J'ai toujours pas de travail et ça me plaît.
(mais j'ai besoin d'argent, c'est le hic)

202juin203

Je passe mes journées à jouer du piano, à faire des films d'animation, à faire des inventaires de cassettes, à faire de la bande dessinée, du ménage, des dessins pour maryse, des compos... Je compte essayer de me trouver un emploi cette semaine, ça urge, j'ai vriament vriament vraiment besoin d'un nouvel écran d'ordi, et puis j'aimerais bien être capable de survivre l'université sans travailler en même (je doute que ce soit possible anyway, vu le nombre d'heures de transport par jour que je vais devoir me taper). J'aime ça, mais ça peut pas durer.

Pourtant, je suis vraiment remplie de bonne volonté. Je reste à la maison, mais je ne chôme pas; je ne regarde jamais la télé en tout cas, je travaille sur des projets ou bien je fais des tâches ménagères pour aider mon père. Je suis vriament fine avec lui depuis que je suis revenue, je fais mon propre lavage, je vide le lave-vaisselle, je lave le comptoir, je fais des repas, je fais même l'épicerie avec lui les samedis. Je crois que je fais tout ça justement pour ne pas qu'il me reproche de me pogner le beigne pendant que je ne travaille pas. J'ai un concert de piano ce soir chez les soeurs, je vais devoir dire adieu à Andrée, mon prof de piano... zut... je me demande comment ça sera l'an prochain à l'université.

Dites, est-ce que ça vous ai déjà arrivé de voir un de vos deux parents craquer? Je veux dire... se mettre à pleurer à chaudes larmes devant vous et vous dire combien il est désespéré? S'il y a deux eprsonnes au monde que je n'aurais jamais voulu voir dans cet état, c'est bien mon frère et mon père. Ces deux personnes-là représentent en fait les deux personnes au monde dont j'ai la certitude qu'ils sont plus intelligents que moi. Ouais, ça sonne bizarre comme phrase, mais comprenez bien, je ne dis pas que ce sont les deux seules personnes plus intelligents que moi sur la terre, ben non... si vous saviez seulement à quel point je me sens ignare... on dirait que parmi toutes mes opinions ou mes valeurs, aucune n'est vriament originale, partant de moi, tout a été emprunté et rien n'est réellement de moi finalement, de telle sorte que je me ramasse à n'être qu'une addition, une compilation, un méga-pot-pourris de droite et gauche, sans pouvoir pour autant réclamer un seul droit d'auteur. Enfin... c'est pas là-dessus que je veux m'étendre; le fait est que mon père et mon frère sont deux personnes que j'estime énormément. Devant leur trouble, je reste les mains vides, je ne peux rien réglé parce que leurs soucis dépassent ma capacité de trouver des solutions - ce ne sont pas des riens qui les ébranlent, voilà.

Or, voilà mon père qui s'assied sur mon lit, après un mini-moment de frustration après mon frère, pour une banalité vriament (il est parti sans faire la vaisselle, mais il dit qu'il la fera en revenant), puis mon père commence à exprimer sa frustration verbalement, en me parlant à moi, en employant le pluriel, du genre: vous êtes si, vous êtes ça, vous deux, pas capable de, etc. Ce genre de comportement de mon père, sa manie de parler au pluriel tandis qu'il est seulement fâché après mon frère alors que je n'ai absolument rien fait, moi ça me met hors de mes gonds - mais n'ayant pas l'habitude de me fâcher (en fait, pouvoir autoritaire et supériorité hiérarchique oblige, je ne pourrais jamais crier après mon père; même si je le voulais, j'en serais incapable), j'ai simplement répliqué à mon père que c'était carrément injuste, que je faisais mon possible à tous les jours pour l'aider dans les tâches à la maison, que je faisais ma part, que je l'aidais à faire l'épicerie, etc.. C'est vrai, quoi, depuis que je suis revenue, mon père n'a absolument aucun reproche à me faire sur mon comportement, alors me faire dire des bêtises à tour de bras, j'téais pas vriament d'accord. Je sais pas ce qui m'a pris d'ailleurs, d'habitude, je le laisse parler et je me tais.

