"Je bois des litres et des litres de jus d'orange pour changer la couleur de ma vie"

une journée après la MIAOU de l'an 2002

Cet été, j'ai battu mon record de livres. j'ai jamais autant lu, je crois. En fait, jusqu'à tout récemment, je n'aimais pas particulièrement lire parce que c'était trop long. Je trouve encore que c'est trop long, je déteste avoir à couper les histoires en tout plein de petites parties, mais les trucs que j'ai lus étaient captivants. j'ai lu les frères karamazov de dostoievki ainsi que le sous-sol, quelques nouvelles de Tchekov et de Gogol, des nouvelles de Tolstoï aussi (la sonate à kreutzer et deux autres), L'insoutenable légereté de l'être de Kundera, Les souffrances du jeune Werther de Goethe, L'inquiétante étrangeté de Freud (un tout petit essai) et là je viens de commencer Crime et Châtiment. J'ai aussi un peu lu sur la vie de Medtner dans le livre que je me suis acheté, 'the composer-pianists, Hamelin and the eight", et j'ai entamé le traité d'orchestration de Samuel Adler. Ah, oui, j'avais oublié, j'ai aussi lu des courts textes écrits par Renaud Jean, je ne m'en lasse pas.

c'est le problème des livres... on en veut toujours plus, on en a jamais assez. Je pourrais affirmer que je n'aurais jamnais cru lire autant de livre, tant la lecture n'était pas quelque chose d'attirant pour moi. On dirait même qu'encore aujourd'hui, ce n'est pas quelque chose qui m'attire non plus; on dirait que je m'y adonne seulement que par défi, pour me prouver que c'est quelque chose que je suis capable de faire, en fait, pour me prouver ma non-lâcheté. Le temps file, et merde, à chaque minute qui passe, c'est comme si on m'enfonçait une autre aiguille dans le crane; c'est bientôt janvier, j'aurai bientôt 20 ans, j'en ai une peur attroce, je ne veux pas, ah non, je ne veux vriament pas, j'aurai bientôt vingt ans et je n'ai strictement rien fait de ma vie. Il me reste donc 4 mois pour foutre quelque chose de mon corps, sans cela, j'aurai passé le cap de la vingtaine sans avoir fait quoi que ce soit de beau, de grand, de... euh... quelque chose de marquant dont je me rappelerai toute ma vie avec fierté; car présentement, j'essaie de faire l'effort de voir si j'ai réalisé quelque chose, et je ne vois que des miettes de rien.

Je sais que je ferai quelque chose la session prochaine, j'ai au moins une petite conviction, dû au fait que je m'en vais en composition à l'école, et que j'ai deux idées de projets; je compte faire toune mixte pour choeur et bande avec un fantastique texte de Renaud et je compte aussi faire une berceuse en électro, selon la définition de Freud de l'inquiétante étrangeté (das unheimlich), fondé sur les bases de cet essai, j'en ai tiré plusieurs notes et remarques, mon but serait de créer chez l'auditieur ce sentiment d'inquiétante étrangeté. Je ne m'étends pas là-dessus tout de suite, ce n'est qu'en stade de projet; je bien lus avancée présentement dans mon projet de toune mixte pour choeur et bande. Et à part de cette composition vague, eh bien! Je ne prévois rien, parce que je crains ne pas avoir le temps pour rien d'autre. Je vais travailler, avoir compo, avoir du piano, et du 2 pianos, et la ligue d'impro, et le club de compo, et ci et ça. Et dieu que j'aurais voulu faire l'opéra; mais ça tombe en même temps que mon cours de littérature musicale, non d'un chien.

