'irai juste pour hurler. J'irai avec quelqu'un d'autre, pour être sûre qu'on m'entende (parce que c'est comme l'arbre qui tombe et qui ne fait pas de bruit, je veux crier pour vrai, avec quelqu'un qui se bouche les oreilles tellement je crie fort, et que je hurle et je fesse partout, sur les arbres, sur le gazon, je cracherais partout et vomirait tout mon sang pour salir la place, rhââââ....).

C'est bien beau de rêver, mais ça ne sert quasiment à rien. Pas triste, pas fâchée. Lasse. Découragée? mmm... peut-être. C'est maintenant que je n'ai plus aucun cours et plus aucun travail à remettre que je me meurs, enfin, bravo, petit serpent de mes deux.

Le contraste... c'est quelque chose de primordial. Il faut même aller jusqu'à refouler pour répondre au besoin de contraste. Le meilleur exemple que je peux donner, c'est que ça m'est arrivé un peu lorsque j'ai craqué, c'est ceci: une personne déprimée en permanance, à un moment donné, ça devient normal, ça passe comme du beurre. Par contre, chez quelqu'un de souriant à 365 jours par année, dès qu'il y a un mini-drame, tout le monde devient plus gentil, plus tendres... Certains s'en sont rendu compte, et cherchent désespérément cette tendresse de nouveau... seulement, le contraste disparaît. Et ils perdent ce qu'ils recherchaient. Il faut être contrasté pour avoir notre petite dose... parce que ce serait stupide de nier qu'un être humain peut être 100% indépendant. On a besoin des autres. Un jour ou l'autre, même le plus indépendant des indépendants aura besoin de ce truc débile qu'on appelle l'amour... Juste un peu de tendresse dans un vie morne il recherchera, mais il sera trop tard, parce qu'habitué au froid, il ne supporteras pas la chaleur, tout en la souhaitant. Ces gens me font pitié.

Ce que je peux être drôle. Je me fais rire moi-même. "Je suis pathétique", comme dirait Caro. Je la comprends cette phrase maintenant, ahah.

Je devrais dormir. Dormir, ça aide l'esprit. Le manque de sommeil peut causer des troubles de la pensée, alors il vaut mieux pas empirer mon cas, déjà pitoyable merci. Alors bonne nuit.

 

 

Eh, attend deux minutes.... suis-je en train de m'apitoyer sur mon sort??? AAAH Putain, ça faisait longtemps, et ça fais du bien, je ne regrette absolument rien.

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