"Je t'écris sur des pages arrachées à mon livre d'aragon, où il est
écrit: 'tout n'est, que j'écris, qu'une lettre, une lettre sans fin vers
toi.'."

Et tout ce qui s'ensuit.

début aout, le premier plus exactement, deux ans après l'an deux mille.

Fuck ostie de bâtard de sacrament de st-bout de viarge d'ostie ciboire de tabarnak de st-sacrament - je sacre pour toutes ces années où je n'ai jamais sacré, parce que je ne blasphême pratiquement jamais, et qu'aujourd'hui, tout spécialement, j'ai envie d'étemper mon poing dans le visage de quelqu'un, sur le nez plus exactement, en plein milieu, ou peut-être juste un peu à gauche, pour ôter la symétrie (on dit que la beauté réside dans la symétrie, alors pourquoi puncher quelqu'un dans le centre?). La gaspésie n'a pas existé, ou du moins, elle fut veine, et peut-être même désavantageuse. J'étais heureuse avabt, je ne suis plus heureuse ensuite, et ce pour plein de raison,s mais enfin, ça revient presque tout au même finalement. J'ai perdu des amis pendant le voyage, c'est ce que je pourrais dire. C'est drôle parce qu'en revenant, j'avais l'impression que j'en avais gagné.

C'est encore beau que je me sois calmé, et je remercie le ciel pour que je n'aie pas eu accès à un ordinateur à 4h cet après-midi, parce que j'aurais peut-être fait des choses que j'aurais regretté. Et ça me démange, ça m'enrage de savoir que Francis est un accroc de ces pages, parce que quand mes frustrations viennent de n'importe qui, je ne me gêne pas vriament pour en parler, mais là ça le concerne, oui, et je sais qu'il vient voir tout ça, et je sais que je vais me censurer, me brimer, parce que même si j'essaie de me vider dans ses pages, mon intention n'est pas de blesser qui que ce soit. Je suis quelqu'un de pacifique et je n'aime pas faire du mal aux gens. En fait, c'est pas tant que je n'aime pas faire du mal au gens que moi-même je n'aime pas me faire haïr par quelqu'un. J'ai des tortures de conscience quand moi-même j'haïs des gens, mais ici, il ne s'agit pas vriament de haine, non, je ne hais personne en ce moment, c'est juste une déception, une éternelle déception, parce qu'enfin, merde, pourquoi se le cacher? Les relations interpersonnelle, c'est rien d'autre que de la déception, et ça fait plein de fois que je le dis en plus, mais je me fais avoir à chaque fois.

Un bonne chance que je n'ai pas eu un ordinateur devant moi à 4h cet après-midi, je le répète, parce que j'en connais qui aurait subit le plus gros lot d'insultes et de méchanceté - bien sûr, sur le coup, c'était vriament intense, j'étais tellement en colère que je serrais des poings, j'étais toute empourprée et mes yeux débordaient. Je suis alle à la job aujourd'hui, vendre des presses, toute seule comme une grande, parce qu'enfin, ça a l'air que je ne vais plus avoir al compagnie de Joëlle et que je vais me taper cette job de cul et le transport sans personne à côté de moi. Joëlle, c'était ma raison de rester là-bas, c'était le petit lien qui me restait, et qui me permettait de ne pas peter ma coche là-as, mais maintenant, il va falloir que je fasse avec, que je me trouve des moyens pour ne pas m'aliéner, ou bien pire, je pourrais demander une promotion pour être superviseure, Claire s'en va, il va falloir la remplacer. j'emmerde la terre entière, mes boss sont cons, sauf peut-être Frédéric que je prend en pitié (il m'a même dit aujhourd'hui, en attendant pour le fou micro-ondes qu'il n'aimait pas son travail, même s'il est moins pire que le mien. On dirait qu'il est plus humain que les autres), enfin, tout ça pour dire que je passerai les deux semaines les pires de ma vie à faire du 38 heures semaines à vendre la presse au téléphone, à me faire écouter par des superviseurs roux et chiants, à par voir de paie parce qu'on les reçoit dix mille ans après, à vire pauvrement parce que mon compte est vide aprce que ce foutu voyage ne gaspésie m'a couté presque 300$ et il ne m'a rien apporté sauf des emmerdes, des déceptions et finalement des froids, ma mère est revenue d'espagne, il fait chaud on crève, je ne dors presque plus, j'ai pas fait la moitié de ce que je voulais faire cet été, mais qu'est-ce que c'est que cet été de merde!!! Je veux tout foutre là et changer de pays, sans dire bye bye à personne, comme Roxane!