Ce que je suis lasse de mon été. Je recommence lundi mais j'ai l'impression que mon été se prolongera au-delà de l'école, c'est vachement déprimant. Je n'ai aps travaillé cet été comme je le voulais; j'ai fait peu d'argent, je n'ai pas fait ma compo pour cégep en spectacle, je n'ai pas organisé l'initiation pour les nouveaux étudiants en musique, je n'ai pas appris tout mon Medtner et tout mon Bach par coeur. Le mot d'ordre pour cette fin d'été? Angoisse, tout simplement; je suis en plus entre deux terres, du fait que je n'ai aucune idée si j'irai en appartement ou non cette session-ci. Je ne suis aps satisfaite de mon été, il a rudement mal fini, j'ai peté une crise et je m'efforce de réparer les pots cassés, merde, combien je regrette ce que j'ai pu dire. La prochaine fois, je me fais prescrire de la médicamentation. Euh.. quest-ce que je viens de dire là?? jamais! C'est pas moi qui parle.

Je déteste mon travail et j'en fait des cas de consicence. Aujourd'hui, un de mes superviseurs (Xavier) m'a dit (toujours d'une facon positive: il dit me donner un "truc", c'est sa façon de faire passer les ordres plus facilement - c'est pas mal en soi, mais c'est un peu hypocrite... mais bon, je suis sûre qu'il est plein de bonnes intentions), enfin, il m'a dit que je devrais toujours dire le prix quand le client me coupe. J'ai rien dit d'autre que 'ok', et je trouvais ça carrément débile; comment enlever la parcelle d'humanité qu'il reste en nous! quand un des agents arrive à faire beaucoup de ventes, il vont le féliciter en disant que la personne en question est une machine!!! Vous vous rendez compte? Et ils rient, ils trouvent ça bien drôle, c'est tout un compliment de se faire traiter de machine. En fait, ce n'est pas tant télé-contact, l'ndroit ou je travaille, que je déteste. C'est la hiérarchie, d'une certaine façon, c'est mon superviseur roux, le despote par excellence. Certains tentent de prendre sa défense en disant: mais oui, mais il fait juste sa job! Je m'excuse, mais pour s'abaisser à faire justement cette JOB-là, c'est qu'il a d'une certaine manière déjà fait la paix avec cette façon de faire. J'ai parlé à Joëlle et elle en faisait même des cauchemars. Les superviseurs sont à peine plus vieux que nous et ils passent une bonne partie de leur soirée à nous écouter. Pendant qu'on harcèle les gens, qu'on les dérange, qu'on entend la note si à chaque 30 seconde, qu'on paralyse notre cristallin et qu'on écrase nos lombaires en bouillie devant ces ordinateurs de merde (tout droit sortis de la pré-histoire), eux ils ne trouvent rien d'autre à faire que de nous scruter sans aucun scrupule. Qu'y a-t-il de moins motyivant que de se sentir observée? Ah, je sais ce qu'il y a de plus ngoissant; le fair d'être PEUT-ÊTRE écoutée, peut-être pas, parce qu'on ne le sais jamais, et que c'est quasiment une atteinte à ma personne. Je fais mon boulot comme je l'entend et je ne crois pas être mauvaise. Je ne souhaite pas devenir une machine, je ne veux aps être épiée et je ne veux aps perdre ce petit bout d'humain qu'il reste en moi quand j'ai les écouteurs sur les oreilles. Quelle idée d'avoir choisi cette job-là! C'est une torture pour les philanthropes dans mon genre (je dis philanthrope sans aucune prétention, soi dit en passant), dieu que j'ai hâte d'en finir. Je me fais le coup d'argent de septembre et je sacre mon camp, jusqu'à la prochaine fois. ce lieu sans fenêtre et aux couleurs fades me déprime.

Aujourd'hui, j'ai appelé chez une madame qui ne voulait pas s'Abonner à la Presse parce qu'elle préférait l'acheter au dépanneur. Jusque là, tout est banal; mais elle m'explique que les personnes qui tiennent le dépanneur sont des gentils immigrants qui lui réservent sa presse à tous les jours et qu'elle veux justement les encourager parce qu'ils ont peu d'argent. En raccrochant, j'ai eu le coeur serré. Ça existe encore. Juste de l'écrire, ça me serre la gorge.

