Hostie qu'il y a des gens déprimants sur cette terre.
2001, 2001, 2001 (22 décembre)

Ouais... Vraiment... enfin, je voudrais d'abord m'excuser, ça fait un bout que j'ai pas écrit, et je voulais vraiment le faire, mais j'avais pas la motivation de le faire. Pourquoi? J'étais tellement heureuse! Et je le suis encore, faut croire, je suis un peu triste mais quand même heureuse; triste à court terme mais heureuse à long terme. J'ai toujours fait la distinction entre heureux et joyeux, malheureux et triste. Vaut mieux être triste que malheureux, et pour le moment, je suis extrêmement heureuse mais un peu triste.

Pourquoi suis-je triste? Franchement! Vous voulez savoir pourquoi je suis triste?? Ben voyons donc!! Vous êtes drôle! Je viens de vous dire que je suis heureuse, alors pourquoi ne voulez-vous aps savoir pourquoi je suis heureuse??? Vous êtes bizarre...

Enfin, voilà: plein de trucs, de petits détails, qui forment un tout, et plusieurs de ces petits détails sont le résultat d'une nouvelle philosophie de vie que j'ai récemment adopté. J'en ai un peu parlé dans mon dernier bla bla, eh bien c'est ça, c'est un peu la pensée de l'existentialisme, mais avec mon petit grain de sel. J'ai décidé d'être quelqu'un d'irréprochable; d'agir de telle sorte que l'on ne puisse rien me repprocher. Bon, ok, c'est un peu plus facile à dire qu'à faire, mais c'est faisable. J'ai aussi décidé d'accepter tous les cadeaux qu'on me faisait et d'en donner d'avantage, tout à fait gratuitement, aux gens qui m'entourent; donner un peu plus de moi-même, arrêter de mentir aux gens, enfin, ne plus me carapacer. J'ai jamais été aussi sociable dans mon cégep; il me semble que j'ai fait vraiment tout plein de connaissances qui me sont profitables. Je n'en ai aucune preuve, mais il me semble que je me sens appréciée là où je suis, ne serait-ce que pour ma bonne humeur constante ou bien pour les services que je rends aux gens autours de moi. C'est comme une roue: plus je me dévoue et plus ils me sont reconnaissants, plus ils me donnent de la qualités dans leur conception de ma personne, donc, nécessairement, je deviens moi-même une meilleure personne et ça me rend plus heureuse.

J'ai aussi des points de vues beaucoup plus critiques et ordonnés qu'avant; on dirait que je vois de plus loin, que j'ai une vue d'ensemble plus large qu'avant sur les façons d'agir qu'on me propose (ou ceux avec lesquels je suis en contact). Ainsi je peux donner des conseils justifiés par des arguments à ceux qui me le demandent et leur rendre service me fait le plus grand bien. Je dis pas que j'ai le meilleur jugement du monde, vraiment pas... tout ce que je dis, c'est que j'en ai un et qu'il me rend heureuse, en cherchant à rendre le monde heureux autour de moi.

Plus dans les détails, cette fois, eh bien... Je suis en train de lire La nausée de Sartre, et j'aime bien (malgré qu'il va falloir que je le relise) et je me suis récemment acheté Huis Clos, sous les conseils judicieux de Renaud. Vendredi passé, il y a eu une fête chez Roxane, une pianiste à l'école (qui est fort douée, soit dit en passant), et j'ai adoré la soirée. On a mangé de 6h30 à 10h30 (c'était un souper international ou chacun amenait un plat) et après plein de gens se sont joint à nous et on a longuement discuté, c'était fort fort amusant et intéressant! Oh, oui, avant le dessert, on a aussi fait une pseudo bataille de boules de neige, ainsi qu'un pitoyable bonhomme de neige qui s'est rapidement tranformé en bouteille de vodka de neige.

