fin de cégep, 29 mai (mais température d'avril) 2003

J'ai déjà lu à quelque part, je ne me souviens plus torp où, qu'on changeait drastiquement de personnalité cycliquement dans un vie, à chaque 5 ans ou quelque chose du genre. J'ai remanié mes archives ce soir, j'ai classé les textes année, et du même coup, j'ai eu envie d'en relire quelques-uns. Une chance que je n'ai pas écrit avant 1999, qu'est-ce que ça aurait été?

C'était drôle, ces lectures, j'ai relu quelques passages de moi quand j'étais au vieux montréal, j'ai trouvé le premier texte dans lequel je parlais d'aller étudier en musique (tout en rajoutant que ça faisait peur parce que "je suis vraiment poche" et bla bla bla), c'est bizarre. J'ai aussi relu des textes très vieux, je ne peux pas m'empêcher de trouver ça bizarre, parce qu'on aurait dit que ça venait de la main d'une autre personne. j'ai écrit dans tous ces blablas des rêves dont je ne me souviens plus, je parle d'évenement bénins qui ne me reviennent tout simplement pas en mémoire (je les lis et je me dis: ah, c'est airrvé, ça?), mais... en fait, je me suis toujours questionné sur le pourquoi d'écrire, mais puis j'en conclus toujours que c'est con de trouver un pourquoi, je le fais c'est tout.

Quoi qu'il en soit, j'en retire quelque chose, même si c'était pas intentionnel au départ; je les relis ces textes, et ça me transporte dans le passé, je vois les choses avec du recul, je peux tout réinterpréter, chose que je n'aurais pas pu faire si je n'avais rien imprimé de ce qui m'arrivait alors. On a une mémoire biaisée, vous savez... et puis, en relisant tout ça, je vois un espèce de cheminement jusqu'à aujourd'hui.

Je me sens en pélerinage bizarre, comme entre deux monde. C'est pas beau - j'entre dans ce qu'on appelle la cour des grands... j'ai 20 ans, je suis une (presque) universitaire, j'ai des dettes. j'ai l'impression que je commence quelque chose de nouveau, que je laisse quelque chose de gros derrière moi.

Bon, d'abord, le cégep 'est terminé en fade out, j'ai pas pu faire de vrais adieu. J'ai fait ma crise le soir après le cocert de compo, toute seule dans mon brun, puis ça s'est étalé jusqu'au lendemain matin, puis mon deuil était terminé après ça. Ah, ouais, le concert de compo, j'ai dirigé ma propre oeuvre, un quintette sériel pour 2 flutes, violon, violoncelle et harpe en 5 parties (dont la 4e est inexistante), enfin, un truc super intelelctuel et compliqué que je considère à peine comme étant de la musique. C'était de l'expérimentation, j'ai beaucoup appris en écrivant ça, mais c'est pas l'idée exacte que je me fais de l'idéal esthétique en musique... enfin, à part quelques incidents mineurs (et la fin qui était très laide - c'est pas de la faute de Danièle, à la harpe, qui a manqué son solo, c'est de la faute de la compositrice, qui a vraiment terminé la toune de façon pas belle), c'était bien, et j'ai impressionné mon prof de compo avec ma direction, yahou!

Je dois rendre un hommage particulier à mes 5 instrumentistes qui se sont montrés tellement disponibles et gentil avec ma pauvre personne, perdue et inexpérimentée... Il y avait Xavier et Marie-Hélène aux flutes (deux des dix millions de personnes qui étudient en flute au cégep, eux ils sont en première année), Marie-Lys au violon, Mathieu au violoncelle et Danièle à la harpe. Chapeau.

Et puis après, il y avait un party chez Marie-Lys, mais je n'avais pas vraiment la tête à ça... c'était la fin officielle du cégep, la fin de tout quoi... juste l'après-midi qui précédait le concert de compo, nous étions une couple autours d'une table dans le salon à s'obstiner férocement sur le rôle d'un musicien dans la vie, et ça parlait fort et c'était du joli, une superbe photo mouvementée avec Alex qui gueulait plus fort que tout le monde, Philippe et Mathieu qui étaient en feu, mais pas autant que Madeleine, puis j'ai fait brûler du pop corn... il y avait de la frénésie dans l'air, il faisait beau, un vrai jour de mai.. je me suis battue deux fois avec Duchesneau qui m'a cassée deux fois.. c'était le dernier après-midi dans le salon avec des potes et c'était un rassemblement exactement comme je les apprécie. Ça me rappelle aussi lorsqu'on était tous dans le salon, un vendredi soir, à s'obstiner en gros groupe à savoir si les bas blancs étaient ou non une calamité! Enfin.... ça a magnifiquement clos le cégep... j'en garde un souvenir intensément positif.