J'ai à répondre à 10 000 e-mail mais je suis si lasse que ça traîne depuis une semaine. J'ai eu le temps de le faire cet après-midi mais je n'en ai fait que la moitié; je suis fatiguée de mon été, terriblement fatiguée. Même mon medtner commence à me fatiguer, et toutes les pièces que j'ai apprises, les pièces que j'écoute, il n'y a qu'harmonium ces temps-ci qui me donne un peu de bonne humeur. Non, je ne suis pas malheureuse, je n'irais pas jusque là; cependant, je crois que je peux sincèrement dire que je suis triste et lasse. Je ne sais pas si las s'accorde au féminin de cette façon, mais voyez-vous, je suis bien trop lasse pour aller vérifier dans le dictionnaire.

Vous savez mon grand phantasme ces jours-ci? Je veux voir tout le monde pleurer. Non, pas tout le monde, juste quelques-uns, pas n'importe qui. Il y a certaines personnes que je ne voudrai jamais voir pleurer, et ça se comprends. Mais certaines autres, combien j'aimerais. Je ne m'étends pas sur ce sujet. C'est inutile.

[...]

interruption de texte; j'ai appelé Esther et on a parlé pendant une heure et demi. Son été a été aussi magique que le mien a été moche; il est 11h51 et je travaille demain matin, alors je dois me coucher, je vais continuer ceci demain. Je n'ai pas encore couvert tous les sujets que je voulais traiter.

[le lendemain...]

Salutations! c'est triste que je travaillais ce matin, aprce que j'aurais vriament eu le gout de finir ce texte. Eh non, je me suis levée à 7h avec beaucoup de misère parce que j'ai très mal dormi, je suis allée travailler sans aucun entrain et j'ai fait une seule vente en heures et demi, qui était un rappel, pendant que tout le monde autours de moi en faisait quatre ou cinq. Ils ont gagné des nuitées dans une auberge ou bien des 100$aux ailes de la mode, ils ont tout plein d'argent, moi j'en ai presque pas et je ne comprends pas. Je vais avoir travaillé 150% plus longtemps que l'été dernier et je vais avoir fait la moitié de mon ancien salaire. C'est débile. J'ai sacrifié un été en travaillant dans une place dégueulasse et j'ai même pas gagné assez pour subsister un an, il va même falloir que je revienne probablement en décembre, pendant les congés de Noël. Ce travail, c'est de la folie; on devrait avoir des primes salariales pour les cas de conscience.

Je suis allée très souvent au cégep ces derniers temps, à peu près trois ou quatre fois par semaines durant les 2 ou 3 dernières semaines. C'était fermé, mais je rentrais par la porte des sciences humaines, où il y avait encore des cours d'été. Les cubicules de piano étaient tous barrés, mais les portes n'étaient pas enclanchées, de sorte qu'on n'avait qu'à pousser dessus pour qu'elles s'ouvrent (ou s'ouvrassent? L'imparfait du subjonctif est un mystère). J'allais là la plupart du temps seule, j'y suis allée quelques fois avec francis, avec joëlle, avec Julien, mais j'y allait pas mal plus seule qu'autrement. C'était attrocement vide, ya pas à dire. Je m'ennuie de la population d'étudiants et de profs, d'entendre ce que les autres jouent quand on pratique côte à côte. Enfin, me voilà bien définie comme étant le rat de la place... je vais bien y passer le plus clair de mon temps la session prochaine, pour sûr. En fait, en revoyant les profs jeudi dernier (c'était leur premier jour de travail), j'ai comme eu un sentiment bozarre, comme si j'étais le petit chien du cégep, l'animal domestique de là-bas. On dirait que quoi que je fasse, l'école m'enjoue peut-être un peu trop, et que j'ai un comportement là-bas de petit chien énervé, tout ça à cause de ma joie intense d'y être.

