8 novembre 1999
Aujourd'hui, j'ai acheté un gratteux à 2$ avec Ariane.
On a gagné 2$.
On en a acheté un autre à 2$.
On a gagné 5$.
On en a acheté un autre à 5$.
On a gagné 5$.
Ça nous fait un profit de 1,50$ chacune.
Je me suis dit: mais ça n'arrive qu'une fois dans une seule vie qu'on gagne trois fois de suite à une lotterie. Ce doit être mon jour de chance. Peut-être quelque chose d'extraodrinaire aujourd'hui va se produire. C'était pendant l'examen de physique. Je ne suis pas en physique, j'avais donc une période libre.
La seconde période fut un examen d'éducation choix de carrière. Je n'avais pas étudié. C'est grâce à Sébastien que j'ai pu répondre adéquatement aux questions. Encore un fois, c'était de la chance. Je me suis dit: mais merde, c'est vraiment mon jour de chance. Merci encore, Sébastien.
Le midi: un ravioli succulent que je me suis payée à la cafétéria avec l'argent gagné du gratteux. Je finis un dessin publicitaire pour mon cours de vie économique. Puis Félix et Édith arrivent. Édith me dit que mon dessin est beau. Merci, c'est gentil. Puis Félix sort qu'il se cherche des ados cools. Et il est venu me voir. Mais qu'est-ce qu'on en doit retirer? Est-ce un reproche? Une menace? Quelque chose exprès pour nous insulter? Pour qu'on l'haïsse? Je n'ai pu voir le signification réelle ou l'intention qu'il avait derrière la tête, mais en tout cas, tous ceux qui étaient à la table ne l'ont pas vraiment pris. "Regarde-toi donc" a dit quelqu'un quand il est parti achaler quelqu'un d'autre.
Le dessin est presque terminé. Il est 13h21, ça sonne à 13h25. Ai-je le temps d'aller à la toilette? Mmm.. oui! J'y vais, puis je vais en classe, tout le monde est là, assis. La cloche avait déjà sonné. Et Lucile, qui a l'habitude de demander les !*!*! de cartes jaunes ne me l'a pas demandée. Est-ce vraiment un jour de chance?
Et j'avais ce prélude de Rachmaninov bien encré dans ma petite cervelle. Quoi de mieux pour filer croche. Pour faire passer tout ça, habituellement, je prends un crayon et je dessine des choses tristes. C'est ce que j'ai fait. Mais jamais aucun dessin n'aurait pu compenser la tristesse que j'ai ressentie dans ce cours. Ceux qui sont en théâtre avec moi présentement ont peut-être ressenti la même chose. Non? Je ne sais pas. J'avais presque envie de pleurer en sortant.
Nous sommes une vingtaine dans notre cours. J'ai déjà eu des cours en groupe de théâtre, et nous étions très proches, le prof faisait partie littéralement du groupe, nous nous faisions confiance, nous étions homogène. Mais voilà: dans ce cours, aucun de nous ne se connaissait au départ. Or, nous nous connaissons tous depuis 4 ans dans le cours de théâtre, et les réputations, les préjugés et la médisance pend au-dessus de nous comme une hache aiguisée.
Tous, nous étions tous d'accord pour communiquer entre nous, pour être des amis. Tous. Théoriquement. Mais ce qui m'a frappé, que dis-je! Battue, c'est que pratiquement, c'est impossible d'être unis. J'aurai beau parler à Édith ou à Laurence Carrier, je les sentirai toujours un cran plus haut. Je ne sais pas pourquoi. J'aimerais bien entretenir des relations amicales avec tous les membres du groupe, mais il y aura toujours de la réticence de certains à accepter les autres. Nous avons déjà une idée de formée sur tout le monde. Et tout le monde veut que tout le monde l'aime, mais personne aime tout le monde. (ça, c'est du luc de la rochelière, si je ne m'abuse). Je ne suis jamais très claire quand je m'exprime, je le sais bien. Mais cette homogénéité, nous ne l'aurons pas parce que nous sommes trop cons et individualistes. Nous jugeons sans le vouloir. Je me vois très mal être à l'aise avec Ingrid ou Nicolas. Et ce n'est pas que je ne les estime pas, au contraire, ce sont deux individus qui ont l'air tout ce qu'il y a de plus sympathique, j'aimerais même les connaître, échanger et communiquer, mais on dirait qu'un barrière invisible, une marche à gravir ou ché pas quoi m'empêche d'être à la même hauteur.
Peut-être que c'est ça la hiérarchie sociale. Peut-être que c'est seulement une hiérarchie que je me suis imposée à moi-même dans ma tête. Certains parlent de compétition dans le cours. Je ne sens pas de compétition, seulement de l'arrêt aux première apparences. De la comparaison. Imaginez toute cette scène avec le prélude de rach dans la tête. Je ne voyais pas rose rose en sortant de là. La hache qui pend au-dessus de nos têtes...
Jésus a dit un jour: aimez-vous les uns les autres. Ah! Quand les hommes vivront d'amour... Nous serons mort, mon frère.
...
Puis la dernière période fut un cours de maths où j'ai beaucoup ri avec Jasmine. On était pas fonctionnelles (foctionnelles! On faisait des fonctions! WHahaAahAhaHAhHAhAhaHAha).