La semaine passée, j'ai participé à une exposition de bandes dessinées au centre culturel Jacques Ferron, j'avais un stand à moi toute seule avec une grosse affiche (commanditée par La Presse) sur laquelle j'avais dessiné Denis... Madeleine est venue voir l'expo. Le thème, c'était les chaises; tout le monde avait sa chaise personnalisée. La mienne était toutew rayée noire et blanche, et j'avais attaché une couple de barbies mutilées dessus. Lundi soir, je suis allée voir Jacques Brel!! Ben pas luil, parce qu'il est comme... mort, mais d'autres chanteurs et plombiers à l'émission 'les refrains d'abord" (allumez votre télé le 6 janvier, on va peut-être me voir dans l'auditoire), et dieu que je l'adore, Jacques Brel... ses textes, pour la plupart, sont vachements bien écrits et originaux, mais ce qui est vriament incroyable, c'est la musique qui se marie à merveille avec les paroles!! C'est souvent ce qu'on peut repprocher aux chanteurs d'aujourd'hui, d'après moi, les deux disciplines sont tellements rendues éloignées... enfin, nous étions assises en haut vriament mal placés (moi j'étais même pas assise, j'étais debout; c'était plein à faire craquer les murs), mais on s'est finalement faufilé et on a trouvé des places dans la section du centre, celui où tout était réservé pour les amis des chanteurs, et tout ça, c'est grâce à l'audace de Jasmine!! Elle est allée elle-même demander de s'asseoir là-bas.. enfin, j'ai passé une fort agréable soirée, grâce à elle.

Mercredi, j'ai eu mon examen de piano, et ça s'est vraiment bien passé!! (mille fois plus qu'au concert; au concert, j'avais totalement manqué mon coup.... c'est que j'ai pogné un espèce de déprime juste avant le concert, et j'étais fatiguée sans bon sens, et ces deux facteurs sont des facteurs réellement déterminants de la qualité de mon jeu au clavier... surtout la déprime, ça, ya rien de plus poison. Heureusement, juste avant mon examen, j'ai eu un boost d'énergie pas possible (ça aide que ça ait été le matin - le soir, comme au concert, je vois moins de monde) et j'ai finalement assez bien joué). Toutes les personnes à qui j'ai demandé ont dit que leur examen de piano (je n'ai demandé qu'à des pianistes) s'était fort bien déroulé; alors la joie règne!! j'ai eu une très bonne note: 87%.

À part de ça, mercredi (mais de la semaine d'après, c'est à dire la semaine qui vient juste de se terminer), j'ai passé mon dernier examen, l'épreuve uniforme de français, et ça m'a pris deux heures!! J'ai fini une des premières, ce qui est généralement quelque chose de plutôt négatif; mais je m'en foutais pas mal, parce que je voulais partir le plus vite possible. Tant que je passe, je suis satisfaite; j'avais un plan logique, je fais peu de fautes d'orthographe et la question était facile, je ne peux pas ne pas passer. Alors j'ai fini en deux heures alors qu'ils m'en donnaient 4h30, je me suis dirigée vers les cubicules de piano et j'ai recontré Julien Leblond - un des pianistes les plus incroyable de l'école; il improvise comme c'est pas possible!!! Il est doué, il a tellement de facilité à improviser que c'en est incroyable! Alors on s'est tapé une petite impro à deux (enfin, il est meilleur que moi... il m'apprenait un peu en même temps!!), et on a aussi essayé de jouer nos pièces de dos avec les bras croisés et aussi couchés sous le clavier - mais ça, ça marche moins bien... du moins pour moi, parce que mes bras ne sont pas assez longs!

De plus, j'ai un concert demain, dimanche, dans une communauté religieuse (ma prof de pianuche est une religieuse - je suis en totale admiration pour elle, elle est fantastique... et ce même si je ne l'ai jamais entendue jouer), et jasmine veux venir me voir! Ça me fait plaisir que quelqu'un prenne la peine de venir me voir, c'est vraiment chouette. Enfin, ça ne me stresse pas trop, je ne prends pas vraiment ce concert au sérieux, et c'est mieux ainsi, je risque de mieux jouer. Seulement, le piano sur lequel nous jouerons demain est... mon dieu.... attroce!! Il sonne tout étouffé, les notes ducentre sonnent moins bien que les notes aux extrémités, la pédale fait un bruit d'enfer (c'est le tremblement de terre à chaque fois que je la change - et je les change (les deux!) absolument tout le temps!!), et faut être dans le fond fond fond du clavier, chose que j'ai de la difficulté à bien faire... enfin, c'est pas de la tarte. C'est pas comme le Steinway du E-70 ou bien le Yamaha du E-185... c'est même pas un piano à queue, c'est un petit piano droit qui souffre! Heureusement, il semble accordé (ou presque).