eh bien voilà: j'ai l'impression que bientôt, on ne me verra plus autrement que comme le petit chien, qui même s'il est attachant et jovial, il est quand même bête et stupide. C'est peut-être ça, en fait, j'ai l'impression que tout le monde me trouve stupide. C'est sans prétention, mais je ne crois aps être stupide - mais bon, qui suis-je pour juger? Ce sont les autres qui décident ce que je suis, en fait - mais justement, si les autres me voient comme une imbécile, et bien nécessairement, j'en serai une... je ne sais pas si vous comprenez. Si les autres me voient donc de cette façon, ce sera mon irrémédiable définition, donc. Ce n'est pas que j'ai peur de l'avis d'autrui... en fait, oui, j'en ai peur, du fait que ce sont eux qui décident de qui je suis, et la perception que j'ai de moi-même ne s'apparente jamais, ou très rarement, à la perception que j'ai qu'ils ont de moi (j'ai pas clair clair, hein? je ne veux aps vous perdre, loin de là mon intention...).

Qu'y a-t-il de mal à être vue stupide? Pas grand chose, dans le fond. C'est frustrant, il doit bien y avoir un désavantage, mais tout de suite comme ça, je n'en trouve pas, il faudrait que je cherche plus et je suis trop faitguée pour le faire. S'il n'y a aucun désavantage à être vue stupide, eh bien je n'en suis que plus triste encore parce que je serai vouée à l'être sans pouvoir rien dire contre. La seule chose que ma chialerie prouverait, c'est que je suis une être pédent qui souhaite ne pas paraître stupide, par orgueil ou tout autre sentiment vil. Non, je n'ai aps que j'ai l'impression qu'on me dise stupide, je ne crois aps que je connaisse quelqu'un qui me croit stupide, non, le mot stupide est fort mal choisi; je dirait plutôt: simple d'esprit. Voilà. Ce sentiment-là n'est pas nouveau, en fait, je le traîne depuis bon nombre d'année, j'ai toujours l'impression que les gens interprète ma joie apparente comme une espèce de déviation de l'imbécile heureux, celui qui est insouciant et qui est du même coup simple d'esprit.

Quand je me promène dans le métro, j'aime lire des livres. Ça passe le temps, c'est parfois captivant, et... il y a une troisième raison, que j'ai peur d'avouer, parce qu'en fait, c'est tout à fait méprisable de ma part. J'aime traîner lire Crime et Châtiment dans le métro car, je dois bien l'avouer, j'aime bien être vue avec ce livre. L'en retire une certaine fierté, à savoir que ce livre est une justification de ma personne. On dirait que j'ai développé une dépendance au public anonyme, pour la seule et unique raison qu'on cesse de me prendre pour une simple d'esprit, car une de mes plus grandes envies serait qu'on ne me prenne pas pour n'importe qui. ...et à mon grand dépit... eh bien! Disons-le franchement: mais je SUIS n'importe qui! Est-ce que je suis plus élevée, est-ce que j'ai plus de droits, est-ce que j'ai plus de mérite a être sur terre que ma vieille voisine ou bien mon petit cousin germain? Je ne suis rien d'autrew qu'une n'importe qui, et je m'obstine à courir après mon but futile, égoïste et tout à fait absurde de me distinguer du 'n'importe qui'! Mais pourquoi?? C'est tellement vain, et en plus, c'est d'une bassesse intolérable; moi-même j'ai tendance à mépriser les gens qui pousse leur paraître pour qu'ils aient l'air tant soit peu différent, parce que ce genre de comportement m'écoeure jusque dans la moelle de mes os. Si je vois quelqu'un qui se promène avec des livres juste pour qu'on le voit avec des grands auteurs, ou bien qui en lit juste pour pouvoir en parler par la suite et étendre sa culture à la vue de toute la gallerie (non, je ne m'abaisse pas à ça), eh bien merde, j'ai envie de vomir! et je me rend compte que je suis sur cette voie, moi? Mais on dirait que je tente de m'excuser parce que ce n'est pas pour la gallerie que je le fais, enf ait, c'est peut-être pour me prouver à moi-même que j'existe, aprce que personne ne me connaît vriament et j'ai l'impression que si je n'offre pas une certaine image à un public anonyme, je n'aurai plus le choix de disparaître!