Èt par-dessus, le marché, je sens, je sais que je retombe dans un de mes "creux", comme je pourrais les appeler. Je ne sais aps si c'est une cause à effet (je veux dire: je ne sais pas si j'interprète tout tout croche à cause de mon down ou si les choses arrivent justement au moemnt de mon down, mais on dirait que c'est la deuxième option et on dirait aussi que l'univers entier me fai chier et s'arrange pour me tomber dessus au moment où il ne faut pas). Oui, j'ai des passes maniaques, oui, j'ai des passes dépressive,s oui, ok, est-ce que vous êtes contents de le savoir, maintenant? Mettez ça dans votre pipe et j'espère de tout mon coeur que vous allesz vous étouffer avec. Je suis en état écoeurement total vis-à-vis la population de la planète, non, c'est pas vrai, envers tout ceux qui ne sont pas capable de se contenter de peu, qui veulent toujours qu'on ajouteà leur confort, qui en demandent toujours plus tandis qu'ils sont gâté à l'os - vive le nord de l'amérique!! On a un salaire minimum décent, on a un toit, on étudie en ce qu'on veut et on a même de l'eau qui coule gratuitement quand on ouvre le robinet, et ça trouve le putain de moyen de se plaindre, ostie de tabarnak, j'ai envie d'assassiner! Je ne peux pas croire qu'il y a des gens dans ce bas monde, je veux dire autours de moi, qui n'ont pas cette espèce de tumeur sur la conscience qui em suit tout le temps.

Ouais, c'est ça, une tumeur de conscience, une dette envers l'humanité, un petit "je ne suis pas digne et je ne mérite pas tout ce que j'ai" dans le fin fond de leur cage toracique. Ça me tue de voir des gens qui mangent dans un resto chinois et qui ne laissent pas de tip parce que la bouffe était pas bonne; ça me tue de voir qu'on puisse autant profiter des systèmes gratuits qui nous sont offerts; ça me tue aussi de voir tout le monde cracher sur ce qu'on leur offre, sur la chance qu'ils ont, et oui, je dirait même d'abuser de ce qu'on leur offre pour pouvoir assouvir leur besoin de sur-confort. Ces gens-là n'ont aucune tumeur de conscience et c'est moi qui pleure à leur place, parce que ça me tue trop. Si Dieu existe, je suis sûre qu'il s'est déjà suicidé.

Et si mon désespoir est si grand, pourquoi ne me suis-je pas déjà tiré en bas du pont? Eh bien voilà, probablement parce que je suis une sale humaniste débile et que j'ai encore la foi...

'respire' 'respire' 'respire'

Bon, il faudrait que je me calme un peu. j'ai bien beau crier et chialer, tout ce que ça me faire, c'est que ça m'étrangle la gorge et ça me fait faire la grimace, ça ne fait rien sauf empirer mon état. On est dans un pays libre, tout le monde a le droit de faire ce qu'il faut, on est tous libres, quoi, alors bon, j'ai pas à juger sur ce qui est bien et ce qui est mal. Je vois bien que le concept de principes, ça n'existe plus vriament de nos jours, et on commet les pires besses pour avoir notre petit confort et notrepetit bonheur. j'ai peut-être aussi cette petit crise parce que je sens que mon travail est déshumanisant. Le télé-marketing, c'est vraiment une job sale, et j'ai mal au coeur à chaque fois qu'un de mes boss me félicite pour une vente ou bien me dit que je vends bien. j'ai mal au coeur quand ils me mettent sur des projets spéciaux (quoi que ça me permet de faire autre chose que du cold-call, je peux donc parler à des gens déjà abonnés qui accueilleront mon appel avec parfois un sourire), et je sens que si je ne recommence pas très bientôt l'école, je vais péter une coche, si je ne suis pas en train d'en péter une présentement. c'est peut-être juste le fait de savoir que Joëlle ne rentrera plus qui me fait cet effet. Je vais être toute seule là-bas, ça va être attrocement attroce. On a toujours dit qu'on se soutiendrait dans cette job-là. Faut croire que c'était pas vraiment le cas. Mais bon, elle peut faire ce qu'elle veut, je ne l'empêcherai pas de quitter ce mauvais emploi si elle le désire, et je lui souhaite même de se trouver quelque chose de mieux et rapidement (en fait, ça vaudrait mieux pour elle, aprce qu'elle part en appartement et elle est déficitaire sur son budget de cet été).

une affaire de réglée.