Enfin, j'ai reçu un e-mail de Julia. Il y avait eu des tensions entre nous deux, pour un truc que j'avais posté sur le forum de Shad. Je leur disait clairement que leur attitude de fatalistes déprimés me faisait vomir, qu'ils ne faisaient absolument rien pour se rendre heureux eux-même, qu'ils attendaient que le ciel leur tendent magiquement la main! Ils étaient incapable d'être optimiste et d'apprécier ce que la vie leur donnaient; enfin, je les traitait de paresseux et de lâhes, parce qu'ils ne faisaient aucun effort pour apprécier la vie. Enfin, ce que j'ai dit a choqué Shad et Julia... Seulement, Julia m'a envoyé un message dernièrement, pour me remercier... paraphrasé, elle m'a dit que j'avais été la seule à la gifler plutôt qu'à la flatter dans le sens du poil, que ce que j'avais écrit l'avait plus aidée que tout ceux qui lui ont dit qu'elle était une personne merveilleuse et bla bla bla... elle a allumé en lisant un truc que Rei avait écrit sur un autre forum, elle a comprit que c'est pas elle qui est extra, c'est tout ce qui était à l'entour d'elle, ou un truc du genre.. elle a terminé sa lettre en me disant que j'avais raison et qu'elle me remerciait...

ouaaaah..... vous pouvez pas savoir le bien que ça m'a fait... c'était magique comme instant, quelqu'un qui me dit ça, je toruve que c'est la plus belle chose qui aurait pu m'arriver. D'ailleurs, c'est la première chose que j'ai fait après avoir lu sa lettre: j'ai pris un bout de papier et un crayon et j'ai écrit: "il n'y a pas plus cool sensation que le sentiment d'avoir aidé quelqu'un". Shad est encore choqué, même s'il essaie de le caché. Il n'a pas compris mon point; il croit encore que j'aimerais qu'il ne dise que des choses positives à propos de la vie et qu'il s'auto-censure pour les choses tristes. Il n'a pas compris... mais je tiens mon bout du bâton, j'essie de me réexpliquer, mais je viens d recevoir sa réponse et il n'a toujours pas compris... à mesure que je lui répond, mes lettres doublent de lobgueur, parce que je m'y prend de toujours plus loin pour expliquer mon point de vue. C'est un gars plein de potentiel parce qu'il est insatisfait; les gens instisfaits sont les gens les plus intéressants, mais seulement quand leur insatisfaction est tournée positivement.. trop souvent les gens insatisfaits ne font que chialer... Enfin, je me dis pour me consoler que c'est peut-être mieux de chialer et de s'indigner du monde pourris plutôt que de ne pas en être conscient et d'encourager la pourriture. Ben... je sais pas dans le fond. Qui suis-je pour décider de ce qui est mieux pour le monde? Je ne me base que sur une seule petite question: qu'est-ce qui pourrait rendre le monde plus vivable/plus agréable à vivre/rendre les gens heureux? Changer le monde, c'est un bel idéal, mais encore faut-il avoir des objectifs. Le miens serait de rendre les gens heureux; pas nécessairement à grande échelle, car enfin, ce n'est pas de mon ressort. Seulement, si tous les gens de la terre prenait la peine de se dire ça, pouvez vous imaginer combien merveilleux ça pourrait devenir? Oui, c'est idéaliste, oui c'est utopiste; mais l'utopie n'est-elle pas justement le moteur du changement vers un monde meilleur? J'ai encore en tête l'exemple de la boussole, dont j'ai fait allusion dans un de mes récents blabla.