Quand je lui ai dit ça, il a réalisé qu'il avait tort, il est allé s'enfermer dans les toilettes. Je l'entendais pas au début, j'étais en train d'installer Cool Edit pro, parce que le lendemain, alex venait chez moi pour faire des films d'animation. Mon père est revenu dans ma chambre pour s'excuser, et puis il s'est assis sur mon lit, et puis il s'est vidé... Ça fait quelques jours déjà, ma mémoire en a perdu des bouts, mais les images qui reviennent quand j'y pense, c'est moche.. en fait, c'est épeurant, très troublant. Et son discours... tout juste teinté de mots de désespoir, à propos de sa job, à propos de nous deux, mais surtout à propos du fait qu'il se sent seul... je vous dis, un vrai scéanrio de bande dessinée.

Vous savez, quand on peut rien dire... un sentiment profond d'impuissance.... j'étais clouée là et je ne pouvais absolument rien dire ou faire! Ça va mal au travail? Prend congé! - Oui mais pour faire quoi? Rester assis devant la télé pendant deux semaines? - euh... Et d'autres affaire.... son discours s'est embrouillé... il a parlé de ses pilules... c'est là que j'ai craqué je crois. C'était trop épouvantable. On a finit en braillant comme des veaux, mais pas en accolade, parce que je me suis éloigné au moment qui m'a le plus troublé, je pouvais juste pas approuver, vraiment.

La nuit a été infernale, je vous dis pas, j'ai vriament pas beaucoup dormi. Puis le lendemain, il fallait que j'aille pratiquer le piano au cégep, pour le concert la fin de semaine suivante. Avais-je la tête à ça vous croyez? Non seulement j'étais pognée avec le relents de toutes les images de la veilles, mais en plus, avec le peu de sommeil dans le corps, j'avais peine à me concentrer, alors je suis allée me coucher sur les divants du salon, j'ai dormi deux heures je crois. J'ai joué seulement qu'une demie-heure, bien que je suis restée là-bas 4 heures. Je me suis promenée, je suis allée dehors, puis j'ai attendu Alexandre - ya juste lui qui peut me re-rendre de bonne humeur, il a un sacré talent.

Ce qui est d'autant plus troublant, c'est que le lendemain, il ne semblait plus y avoir aucune trace de la veille. Mon père était souriant, pas un mot sur ce qui s'était passé, le train train de la vie a continué, comme avant quoi - sauf peut-être le fait que mon père me parle plus de ses dates qu'avant. Il veut rencontrer des femmes - et j'approuve, ça lui ferait du bien - mais que voulez-vous que je lui réponde? Suis-je vriament un référence en ce genre de matière? Par mille façons, mon père obtient des blind-dates, il m'en aprle et je ne sais vraiment pas quoi répondre. Je ne suis pas la personne à qui s'adresser quand on est dans le domaine des relations de couple. Ç semble être un de mes refrains préférés, hein? c'est vrai que je le dis souvent. C'est peut-être pour me convaincre que je n'en ai pas besoin, étant donné que ça me manque. Ça aussi, ça ferait un bon scénario de bande dessinée.

Ça fait drôle tout ça. Ça fait trois eprsonnes que je vois qui me disent qu'ils sont à bout, qu'ils leur arrive plein de choses pas trop joyeuses et qu'il sont sacrément hâte que l'année finisse. C'est ironique, parce que de mon côté, ça va plutôt bien - je cultive mon propre opium et j'adore la vie, c'est con de voir du monde qui vont mal quand je vais bien... c'est sûr que je leur suis plus disponible, même si je ne vois pas grand monde ces temps-ci, mais bon... euh... voilà, c'était ma confusion du moment.

Je viesn de faire un gâteau, un énooorme gâteau, va falloir inviter beaucoup de monde à souper, sinon, on ne le finira jamais.

Hey, les films d'animation, c'est la vie! On se monte un portfolio et ensuite on l'envoie à l'ONF! Ensuite on a plein de subventions, et ensuite, on gagne plein de concours internationaux d'animation image par image! Ouais!