La session fut des plus agréables, faut dire. Je ne travaillais pas en même temps que l'école (alléluïa!) et je jouissais de mon petit appartement brun. Je pratiquais jusqu'à tard le soir, j'ai monté un gigantsque répertoire (j'ai remonté l'allegro appassionato de saint-saens et la partita de bach pour les auditions, J'ai monté la sonate de medtner (1er mvt, on se calme), le concerto en sol de ravel, ma mère l'oye de ravel avec madeleine et le concerto pour duex pianos de poulenc avec Geneviève... un programme assez intense!), et je me rend compte à quel point j'ai vraiment vraiment fait du progrès en piano (j'aurais jamais cru que je gagnerais un prix à un concours de piano.. wouah... surtout pas il y a deux ans, en rentrant au cégep!), et puis euh... bilan de ma session? J'ai eu deux fois plus de cours que j'étais supposée (j'ai fait l'opéra et les cours de chorale, je suis allée à deux cours de littérature musciale (avec les deux profs), jai eu deux cours de deux pianos, etc), et j'ai eu vraiment du plaisir cette session-ci... faut dire que je dois tout ça probablement à mes copains musiciens, c'est-à-dire surtout Alex, Madeleine et Geneviève - qui sont, coincidence, toutes trois des personnes avec qui j'ai eu l'honneur de jouer du 2 pianos! Whouhou!

C'était vriament chouette nos séances de motivation au piano, par petites tranches de 30 minutes pour travailler optimalement... ça nous a fait travailler, mais en plus, ça rendait nos pratique de vraies activités sociales - on ne restait pas enfermés dans les cubicules comme des petites fourmis batardes. Et puis, tout le monde montait des pièces vraiment fantastiques!!! C'est vrai que je n'ai quasiment que fait du piano et de la compo cette session-ci, on n'est presque jamais sortis, mais je ne regrette rien, t`res loin de là, parce que ce fut une réussite à pleine couture!! C'est sûr que ça va me manquer, mais bon, faut passer à autre chose maintenant.

J'ai fait mes boites le lendemain du concert de compo et j'ai déménagé le dimanche suivant. j'ai quitté mon brun, et j'ai rebâti ma chambre de longueuil. Pendant les premières journées à Longueuil, j'ai comme eu un relent de cet ancien inconfort banlieusard... cette lassitude qui vous colle à la peau, état que j'ai rarement du subir lorsque j'habitais dans le brun. Je me suis mis à ouvrir instinctivement la télé et à trouver que je perdais mon temps et tout... mais ça n'a pas duré. En fait, je crois que c'est presque parti. j'ai plein de projets cet été:

-faire une BD de 50 pages avec le scénario de mon frère, qui sera publiée
-écrire le texte de mon opéra
-écrire mon lied sur la chanteuse pop
-refaire mon site plus intelligemment
-apprendre la berceuse de chopin, ma toccate, et peut-être un autre truc - un intermezzo de poulenc ou bien une toune de Medtner
-peindre une toile en acrylique
-faire une bd du genre du journal de bord de trondheim ou l'harmonica de Sfar
-lire toutes les bd de mon frère
-lire Sartre et Kant
-élaborer les grandes lignes de ce concerto pour piano que j'ai commencé à écrire
-Merde, il y avait plein d'autres choses, mais ça ne me vient pas.

Mais... faut d'abord que je me trouve du travail, et vite. Peuh.

Quand je suis revenue à longueuil, il a fallut que je range toute ma chambre, et pour ce faire, il a fallut aussi je fasse de la place. J'ai jeté près de la moitié de tout ce qu'il y avait dans mon garde-robe - des papiers de chocolat, des surprises de kinder-surprise, des peignes à pouliche, des cassette-têtes avec la moitié des morceaux manquant... j'ai aussi fait le tour de tout mon linge, j'ai jeté toutes les vieilles boettes et les vieux bas trouvés, j'ai envoyé dans des sacs tout ce que je ne mettais plus pour donner aux pauvres... c'est fou, je me sentais presque dans un rituel de passage, comme si je passais physiquement à une marche supérieure, comme si je jetais tout derrière moi qui avait besoin d'être mis à la poubelle. Ça ne m'a pas rendue triste, si heureuse, c'était juste... euh.. euh..... en tout cas. j'ai jeté mon vieux linge pis mes vieille bébelles, je n'ai pas remis toutes mes affiches de l'térange noël de monsieur Jack, Evangelion et Wallace & Gromit, j'aurais quaiment envie de repeindre ma chambre d'une autre couleur que jaune pour marquer encore plus la coupure. Mais c'est tellement approprié, le jaune, je voudrais aps changer ça..

En attendant, je réécoute pour la enième fois le 3e concerto de proko (que j'associe au brun) en essayant de me reploguer sur les vieux forums (j'allais sur l'Attic avant, mais je n'y reconnais plus eprsonne - ils ont tous émigrés vers un autre forum, dans lequel j'essaie tant bien que mal de faire un come back, avec un peu de difficulté - ça fait près de 6 mois que je n'y ai pas mis les pieds, il s'en ai passé des choses, j'ai eprdu le fil je crains), je mange des fruits parce que mon père m'a acheté plein plein plein de fruits, puis il y a demain le souper de fin de cégep au commensal avec mes potes musiciens... c'est vraiment la fin... snif...

Je hais les ruptures. J'espère qu'on partira en voyage cet été comme l'an dernier en Gaspésie.

J'ai revu Sébastien et Christine dernièrement, par hasard sur la rue St-Denis après être allée voir un film chinois gratuit. On a pris une bière au St-Sulpice. M'ennuie.