Mais en plus, on dirait que je cherche à ce qu'on me prenne pour une idiote, c'est complètement con. Je m'habille et me coiffe et agit en gamine, je suis en fait rien d'autre qu'une petite sotte, et en rêve, j'espère m'imaginer un jour ces personnes qui m'ont toujours connues de cette façon et qui découvrent ce que je suis réellement (ou du moins, ce que je pense, peut-être à tort, d'être), en poussant une exclamation de surprise, telle: "ah ben dis donc, on s'est trompé!" J'en avais déjà parlé un jour dans mes blabla, que mon phantasme pouvait se traduire par un "dans ta face", parce que j'ai constamment l'impression que le monde que je côtoie me sous-estiment... et ma plus grande peur, c'est de découvrir, et de reconnaître un jour qu'au fond, toutes ces années-là, c'est peut-être moi-même qui me sur-estimait. Pourquoi est-ce que j'ai si peur de ne pas exister? Pourquoi ne aps s'en foutre?? Je ne sais pas, c'est incontrôlable. Peut-être qu'après m'en être rendue compte, je vais être davantage capable de tempérer ce sentiment, peut-être même de l'éliminer en me conditionnant autrement, qui sait. Le fait est que les gens ne me prennent pas vraiment au sérieux, et ils ont raison de le faire, parce que je ne leur en laisse jamais la chance.

Je veux faire de grandes choses dans la vie, mais cette fois-ci, ce n'est pas pour le paraître. Je veux bien trainer des classiques dans le métro et tout, mais ça, c'est absolument rien, et si ça se trouve, j'y prend tellement gout que je lis maintenant seulement que pour le plaisir - ne vous laissez pas berner; cet aveu que je viens de faire (trainer des classiques et aimer se faire voir avec), ça me déchire carrément, ça me dégueule, bien plus que si c'était quelqu'un que je jugeait, aprce qu'enfin, il s'agit de moi et j'ai en possession tous les moyens pour y rémédier, et je sens honteusement que je m'y complais. À ce propos, je commence à me demander si je e serait pas rien d'autre qu'une exhibitionniste fuckée. J'aime qu'on fouille dans me saffaires, je retire un certain plaisir à ce qu'on lise comme ça dans ma tête, à ce que vous, lecteurs, vous lisiez tout ce que j'écris de A à Z sans pouvoir nullement m'interrompre, j'aime qu'on regarde dans mes choses car je fais peu de choses dont je ne suis pas fière il me semble - du moins, depuis que je suis rentrée à St-Laurent. je crois que de septembre au mois de mai, je n'ai jamais vécu aussi sainement, et j'en reitrait jadis une certaine fierté, et de cela découlait que j'aimais à ce qu'on regarde dans ma vie pour s'éblouir de ce que je faisais comme des cons. Ça me fait vomir. J'ai honte, d'une certaine façon, aussi paradoxal que ça puisse paraître, j'ai honte de ma fierté, aprce que je sens que je ne mérite pas ce que j'ai, que je ne mérite pas l'Attention des autres, qu'enfin, je suis une sale hypocrite et que malgré toutes les injures, tout ce que je me reproche, je ne fais rien, même que j'apprécie!!! C'est dégueulasse!! J'ai eu il n'y a aps longtemps le désir de devenir quelqu'un d'irréprochable, où est passé cette quête?? En fait, j'ai continué à la suivre, mais sans me douter que je pourrais me repprocher mon irréprochabilité, ou plutôt la fierté que je pourrais en soutirer... Je suis une exhibitionniste, peut-être, mais une exhibitionniste fuckée, une exhibitionniste prude, je dirait même; car j'ai une honte en moi, c'est vrai, et je préfère me cacher, aprce que comme on me l'a déjà dit, je suis fermée comme une huitre. Je suis exhibitionniste dans ce sens ou oui, je suis une huitre fermée, mais j'ai découpé dans ma coquille tout plein de trous de serrures pour qu'on mépie... ah bâtard...