De toute façon, depuis le retour de la gaspésie, où je croyais m'être rapprochée de certaines personnes, eh bien je ne m'en suis qu'éloigné, et puis j'ai été dégoutée à plusieurs reprises. Je ne romps aucun lien, ce n'est pas mon but et ce serait stupide. j'entends garder contact, mais de façon purement superficielle, de façade même, et tout contact sera en surface avec tous les agréments et aucun désagrément, parce que quoi que ce soit qu'il arrive, je me dirai: pas grave, m'en fout. Dans la vie, faut pas s'attacher, faut plutôt se détacher, faute de quoi on est aux prises avec le double des fautes sur notre conscience. J'ai juste eu tort de m'attacher, voilà tout. Tout le blâme va à moi, c'est ma faute et ma faute uniquement, il ne s'agit de personne d'autre que de moi, de ma façon d'entretenir des liens, donc je suis la personne fautive et je dois me corriger moi-même. Putain, il faut tellement chaud, c'est insuportable.

Une chance que je n'ai pas eu un clavier sou les doigts à 4h, j'aurais probablement détaillé les défaut et crié tout plein de méchancetés à propos de Joëlle, Francis et Julien, étant donné que ce sont eux que je venait et de voir,e t j'aurais probablement enchaîné avec la liste de tous ceux au monde qui me font chier et pourquoi, c'est-à-dire une liste exhaustive de tout le monde que je connais avec le pourquoi de mon antipathie face à leur cause. Mais franchement, ça aurait été stupide, parce qu'on a tous des défauts, moi probablement bien plus que la moyenne, et bien qu'extrémiste, j'ai encore une pointe de bon sens, un lien avec la terre ferme qui me dit: "arrête, c'est inutile, tu ne le pense pas, c'est juste que ça t'irrite en ce moment et c'est vraiment inutile - même dangeureux - de faire une telle connerie, juste pour pouvoir enfin chialer contre ce qui ne te plaît pas dans ton petit monde confortable." Enfin, pour l'instant, je suis juste triste, et doublement parce que tout ce qui ne me plait pas, j'en prends le blâme.

Francis fait des contrebasses et des guitares, Maryse a un atelier des vêtements absolument fantastique, mon frère se part une boîte de graphisme, Éric expérimente les fractals issus de sons, et puis moi, je ne fout rien de ma vie, je suis une putain de loque bonne à rien faire sauf chialer, dessiner et jouer du piano. Je ne suis même pas capable d'avancer mon opéra parce que je ne connais trop rien, je suis une sale ingrate en ce qui touche le piano car je prend sans cesse sans jamais rien donner en retour au répertoire, je ne suis même pas capable de me faire un scénario de bande dessinée de 45 pages, il a fallut que je demande à mon frère. J'ai une job de merde et je suis condamnée à la garder pour encore un bon mois et demi parce que je sais que je vais me faire un coup d'argent. Je veux lire plein de livres que je n'ai le temps de n'en lire qu'un à la fois, et je couche tôt, je me lève tard et pourtant je ne dors pas. Quelle perte de temps.

Je suis allée pratiquer à St-Laurent, mais ce n'étais pas la même chose, il manque les gens, il manque les profs, il manque la vie. Et même si momentanément j'ai eu du ressentiment envers Julien (en fait, je suis passée par à peu près toute lg amme des sentiments avec ce bonhomme là), il va quand même foutrement me manquer en septembre. Je l'ai entendu aujourd'hui, j'avais oublié à quel point c'était un géant.

Mon été est une tristesse, tout bonnement, et je l'avais déjà appréhendé; maintenant, plus que jamais, je suis en droit de l'affirmer: je déteste, mais alors là, je DÉTESTE l'été. Je me demande ce que je pourrais faire pour en sauver les restes, enfin, pour me redonner un peu de joie... je trouverai bien un moyen, je finis toujours par trouver.