Pu capab d'la poésie.

J'ai écrit ça il y a relativement longtemps, au mois de septembre peut-être. C'est griffoné, en vitesse, pendant une pause de mon cours de language littéraire. Je venais de lire du Paul-Marie Lapointe (poète automatiste) et je n'ai vraiment pas aimé ça. C'est ce que ça m'a inspiré. Je décris quelque chose et il faut que vous essayez de deviner ce que c'est.

Tout d'abord vous vient l'inspiration pour écrire les vers qui proviennent du sol. Ainsi en déjouant la gravité, vos aspirations profondes dresse votre honneur. Ainsi le chef d'orchestre commence à battre la mesure, en Adante d'abord, et vous sentez au fond de vous la circulation du sang de la soprano qui s'avance au micro. Les violons d'arment et bous ouvrez bien grand vos oreilles, vous devenez réceptifs aux millions de codes morses dans l'air. Vous la sentez l'odeur de la fumée qui sort de l'haltérophile. Il est important de retourner vos crêpes des deux côtés pour qu'elles soient bien grillées. Voilà, elles viennent à point. Ensuite s'élève l'archétype de votre aspiration créatrice (oops deux fois le mot aspiration), votre bout de vie qui se forme en vous mais qui n'aboutira nulle part. Votre bas de besogne devient magnétique lorsque le violoncelle grogne. Les yeux semblent se tourner en votre direction mais vous, vous regardez le ciel pour qu'il descende plus bas encore. Le micro s'ouvre alors. Doucement la cadence vous emporte, vous osez imiter le croissant de lune et vous vous prosternez finalement: c'était la plus aigue note de la cantatrice, poussée d'une phénoménale puissance. Gicle devant vous l'uinvers en son entier, les millions d'étoiles et les millions de femmes battues, les millions de baleines bleues et noires et les millions de manuscrits publiés, vous voyez tout, les yeux pourtant fermés par le choc d'une telle révélation. Votre esprit se confond avec l'air ambiant durant quelques secondes puis il revient à vos doigts, à la surface de votre peau. Le film se rembobine pour la prochaine photo et vous pensez vaguement à acheter le disque. C'était: la masturbation du poète narcissique.

ahah.