Et puis j'ai acheté le cadeau de noël à mon frère; j'ai tellement hâte à noël, juste pour voir sa surprise quand il verra son cadeau!!! J'espère qu'il ne se sentira pas cheap, mon seul désir, c'est de lui faire plaisir, et je suis pas mal sure de mon coup ici... il ne s'en attend pas... ah non! pas à ce prix-là, en tout cas

Et pourquoi suis-je triste? Eh bien d'abord, caacri.com ne marche plus, mais ça, bon, ça ne me rend pas vriament 'triste', c'est juste domage parce que je voulais faire connaître des mp3 à plein de gens, et aussi car j'avais de l'espace illimité pour emmagasiner des dessins, et là j'en ai pas mal moins... et il y a aussi cette pub qui m'agace.. mais bon, c'est franchement mieux que rien, et puis l'hébergement que m'a offert citéglobe a probablement été le plus profitable et le plus optimal que j'ai eu le loisir d'essayer (et dieu sait que j'en ai une bonne centaine de comptes d'ouvert à gauche et à droite). Je vais peut-être penser à obtenir un compte sur un serveur payant... peut-être un jour, mais là, j'ai pas assez d'argent pour le moment (le cadeau de noël de mon frère m'a plutôt déplumé). Enfin, on verra.. en attendant, je compte refaire une petite beauté à mon site, j'ai élaboré un nouveau design (dans le simple et minimaliste, évidemment), il ne reste plus qu'à tout transférer les pages... j'ai fait un tout nouveau système, plus restreint mais avec du contenu plus équilibré.

Bon, la chose qui me rend triste. LA chose. Non, avant de parler de LA chose, je vais un peu parler d'un truc que je me suis rendue compte dernièrement, à propos de la vie de couple. C'est en discutant du sujet que j'en ai tiré quelques conclusions... j'ai écrit une couple de e-mails sur le sujet, ça m'a permi d'y réfléchir, et voyez vous, j'en suis arrivée à la conclusion que je ne serais tout bonnement pas capable d'être en couple. D'avoir un copain, je veux dire, c'est hors de mes capacités. D'abord, cette chose que vous appelez l'amour, c'est un tabou chez moi; juste de l'écrire, ça me donne des frissons de dégout, et je ne sais pas trop pourquoi. Pour moi, les relations de couple, c'est comme des relations amicales avec plus de contact physique et du mélange génital. Je ne comprends alors donc pas pourquoi les gens se bornent à être monogames. M'enfin, c'est pas là le point. Le point, c'est qu'il est probablement trop tard pour moi. Le couple, c'est un apprentissage, et le plus tôt ça se fait, le plus de succès quelqu'un aura. Pas nécessairement dans le fait d'être heureux ou pas avec sa compagne ou son compagnon, mais seulement que les relations seront plus fluides et naturelles. Mettez-moi avec n'importe qui; je suis habituée d'être seule, j'agirai probablement comme une personne seule en couple. Renaud parlait de redoublement de la solitude; je ne peux aps affirmer que ça s'applique pour tout le monde, mais pour moi, c'est un échec assuré. Heureusement, je ne souffre pas de ma solitude. J'ai appris à l'apprivoiser et je la perçoit même maintenant comme un atout. Je fais des trucs seule qu'on ne peut pas faire à deux, je suis d'ailleurs plus efficace quand je travaille individuellement. Si jamais le jour advient ou ça me tombe dessus (soyez sûr que je ne courrai pas après... ce n'est pas quelque chose de je fuis, loin de là; seulement, je ne suis pas de ceux qui misent tout là-dedans et qui en accordent une important démesurée), eh bien... euh.. je ne saurai pas comment agir, comme réagir, j'aurai l'impression d'apprendre à parler ou à écrire, je me sentirai bête comme à la petite école, enfin bref, je risque d'être fort maladroite et ça pourrait me rendre plus malheureuse qu'autre chose (ou bien pire, ça pourrait rendre mon compagnon malheureux. Horreur s'il me trouve trop indépendante; c'est probablement ce qui arriverait).