Mais je veux accomplir des choses, ça, c'est vrai, et pour moi-même, avec ou sans reconnaissance, ça, je m'en fout. Je me rappelle de l'état dans lequel j'étais après avoir terminé d'écrire ma petite BD adagio en sol mineur (ou bien après avoir finit mon projet personnel ens econdaire 5), et vriament, j'aiemrais retrouver cet état, ce sentiment d'accomplissement total. Dès que j'aurai accompli ce que j'aurai à accomplir, je mourrai. Je veux mourir au sommet de ma gloire, je ne veux aps mourir malheureuse, car c'est absurde. Je veux qu'à ma mort, ce soit un gros party, je veux qu'on fête et qu'on chante la joie de la vie, parce qu'après tout, la mort fait partie de la vie, et je rédige même d'avance mon épitaphe: "Ci-git une extraterrestre qui pue". Je veux qu'à mon enterremnt, ce soit une grand fête, des ballounes partout, je ne veux pas qu'on soit triste de m'avoir perdue, je veux qu'on soit heureux de m'avoir connue. C'est en étant heureuse et en pleine possession de mes moyens que plus tard, je me tirerai une balle ou bien je dénicherai du cyanure quelque part. Je veux mourir heureuse, et pas de vieillesse. Je veux me battre contre la mentalité selon laquelle il faut repousser les limites de la vie le plus loin possible, futilement et stupidement. j'ai toujours été contre le suicide, c'est vrai, et même férocement, mais ici, je ne qualifierais même pas cela de suicide; c'est la clôture d'un spectacle, le rideau sur une pièce, le dernier coup de pinceau à l'oeuvre d'art que je compte construire avec ma vie, pour reprendre les mots de Sartre. Oui, je suis triste présentement, mais c'est passager, et j'ai foi en la vie et en les gens qui m'entourent, parce que quoi qu'il arrive, tout passe, on meurt tous et puis à la fin, tout le monde s'en fout, alors à quoi bon se faire du sang d'encre pour des choses qui sont même au-delà de ce qu'on pourrait considérer d'utile? Ici-bas, même l'utilité est inutile, parce qu'on est tous inutile, on vit pour rien, et quoi que vous en direz, il n'y a rien de plus merveilleux que de vivre inutilement. Kundera l'appelait l'insoutenable légerté de l'être, l'angoisse de n'être là pour rien, d'avoir une vie absurde qui n'apporte pas grand chose; je dirais plutôt que c'est une bénidiction, c'est justement ce qui fait de nous des gens libres.

Et puis le premier qui vient me dire que la liberté et un lourd fardeau, je lui casse la gueule. C'est vrai dans le sens que l'absence de liberté est une absence de fardeau, mais la liberté n'est un fardeau que quand on ne sait pas s'en servir ou qu'on ne sait pas quoi en faire.