Voilà, j'suis pas de ce moule pour deux - ou plutôt, je ne me suis jamais construite comme un moule pour deux. Puis-je dire que j'en paie les conséquences? Non. Dire que j'en paie les conséquences insinuerait nécéssairement que ces conséquences sont négatives. Les gens ne peuvent pas comprendre qu'être seul peut être positif; on nous drogue du contraire, avec toutes ces pubs, ces films, ces romans, ces éloges à la vie de couple, c'est tellement normal que l'opposé nous semble hérétique!! On dit que tout le monde finit par trouver chaussure à leur pied comme si c'était impératif! Et si moi je préfère me promener nu pas? Mes pieds sont moins lourds et ils sont plus libres! Puis-je?? Je sais que c'est dur de comprendre... enfin, je me réjouis de mon statut, soit, mais ce serait prétentieux de dire que je ne souhaite pas être en couple parce que c'est moins bien que d'être seule. Je n'ai jamais rien expérimenté de la sorte, alors je ne peux pas vraiment m'adosser à un parti plutôt qu'à un autre. On ne peux aps décrire ce que l'on ne connait pas; alors je me contente seulement de dire que je suis seule et je n'en souffre pas, et que tous les seuls du monde devraient se demander s'ils ne se rendent pas eux-même malheureux en voulant tellement être à deux. Il n'a qu'à cesser de le vouloir et pouf! La vie devient tellement plus belle. De toute façon, si les gens seuls veulent tellement être à deux, ils n'ont qu'à se mettre à deux, c'est pas sorcier. Et si c'est des lâches qui ne veulent pas faire le grand saut, eh bien ils n'ont qu'à se blâmer eux-même d'être des sales lâches. ils sont responsables de leur lâcheté, quoi, c'est de leur faute s'ils ne font rien pour être à deux, alors qu'ils arrêtent de chialer et qu'ils commencer à apprendre à apprécier leur état présent.

...et LA chose? Ah, c'est une mésaventure, tout ce qu'il y a de plus banal et courant, et qui a viré en connerie épouvantable. Je devais rencontré quelqu'un au cinéma, mais il est arrivé en retard, il ne m'a pas vu, moi qui était dans les portes du quartier latin. Il est entré, il m'a cherché, il a vu le film. Moi je l'ai attendu pendant 45 minutes. J'étais vraiment en beau fusil, et je crois que c'était compréhensible; mettez-vous un peu à ma place. Vous vous attendez à voir un bon film mais la seconde partie ne se pointe pas. Vous lui laissez des tonnes de chances mais jamais elle ne se montre la fiole. Je l'ai attendu pendant 45 minutes, je ne l'ai pas vu. Je m'en returnais chez nous oas mal en criss quand j'aperçois Ariane et Virginie (ainsi que le copainde virginie) à la porte du salon de thé en train de fumer une cigarette. Trop contente de les voir, je m'élance vers eux pour leur dire bonjour (ça fait une éternité que je ne les ai vues), allo, smac smac, ca va, ouais ouais. Je raconte mon histoire abbrégée et eux décident de rentrer en dedans pour cause de froid de canard. Je rentre aussi. Je vais m'asseoir avec eux à l'arrière du salon de thé, mais la place n'est que pour trois et nous sommes quatre. Je me fais gentiment dire que je ne peux pas être là. Je ne m'obstine pas; j'ai ma dose de frustration pour la soirée et j'ai aps envie de créer des tensions avec la serveuse (qui soit dit en passant, semblait nouvelle et vriament stressée/stressante, une caractéristique assez indésirable quand on travaille au salon de thé). Elle me propose d'aller m'installer sur le divan de l'autre côté, mais à quoi bon être dans le salon de thé si je ne peux même pas voir mes amies? Alors je m'en vais. Je traverse donc maisonneuve pour entrer dans le métro Berri, et tout d'un coup je m'arrête. Merde, qu'est-ce que je fais là? Ma soirée est totalement gâchée et je vais revenir toute seule à la maison comme une pauvre conne? Je me suis fait dupé et je joue au jeu de la duperie; c'est que j'aime tant avoir de la peine, c'est ça? Alors sur ces réflexions je retourne au salon de thé, question de me calmer. Je m'installe sur le divan esors ma tablette de dessin pour dessiner (c'est immanquable, un must uand je vais au salon de thé) mais aucune trace ne se fait sur la papier, je suis trop ailleurs; je suis triste et fâchée à la fois.

Ariane vient me voir, me parler un peu, mais elle se fait constemment épier par la serveuse stressée, alors elle retourne en arrière avec Virginie qui s'offre une séance de léchage de muqueuses intensif avec son ami. Je commence à dessiner mais ça rush vraiment; en fait, j'ai une idée en tête ais je suis totalement incapable de la reproduire. Ça me fait chier. Ariane revient, avec son manteau sur le dos, elle repart chez elle. Je lui dessine une Ré (elle adore Ré, fouille-moi pourquoi!) et elle S'en va. Je prends sa place à l'arrière du salon de thé.

Je bois de la tisane à la lavande, ça me calme, et Virginie me change les idées. Je lui parle avec enthousiasme de mon programme de musique au cégep, on parle de plein de cossins. Elle me gêne beaucoup; je ne sais pas si c'est vrai (ce serait son genre de me dire ça juste pour m'embêter), mais elle me dit que lorsqu'elle parlait de moi à son copain, elle employait le mot génie... c'est le genre de truc qui me rend vraiment mal à l'aise. J'y vois une espèce de tentative de me faire plaisir ou bien de me flatter, mais ça sonne faux, et ça m'ouvre une porte du monde de la prétention gratuite, chose que je n'aime pas, je déteste quand elle dit ça, je me sens tout mal... enfin, c'est à peu près à cette heure là, j'imagine que le film a fini, que l'autre est allé voir dans le salon si je n'y étais pas. Enfin, voir est un grand mot. il est probablement entré et sorti tout de suite, parce qu'il ne m'a pas vue, et le salon de thé est grand comme un cinq sous. Il a rencontré des amis du secondaire, m'a-t-il raconté par la suite, et il est allé aux conneries avec eux, pour discuter de je ne sais plus trop quel bla bla de faux intello en sirotant une petite bière à la santé de la conscience sociale ou un truc du genre. De mon côté, j'ai jasé avec Virginie, puis les tourteraux sont partis, et je suis restée jusqu'à vers onze heures avec ma tablette de dessin, à encrer le deuxième des deux croquis que j'ai fait (le premier étant trop mal fait et trop laid).

Enfin, je me suis calmée. Je remercie le ciel que je ne l'aie pas vu au salon de thé, tout compte fait, parce que je ne sais vraiment pas comment j'aurais réagit. C'est seulement qu'avec du recul que je peux avoir une position justifiée et un regard général sur la situation. Peut-être que je lui aurait fait mal, peut-être que j'aurais dit des insanités que je ne pense pas. Peu importe, ça s'est pas produit, et qui sait si c'est mieux ainsi. Je reviens donc chez nous. Un peu calmée. J'ai tout le temps du métro, de l'attente de l'autobus et de l'autobus pour décider ce que je vais écrire dans mon e-mail. J'y ai pensé, mais j'ai pas assez réfléchit objectivement, j'avais encore le feu aux joues, voyez-vous. Je me suis contenté d'écrire un truc du genre "t'es mieux d'avoir une hostie de bonne raison pour ne pas t'être pointé"... mieux qu'une lettre d'insultes, parce qu'il avait probablement des raisons. Un peu piquant à cause de l'hostie, qui n'est pas dans mon langage habituel, parce qu'après tout, je n'étais pas dans mon état habituel. j'ai peut-être fait une erreur en écrivant comme sujet 'sale con', mais selon moi, même si c'est une erreur, c'est pardonnable; j'avais de bonnes raisons d'être fâchée quoi. Bon, j'admets que c'était une erreur, mais c'est pardonnable, point.

Le lendemain matin, je lis sa réponse, où il m'explique où il a passé la soirée, la raison de son retard et tout. Je lui donne bien ça. Ça arrive d'être en retard, j'aurais tort de lui en vouloir pour s'être manqué, je suis jamais chanceuse anyway pour les rendez-vous (ceux avec Ariane est le meilleur exemple). Mais pas une fois il ne s'est excusé, pas une fois il n'a dit qu'il était désolé... mais enfin, je n'ai pas tout de suite porté attention à ce détail.