Tout dernièrement, j'ai reçu un e-mail d'une type, un certain Steve Bolduc, qui d'abord m'envoie un message avec une citation de sartre (L'enfer ces les autres, il a surmeent lu mon dernier blabla), je lui réponds quelque chose du genre: ben je préfère penser que l'enfer c'est moi parce que j'y peux plus que si c'est les autres et je dois m'adapter à eux et si veux surmonter les désespérantes relations interpersonnelles, et bla bla bla, pas plus long qu'un paragraphe, enfin, juste pour m'obstiner. Et le voilà qui me renvoie un e-mail où il me fait la morale, une morale qui shine comme une livre de FPS. J'étais littéralement abasourdie. J'ai pu me complaire devant pelin de belles phrases déjà toutes faites, du genre: "mais avant de voir ce qui ne va pas avec les autres, essaie de faire la paix avec toi-même, faut que tu sois bien dans ta peau, ne te mens pas à toi-même, et bla bla bla..." je n'y ai pas répondu, et j'ai bien fait, parce que je me sentais vraiment insultée. Ce e-mail m'a profondément irrité, en fait, c'est surtout de voir que quelqu'un comme monsieur tout le monde, qui m'envoie un e-mail rempli de fautes d'orthographe, qui ne me connais pas, qui n'a lu qu'un seul de mes textes (qui s'avéra être un pétage de coche), ce gars-là m'envoie un e-mail de morale à gogo comme si la vie était composée de bons et de méchants, et qui se prend du même coup pour un saint samaritain - il a peut-être versé une larme après m'avoir envoyé cette lettre - et puis merde!! Un autre qui me prend pour une simple d'esprit... En fait, j'ai tort de m'insurger, parce que le type était rempli de bonnes intentions, mais reste lf ait que je me suis encore fait prendre pour une simple d'esprit et ça m'agace, et le fait que ça m'agace ça me fait vomir parce que je nie encore une fois le fait que j'en suis irrémédiablement une. Je ne lui répondrai pas, de peur de l'insulter, car je ne veux pas, et je ne voudrai jamais faire du mal à quelqu'un qui a de bonnes intentions. Même si j'en sors frustrée, mon entretiens avec lui a bien réussi à l'élever dans mon échelle au niveau de: bonhomme qui veut aider les gens. Ça me suffit pour le croire gentil. Mais je ne lui répondrai pas.

Je crois que c'est la première fois que je me dis comme ça, d'un ton officiel, en face d'un e-mail: non, lui, je n'y répondrai pas.

Merde. Écrire ici, c'est plus la même chose. Avant j'écrivais n'importe quoi sans m'en soucier. Je n'ai aps vriament changé mon attitude quand j'écris, mais mon état a changé... en fait, je pourrais écrire ici n'importe quoi qui ne s'est jamais produit, je suis sûre que n'importe qui qui lirait crorait tout ce que je dis. Rien ne vous prouve que tout ce que j'écris est véridique, c'est vrai, quoi! Maintenant plus que jamais, j'écris en ayant consicence que je serai lue, et c'est désagréable; quatre ou cinq personnes m'ont parlé dernièrement de trucs que j'avais écrit ici. D'être lue, ce n'est pas ce qui me dérange vraiment (parce qu'enfin, je l'ai cherché, non?0, mais c'est qu'on m'en parle de vive voix! Ce sont des choses ici que je suis obligé de coucher sur papier (ou plutôt, sur écran) parce que je n'ai pas la force d'en parler, parce qu'à l'oral je fige et je deviens sotte; je dis parfois même le contraire de ce que je pense, et à plusieurs occasions. Pourquoi m'en parler? Non! Écrivez-moi moi, là, je serai plus apte à répondre à votre demande, mais de m'en aprler! Comme c'est désagréable, c'est comme si je voyais en face la conséquence cet acte d'écrire, comme si je voyais tout le danger, qui est invisible quand je ne fais qu'écrire... en d'autres mots, scrutez-moi, bande de voyeurs (parce que vous êtes de sales voyeurs, surtout si vous me lisez tout le temps), mais anonymement!! Ne vous ennorgueillisez pas de ce que vous avez lu au point de venir m'en aprler, parce que non seulement vous créérez un malaise intense, mais en plus, je risque fort de ne plus écrire ici... oui, ça pourrait arriver, et j'en souffrirais pas mal plus que vous autres, je crois. Et je ne souhaite pas que ça arrive, parce que sinon, euh... tiens, c'est bizarre, je ne me suis jamais vriament posé la question à savoir ce qui arriverait si je cessais définitivement d'écrire. Mais....

Bon, ça va faire pour aujourd'hui. Je m'en vais voir Roxane tantôt, pour la dernière fois avant t`res longtemps, elle part étudier en Suisse.

Merde, j'espère que ma crise passagère n'a pas fait trop de dégats... j'espère ne pas devoir éternellement réparer les pots cassés.