Voilà que je le vois sur icq, et j'attends. j'attends des explications, des excuses, des paroles, un petit commentaire, n'importe quoi, quoi. Mais il m'ignore. J'attends encore et il m'ignore toujours. Ça va faire, je lui envoie un message qui l'accuse d'être de mauvaise foi. Vous savez quoi? j'ettends encore et il ne me réponds toujours pas!!! Il fait la sourde oreille, y a-t-il quelque chose de plus insultant? Il ne se défend même pas, il ne dit rien, il attend bêtement que j'explose, ou quoi? Je suis à bout de nerf, c'est le sommet de la connerie:

"1)tu ne te pointes pas au quarier latin. c'est pardonnable, t'as des raisons. 2)tu me vois online et tu m'ignores. bon, ok, peut-être que t'es pas habitué d'approcher le monde sur icq, alors ça passe encore. 3)je t'envoie un message et tu as le front de ne pas me répondre. Tu sais quoi? Mange un char de marde."

Je m'en vais de mon ordinateur aussitôt. J'en ai vachement marre que quelqu'un joue avec mes nerfs. Si j'étais de mauvaise foi, je dirais qu'il se plaisait à me mettre à bout. Mais enfin, je ne sais pas. Il m'a répondu sur icq, je l'ai vu un peu plus tard, quand je suis revenue à l'ordi. Enfin, une réaction! "Ça va faire, t'es ben frustrée!" (paraphrasé, bien entendu, c'était plus long et mieux structuré - mais c'est comme ça que je l'ai inyerprété).

Alors donc, je suis accusée d'être frustrée pour ne pas avoir de réponse, pour ne pas avoir eu d'excuses, pour se faire foutre royalement de ma gueule et finalement pour avoir eu un minimum d'attente de la part de ce type là??!! Et vous savez quoi? Je lui ai envoyé des e-mails auxquels il n'a pas répondu; il me boude délibérément. Merde, enfin!!! Je lui laisse toutes les portes ouvertes, toutes les chances de se racheter, il faut seulement qu'il ait le désir que tout cela finisse, qu'il n'y ait plus de tension, de calmer un peu toutes mes attentes pas comblées, mais le type, il fait rien! Il reste sur son steak! il attend peut-être que je me mette à genoux, que je m'accuse moi-même d'être arrivée à l'heure à cette putain de soirée??????? Il y a aussi le fait que j'ai une petite tendance obsessive-conpulsive, et j'ai eu le malheur de prendre une douche juste après de lui avoir envoyé un e-mail... dans la douche, c'est débile la quantité de pensées qui défile, c'est le pire endroit pour ruminer des idées laides. J'en avais tout simplement marre de ses manières d'intello engagé qui ne fait rien pour améliorer le monde. Et là je suis parti, complètement, je me suis pompée moi-même; il se trouve qu'il me plaisai bien ce type là. il se trouve que je voyais en lui un potentiel, quelque chose de plus, desprincipes et des convictions, quelque chose que bien des gens n'ont pas aujourd'hui. Seulement, j'avais l'impresssion que toutes ces convictions ne servaient pas à rendre le monde meilleur, ou plutôt, servait à rendre le monde moins pire mais tellement froidement que ça venait tout annuler. C'est le genre de type qui rêve de changer le monde parce qu'il est laid, avec le pouvoir de la masse, plutôt que je réfléchir à se changer lui même et à convaincre les gens de faire comme lui, à prendre les démarches nécessaires pour se changer de l'intérieur. Enfin, à chacun ses opinions, je ne peux oas vriament dicter ses façons d'agir, je ne suis aps dieu tout-puissant. Peut-être a-t-il raison d'agir ainsi - mais encore faudrait-il qu'il me le prouve.

Il a un orgueil, un orgueil qui va peut-être l'empêcher à faire des choses intelligentes, comme par exemple, me ré-écrire. Sur ce point là, je suis irréprochable, parce que je lui ai écrit, à plusieurs reprises, merde, j'ai même faillit lui envoyer un mode d'instruction pour faire arrêter toute la tension. Peut-être qu'il n'en souffre pas autant que moi, c'est ça le problème. Moi je trouve ça insupportable, mais enfin, si je lui écrit moi-même qu'on oublie toute cette histoire et qu'on repart à zéro, j'aurai pas été fidèle à moi-même j'aurai pas fait valoir mon point qui est: pourquoi est-ce que tu t'entêtes à garder les tensions? Ne veux-tu pas te rendre et me rendre plus heureux? Pourquoi garder ça? Qu'est-ce qui te motives à ne pas me répondre? Souhaites-tu vrament que tout ça reste en suspend, qu'il y ait un froid entre nous ad vitam éternam? C'est ridicule! Je peux en finir n'importe quand, je suis la personne la moins rancunière sur la terre entière! Je veux seulement qu'il arrête d'agir comme un con, qu'il s'excuse et que tout rentre dans l'ordre! C'est surtout le fait qu'il ne me réponde pas et qu'il ne s'explique pas qui m'erage. Non, ce qui m'enrage, c'est qu'il n'a aucun désir de faire s'arrêter tout cela. Si jamais je décide de ui envoyer un mesage qui dit: "bon, tout cela, c'est entièrement de ma faute, je prends tous les torts (même si je ne le pense pas vraiment, amis c'est le sacrifice à faire pour les besoins de la cause), on efface tout et on recommence", j'aurai tiré le drapeau blanc, et ça ça voudra dire qu'il m'aura dçue au plus haut point, ça voudra dire qu'il n'a fait aucun effort pour rendre la situation meilleure, ça veut nécessairement dire que c'est pas le type qui pourra contribuer à rendre le monde meilleur, donc que c'est quelqu'un de mauvaise foi. Ça va redevenir mon ami, oui, mais d'une amitié superficielle; il m'aura tellement déçue..

Voilà, c'est toute l'histoire. Je suis fâchée et triste à la fois. Ça me met en colère de voir que des gens se bougent pas un millimètre de leur petit doigt pour faire bouger une situation désagréable. Je lui ai envoyé un message lui demandant s'il me boudait, s'il ne souhaitait pas en finir avec cette merde plutôt que de la laisser trainer ad vitam aeternam. m'a toujours pas répondu, mais bon, il va pas sur internet à la même fréquence que moi, alors je vais lui laisser jusqu'au 24... pourquoi est-ce que les gens ne peuvent-ils pas prendre les moyens pour être heureux et pour rendre les gens heureux autour d'eux? J'ai peu de respect pour les gens qui n'en n'ont pas envers moi, mais j'essaie quand même de garder ma lucidité et mon regard critique. Je lui laisse mille chances, je lui en donnerai mille autres s'il le désire, mais il n'en prend même pas une.

Ah, ça a fait un peu de bien de tout dire ça, de mettre de l'ordre dans tout ça. Mais je sens que je pourrais en dire pas mal plus, je pourrais dire ce que je pense vriament, ce que je pense sincèrement, sans censure, à propos de lui, tellement il y a des choses qui m'enragent dans son attitude et dans son comportement, mais je le connais tellement peu que ça risque de n'être que des premières impressions qui ne valent rien (il a lui-même affirmer que les premières impressions étaient ce qui comptait le plus - il ne laisse jamais une seconde chance à quelqu'un qui ne l'a pas séduit dans les 4 premières minutes). j'aimerais tellement me tromper sur son compte; beaucoup de philosophes s'accordent pour dire que l'on déteste ceux qu'on aime le plus, et si vous saviez, il m'enrage tellement que c'en est gênant... et puis c'est bien connu de moi, dès que je m'attache à une personne un peu trop, je me mets à la détester san bon sens, à détecter tous ses défauts, bref, c'est un espèce de mécanisme de défense de ma solitude qui se sent attaquée... Ouah, je me demande comment ça va finir tout ça... j'ai hâte que ça finisse. Reste à savoir si le type en vaut la peine ou pas. S'il n'a rien dit d'ici le 24, je prends tout le tort sur mon dos et ça finit là.

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